vendredi 2 mars 2012

justifieD


Un Marshall inspiré du Clint Eastwood d'un shérif à New York, l'excellent Timothy Olyphant, un encombrant ami d'enfance au tempérament explosif (au propre comme au figuré) Walton Goggins, le tout assaisonné d'une ribambelle de furieux chargés de nourrir l'intrigue, voilà de quoi faire de Justified la plus excitante des séries depuis The Shield.

Pris à la gorge dès la première scène, on suit le Marshall Ray Givens de retour dans son Kentucky natal après que ses méthodes, un chouïa expéditives, aient été jugés indésirables à Miami.
Les retrouvailles avec ses racines vont s'avérer tenir du numéro d'équilibriste, entre un père multirécidiviste, une ex-femme éprouvant le plus grand mal à tourner la page et un wagon de revanchards pour lesquels les vieilles rancœurs ne sont pas soldées, le Marshall Givens joue serré. Chaque rencontre, chaque nouveau personnage, nous assure un épisode haletant au final régulièrement sanguinolent. Ça canarde dans Justified, et pas qu'un peu. 


La première saison définie les contours façon tir de chevrotine, ça part un peu dans tous les sens avec des intrigues courtes et efficaces qui se superposent à la trame de fond. Le rythme est soutenu, on sent que les scénaristes ont retenu la leçon de l'échec commercial de The Wire, terminé la mise en place qui prend son temps, faut que ça cut, que ça trace sans détour, au risque parfois de tomber dans un brin de facilité tendance BD. Faut dire que le scénario s'inspire des polars d'Elmore Leonard, pas franchement le genre d'auteur à s'encombrer de fioriture.


La seconde saison est meilleure, l'intrigue est plus creusée, les personnages plus fouillés et surtout Walton Goggins est omniprésent. Et c'est tout sauf un détail. Cet acteur est un grand, j'en reviens pas que sa carrière au cinéma ne soit pas plus étoffée. La seule explication que j'ai pu trouver n'est pas encourageante pour l'avenir du grand écran, Walton Goggins est trop bon, pas assez lisse surtout, pas assez standardisé, trop subtil dans ses interprétations même, et surtout, si le rôle est excessif. Walton Goggins donne de la profondeur à ses personnages de tarés, rend attachant des gars que des moins doués lui rendraient caricaturaux. Il poursuit dans Justified le splendide boulot qu'il avait effectué dans The Shield, ce tour de force qui nous fait oublier de haïr un immonde salaud.


 

La saison trois attaque encore un cran au dessus, les seconds rôles sont un régal, les intrigues en suspends à la fin de la saison deux y trouvent un prolongement en forme de nid de serpents aux pieds d'un Marshall Givens qui plus que jamais va devoir appliquer sa devise : je ne dégaine que pour tuer.

                                                                                
                                         
   Hugo Spanky

1 commentaire:

  1. Superbe article, je suis tout à fait d'accord en ce qui concerne Walton Goggins ainsi qu'avec la critique concernant The Wire, qui pour moi n'a pas fonctionné immédiatement. C'est arrivé au dernier épisode de la saison 1 que j'ai capitulé, et c'est pourtant là que tout commence me dit-on dans l'oreillette. Ok, je laisse reposer et j'embraye sur Justified. L'accroche s'est faite séance tenante et n'en retombe pas au bout des presque 3 saisons, bien au contraire.

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