mardi 12 juin 2018

sTiLL BoReD WiTH THe USa

Renouvellement en berne, originalité à la peine, les séries US semblent définitivement à la ramasse. Après nous avoir fait découvrir une multitude d'acteurs fabuleux, trop rugueux pour le mièvre grand écran, James Gandolfini, Michael Chiklis, Walton Gogging, les castings ressemblent dorénavant à un recyclage forcené des médiocres qui n'auront brillé en salle que le temps d'une hype (qui a dit James Franco ?). Il est grand temps de regarder ailleurs, de chercher la différence. Et puisque l'humanité qui nous avait fait adorer The Wire est dorénavant remplacée par la surenchère trépanée, 7red nous indique l'Angleterre comme terre d'exil. Et qui de plus indépendant, finalement, en nos temps de soumission que la rebelle Albion ? It's time for TV Brexit !


Non, n’allez pas vous attend’ à quelconques commentaires sur la politrick de Trump la Mort ou les dérives de « la plus grande démocratie du monde », ça n’aurait pas plus d’intérêt que mon avis perso ou les résultats du tiercé pour quelqu’un qui n’mange pas d’viande !!
Yankee detectives
Are always on the TV
'Cause killers in America work
Seven days a week 

Ça a été écrit fin 76 début 77, 1976/77 hein, et j’vois pas trop c’qui a changé !
Des experts, de Manhattan à Miami. Du FBI psychologique aux flics de la Marine via des agents aux dossiers classés, voire même des qui sauvent la planète ou nos libertés chéries en mode mercenaire. De la famille au sang bleu uniforme à des mentaleux et aut’ détectives, Monk, non pas lui, j’l’aime bien mon Adrien… On n’en finit plus !
Et va z’y la morale à la con, liberté chérie, me faites pas à moi c’que j’aime faire aux aut’, les évangiles selon St Gibbs ou St Reagan, et double careful au terrorisme, forcément barbu et pas très catho. Vraiment plein l’cul !!

Rajoutez à tout ça de belles plages de Pubs, peut-êt’ pour libérer de l’espace de cervelas et vous avez le programme standard de la télévision française pour la semaine, et sur plus de chaines que c’est utile. Certains me diront qu’il y a une alternative, d’autres chaines, payantes, ou même d’éteindre la télé, ouais, mais comme pas mal de monde, se rincer les boyaux d’la tête après une journée d’taf, rester avachi, devant l’écran, c’est pas mal non plus. Liberté chérie que j’vous dis.
 


Du coup, par contre-mesure, j’ai opté pour une chaine, sans publicité, malgré qu’celles-çi me permettent de reposer mes yeux, et du coup découvrir ce qui s’fait ailleurs, merci TF3.
Quelle grosse marrade, c’est aujourd’hui les séries anglaises qui m’accrochent au moins une soirée la s’maine. C’est plus du Chapeau Melon et Mrs Peel mais on r’trouve la finesse  et l’désespoir d’un Mona Lisa, l’humour du Full Monthy, en somme, y’a de quoi faire.
Bien sûr, des horreurs y font aussi, Barnaby ou Verra, Morse… No Comment, mais y’a aussi une palanquée de trucs plutôt chouettes, Broadchurch ; Sherlock ; The Halcyon, très conventionnels mais bien fichus, et tous les autres, Happy Valley ; No Offence ; Thirteen ; Unforgotten ; Meurtres au Paradis (celle-là c’est surtout pour les amoureux de Rock Steady, l’intégral du catalogue Treasure Isle en BO, y’a forcément pire). Les Peaky Blinders, just une tuerie, autant pour l’image que le son, double gifle !
Je pousserais même la vulgarité à vous conter mon top pour cette année, Maigret, rien de moins.
 Maigret, le ténébreux, interprété par un Rowan Atkinson, bluffant ! Le type qui personnellement, ne m’a jamais décroché un sourire, voir même très vite insupporté, joue là un Maigret tout en finesse, loin de cet affreux Bean qui se colle la tête dans l’cul d’une dinde en guise d’humour, non pas de ça, tout en finesse, retenue, parlant peu mais plein d’une attention, d’une retenue qu’on n’attend surtout pas. Maigret remit au gout par les british, lumière, colorisation, décors, très sincèrement depuis l’homme Gabin, j’avais pas vue une interprétation de ce rôle aussi personnelle, juste, un vrai régal.



Mais là encore on reste dans du conventionnel, de l’écrit, du qui a passé l’épreuve du temps alors que des séries comme No Offence ou Happy Valley, pour revenir au titre du papier, on est dans l’Punk Rock à tous les étages, The True the Whole True & nothing but the True.
Ca s’passe à côté d’chez nous. Pas de grandes triturations d’l’esprit, de complot intercontinental à têtes fouineuses ou de tricotages inter agences de renseignement, non, du tristement vrai, des violeurs de mômes, des dealers/toxico/foireux, des notables pris l’nez dans la poudre ou entre les cuisses d’un voisin. Des flics de la loose, des cassos grandioses, des alcoolos de génie dignes de vous produire le double album du siècle, mais qui finiront quand même le nez dans leur pisse. Des gens normaux, comme vous et moi, qui tirent leur temps, et quand l’occasion s’présente, sautent le pas, des fois pour le meilleur, et souvent le reste, et tout ça dans une atmosphère de merde, si loin du soleil et du bling bling californien, back to ze roots, la vallée d’la Tamise, les faubourgs de Birmingham comme ceux d’Manchester, et même quand y sont en bord de mer, c’est triste à crever. Décors de merde pour des histoires dont on pourrait tout à fait êt’ les zéros.
C’est la froideur et la justesse du truc qui touche, comme pour de vrai. Y’a une semaine, les babylons faisaient une descente à la fraiche dans l’quartier. L’est 5 heure 30 tu pars au gratin, les ninjas calibrés comme des cuirassiers se mettent en place et là Bim, la mouche dans l’lait, le pavé dans l’bol de café, une porte de garage qui claque, un clebs qui pisse dans une timbale métallique ou ta voisine qui se met à aboyer après les mômes. Des lumières qui s’allument, des ombres qui partent en courant, chacun son scénario, ça peut s’passer en douceur, ou pas, la vie !


Malgré une diffusion complèt’ment crétine, XXIième siècle oblige, garnir un max d’épisodes en une soirée, comme si le top de l’audimat pouvait êt’ touché un jeudi soir sur la 3…, le format d’ces tites séries est plutôt bien fichu, 6 épisodes, bref, direct et sans fioriture, du Punk Rock que j’vous dis, alors, Try dem !!

7red  

8 commentaires:

  1. Bon, c'est un secret pour dégun, si y en a un qui est pro-amerloque sur ce blog, c'est bien moi. Sur à peu près tous les registres. Pourtant, forcé de reconnaître que rayon séries, c'est la cata depuis un bail.
    Alors que ça soit dorénavant mieux chez les angliches, je peux le croire. Luther était merdique, mais Shameless était fabuleux, je vais me programmer Happy Valley (Thirteen m'intrigue aussi et No Offence semble balèze) et m'atteler à Meurtres au paradis, parce que c'est sur celle là que j'ai mon seul repère, Elizabeth Bourgine. Je suis fan de la dame depuis Nestor Burma et Cours Privé. Si le cinéma français s'est planté sur un rendez-vous, c'est bien avec elle. Jamais pigé pourquoi. Au delà de ces films là, elle a aussi brillé dans deux bijoux de Pierre Granier-Deferre, Noyade Interdite et La couleur du vent. Qui seront mes conseils du jour.
    Hugo

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  2. Pro américain, je le suis aussi et quelques soit le président qui le dirige.

    On vit dans un pays assez curieux. La plupart des français déplore la puissance américaine, je la bénis. Quid d'un monde dominé par une autre grande puissance. La Chine? L'Iran? L'Islam sunnite? On rigolerait cinq minutes. On reproche aux américains des choses qu'on tolère largement chez les autres quand ce n'est pas chez nous. Quand aux séries, c'est juste eux qui les ont inventé.

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    1. L'idéal serait sans doute un monde où personne ne domine personne, mais les idéaux et l'humain ne font pas un. Ceci dit la culture américaine est dominante parce qu'on le veut bien, d'ailleurs même ses plus farouches ennemis en sont souvent imprégnés de la tête aux pieds.
      Pour en revenir aux séries, il faut reconnaître que ça tourne en rond, les plus audacieuses sont interrompues en plein déroulement (Vinyl, Master of sex...) et les nouvelles ne sont que prétextes à refourguer ceux qui ont raté le départ du train. Ça tourne à la surenchère et aux surhommes, alors que la grande force des Soprano, de Trémé ou The Wire, c'était leur aspect très humain.
      Si les anglais conservent ça, tant mieux. Ce qui serait encore mieux, c'est qu'on sorte un peu des commissariats.
      Hugo

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    2. jette un oeil >Mindhunter> David Fincher
      Énorme
      A biente



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    3. jette un œil >RanxZeVox >Novembre 2017 )))
      https://ranxzevox.blogspot.com/search/label/Mindhunter

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  3. Moi aussi j'aime bien Adrien. Mais Barnaby aussi ;)) Mais en règle générale et question détective, j'aime les ringardises genre Miss Marple avec n'importe quelles damoiselles (de Margaret Rutherford à Angela Lansbury). Même combat pour les Hercule Poirot. J'aimerais peut-être Maigret du coup bien que j'ai un peu de mal avec Rowan Atkinson... à suivre
    Peaky Blinders en revanche j'en suis ultra fan. J'adore sa lenteur et son côté onirique. Les autres séries je connais pas, je vais fouiner de-ci de là merci.
    Après, le débat Angleterre VS Amérique je m'en fous ;D

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  4. Un bien bon article comme d'hab'. Pas mal de trucs à découvrir, ça donne envie, merci.
    Côté Amérique profonde, immoralité et humour décalé; je recommande les trois saisons de Fargo que j'adore, série inspirée par le film des frères Coen.

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  5. Merci pour cette revue. Je prends note
    "Peaky Blinders" rien que le titre choisi de Nick Cave pour le générique. Ça aurait été criminel d'enchaîner sur du tout venant. Reste que j'ai stoppé à la saison 1, manque de temps, trop curieux. J'ai faux?
    Pour le reste, va me falloir faire un choix, je note qu'il n'y a pas trop d'épisodes par saison, bien.
    Maigret? J'en reviens pas, je tente de résister.
    Tiens une série policière suédoise (?) étrangement loufoque, c'est à dire l'air de rien, FALLET. Les codes sont déplacés mais sans surlignage. De loin on pense à un Wallander, mais de plus près il y a quelques trucs qui dénotent.

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