mercredi 23 février 2022

MöTLeY cRüe

 



Mötley Crüe, je connais pas, qu'elle me fait, j'écouterais bien à quoi ça ressemble, toute enthousiasmée par la série Pam & Tommy que l'on dévore au rythme d'un maximum d'épisodes en un minimum de temps.

Bordel, Mötley Crüe, le temps de secouer les breloques qui me servent de méninges et les images reviennent, pas les plus élégantes, mais assurément pas les moins rigolotes. C'était même leur truc principal, être fendards comme pas deux, jamais effrayés par le ridicule. Dans Enfer magazine, Metal Attack, ils apparaissaient, mois après mois, toujours plus déglingués, bouteille de Jack Daniels à la main, farouches opposants à l'existence des verres, à poils sous la douche, le nez dans des nichons, les yeux éclatés de rire, dévastant l'avenir de toutes les starlettes du petit écran à venir se frotter à eux. Et elles furent nombreuses à prendre le ticket. Les interviews valaient mieux que les tirades romantico-dépressives des rockstars encartés, le Mötley Crüe ne racontait que des anecdotes puisées dans une vie sur la route menée grand train, claquant un maximum de la thune que leur manager faisait fructifier en utilisant leurs tournées mondiales pour donner dans l'import/export de carburant nasal. On vivait le début des années 80, être irraisonnable le rock nous y avait habitué, dorénavant il n'y aurait même plus besoin de justification à cela. Fun fun fun en réponse au no fun de la génération que Mötley Crüe piétinait sous ses platform boots. 




Je les avais lâché dans la nature après leur quatrième album Girls Girls Girls, ce qui amène à 1987. La mort de Razzle m'avait laissé saumâtre, j'adorais Hanoï Rocks. Si j'avais donné sa chance au disque en dépit d'une pochette encore moins ragoutante que les précédentes, c'est uniquement parce que j'espérais un hommage à la hauteur du drame, je sais pas, un morceau bien senti pour le copain fracassé à travers le pare-brise, une dédicace sincère, un geste. Et il y en eu un. Ces dingues concluent l'album sur une reprise live de jailhouse rock, manière de se bidonner en repensant aux deux maigres semaines de prison effectuées par Vince Neil pour avoir provoqué l'accident mortel dans un état qui défonce les limites. Car c'est bien là le titre de gloire dont le groupe tire sa fierté, défoncer toutes les limites.





Remarquez bien qu'ils avaient pas tort de miser là dessus plutôt que sur leur musique. De Mötley Crüe, j'étais blasé d'attendre un album qui tienne la distance. Too Fast For Love, leur premier, restait encore, et reste toujours, le seul qui vaille le coup d'être glissé sur l'étagère, bien calé entre le premier WASP et le Stay Hungry de Twisted Sister. Un album sans subtilité, sauf si taper sur une cloche pour habiller un break, comme le fait Tommy Lee quasi systématiquement, vous apparait subtil. C'est aussi le seul de leur oeuvre pour lequel Nikki Sixx, leader maximo à 4 cordes, a eu le temps de composer ce qui ressemble à des mélodies qui vous percutent le bulbe et y restent coincées pour l'éternité, live wire, public enemy #1, piece of your action, on with the show, starry eyes, merry-go-round, de quoi empéguer les esprits au delà du sunset strip qui vécu cette année 1982 au rythme de leurs frasques. Surement pas un coup du hasard si c'est aussi le seul de leurs disques que j'ai conservé jusqu'ici. J'aurais été mieux avisé d'en faire autant du suivant, le luxueux Shout At The Devil vu le prix auquel il s'échange de nos jours. D'autant qu'il montrait un progrès niveau production, sans qu'on soit sûr d'y gagner au change. Le groupe se donnait les moyens de conquérir le monde, et si les chansons dignes de ce nom commençaient à se faire plus rares, shout at the devil, too young to fall in love, ten seconds to love, fallait en profiter vu que très vite ce serait disette.






Alors ? Faire découvrir Too Fast For Love de Mötley Crüe en 2022 à sa nénette, ça donne quoi ? La réponse dans les commentaires. En ce qui me concerne, je prépare la suite en retirant la poussière qui insulte I fuck like a beast.


Hugo Spanky




27 commentaires:

  1. Je ris à tout rompre de voir Tommy Lee avec les baguettes dans son string 😂 La photo d'accroche est terrible ;D
    La musique est vraiment à leur image en fait. Un peu cartoon, très teenage, et beaucoup de rien à foutre. Tout ce que j'aime. Avec des morceaux assez courts et super efficaces, qui rentrent comme des jingles.
    J'avais déjà entendu les tubes mais pour le reste j'y étais vraiment passée à côté. Ma vie aurait peut-être été tout autre qui sait 😊

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  2. Moauis, Mötley Crüe... Jamais trop compris l'engouement phénoménal de la presse (notamment, effectivement, chez Enfer et Metal Attk). A mon sens, une formation largement surestimée. J'avais trouvé leur "Shout at the Devil" plutôt mou du genoux, dont le meilleur titre est... une composition des Beatles. Le plus intéressant restant la section rythmique, Nikki et Tommy. Vince Neil et sa voix de Mickey démoniaque frôlait la farce 😁
    Dans le genre peinturluré - essayant de récupérer la place laissée par un Kiss en chute libre -, j'avais largement préféré "Stay Hungry" (malgré sa pochette débile).

    Quant à "Girls, Girls, Girls", en effet, quelle débâcle. "Theatre of Pain" était sympa (boosté par la reprise "Smokin' in the Boys Room" de Brownsville Station), mais là, ça sentait l'arnaque.
    Par contre, lorsqu'on m'avait fait écouter "Dr Feelgood", dont je n'attendais absolument rien, - je ne l'aurais même pas effleuré si un pote n'avait pas rappliqué chez moi avec la galette sous le bras -, m'avait bien bluffé. Il fallait bien admettre que ces petites crapules s'étaient bougées le fion. Presqu'à croire que ce n'était plus le même groupe. D'ailleurs, maintenant, c'était la place d'Aerosmith qui était convoitée 😁

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    1. ahahah sa voix de Mickey démoniaque ;)). C'est ça 👌

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    2. L'analyse de l'apport musical de Mötley Crüe est effectivement totalement superflue tant ils n'ont fait qu'appliquer des recettes éprouvées par Kiss une décennie plus tôt, mais c'était quand même cool d'avoir un Too fast for love à se mettre sous les dents pour accompagner les remous de l'adolescence.
      Dr Feelgood avait été une bonne surprise, c'est vrai, mais arrivée trop tard et du coup découverte encore plus tard.
      En fait, Mötley Crüe valait surtout pour la folie qui entourait le groupe et nourrissait les pages des magazines. Les voir en plein délire dans Enfer était autrement plus encourageant avant d'attaquer le week end que les dépressions chroniques des gothiques )))

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    3. Produit par Bob Rock, Dr. Feelgood ne fait pas dans la demi-mesure et envoie du lourd, ce disque est ce qu'ils ont fait de mieux haut la main... et leur a permis de se vautrer encore plus dans la débauche effrénée.
      Cinderella ont sorti également des disques surprenant ; avec même par moments des morceaux avec une touche carrément blues.
      Mais comme tu dis, c'est surtout le je m'en foutisme et la connerie élevés à des sommets himalayesques qui nous aura apporté de quoi se bidonner un bon coup avant que le grunge ne viennent tout saborder.

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    4. Ce Bob Rock, c'est à croire qu'il transformait en or tout ce qu'il touchait. A un moment fort critiqué (la jalousie ?), pourtant, il faut bien admettre qu'il a participé à un gros paquet de disques à succès (mérité). Au point où il a pratiquement été synonyme de qualité.

      A mon sens, "Long Cold Winter" et "Heartbreak Station" des Cinderella sont deux très bons albums. Deux disques au-dessus du lot de la discographie des lascars susmentionnés. Mais la bande à Kiefer est de la côte est.

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    5. Techniquement parlant, ok, ce Dr Feelgood est surement leur meilleur album. Le plus pro en tous cas. Bob rock a mis de l'ordre dans les compositions, c'est mieux construit, ça joue dans la cour des grands. Sauf que comme pour Metallica dont je placerai toujours Kill 'em all au dessus des autres, fussent-ils meilleurs, le Too fast for love de Mötley Crüe reste mon favori envers et contre tout ! Ses mélodies en échardes, son énergie mal canalisée, sa production décharnée, la voix de Vince Neil qui vrille, la cloche de Tommy Lee, le feeling de merry-go-round, on with the show, les effets à deux balles sur la guitare de Mick Mars, tout ça lui confère ce qu'aucune production pharaonique ne peut offrir, la crédibilité de la rue.

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    6. Heartbreak Station qui démarre fort par The more things change - un putain de morceau que voilà ! - et ne débande pas jusqu'à son terme a clairement ma préférence son côté bastringue est imparable; en fait, je rapprocherais Cinderella de groupes également bien oubliés tels que The Dogs d'Amour et Quireboys qui ont fournis de bonnes galettes à l'époque.

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    7. Ces groupes ont été dénigrés dès le début, pourtant ils anticipent, de façon bien plus convaincante, Guns'n'Roses dont les mêmes médias ont fait leurs choux gras... Cette géométrie variable de la hype c'est quand même quelque chose )))
      Les albums sont cools, ils remplissent parfaitement leur fonction et comme tu le dis ailleurs c'est autrement meilleur que les lamentations incessantes des traîne-savates du grunge. Tu le sais, ce concept qui veut que les accoutrements du hair metal soient ridicules, alors que les pulls de grand-mères et les cheveux cradingues du grunge soient le comble de la branchitude me laisse perplexe depuis le début )))
      Alors ok, on peut pas dire que des chefs d'oeuvres impérissables en soient sortis, mais c'était plutôt sympa à vivre et mine de rien ça a été la dernière fois que le rock fut du rock, avant toutes ces conneries de grungestonerbritpopdoom.

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    8. A ce sujet - la hype -, je me souviens de ces années où des personnes qui dénigraient pratiquement tout ce qui était affilié au Harderoque, avaient soudainement changé leur garde-robe ; préférant dorénavant chemises à carreaux et grosse godasses (même en été 🙄). (L'habit fait le moine 😁). Elles me parlaient fièrement de Soundgarden et de Nirvana, plus rarement de Pearl Jam, comme si, indubitablement, j'adhérai.

      - "Mouais, c'est pas mal. On dirait du Black Sabbath avec une prod. pourrave. Un peu Cheap-Trick aussi"
      - "Hein ? C'est quoi ces groupes ? Du Grunge aussi ??"
      Et parfois je me demande... 😥😭


      Ha, mais oui, évidemment. C'est que ces nouveaux brailleurs, toutes guitares dehors, eux, passaient à la télé et à la radio (françaises). Alors, forcément, on peut légitimement aimer... sans craindre l'opprobre. 😁

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  3. "I F... Like a Beast", le Ep par qui le scandale arriva ! L'étincelle qui mit le feu aux dames de la PMRC. Non, pas à leurs robe, encore moins à leurs dessous 😮.

    Autre formation de Saxons Blancs misant sur les scandales, fervents amateurs de Shock rock, qui a sur attirer l'intérêt de la presse en crachant du sang (merci Gene) et surtout en balançant de la barbaque crue sur les premiers rangs.

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    1. J'ai gardé précieusement le maxi de WASP (et le premier album, ne serait-ce que pour I wanna be somebody), là au touche au sublime ))) Les premiers Twisted Sister, tous les Hanoï Rocks, un ou deux Ratt, le 1er Poison...il y a eu quelques machins pas mal torchés par ces neveux peroxydés des New York Dolls.

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    2. Je ne me souviens plus vraiment du 1er album de WASP, à l'exception, effectivement, de "I Wanna Be Somebody". Du Glam-rock stéroïdé 😀

      Tu mentionnes à juste titre Hanoï Rocks, car il me semble que la Californie, en particulier la scène de L.A., a une dette envers le groupe Finlandais. Une dette rarement mise en avant. Evidemment, si ces maigrichons ébouriffés avaient été des fils de l'Oncle Sam, il en aurait été tout autrement.

      Le 1er Poison ? Je pensai que leur meilleur était celui... sans CC DeVille. En l'occurrence celui avec Ritchie Kotzen 😁

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    3. Hanoï Rocks, m'en parle pas. Un drame cette histoire, une malédiction. Ce groupe avait absolument tout pour faire des ravages si ils avaient pu tenir leur rôle en lieu et place de Guns'n'Roses, qui les ont dévalisé jusqu'au galurin de Slash, gimmick qu'il piqua à Razzle (qui certes lui-même le tenait d'Alice Cooper) sans jamais leur arriver à la cheville.
      Leurs 5 albums gravés entre 81 et 84 sont toujours aussi merveilleux de fraicheur.

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    4. C'est vrai qu'à leurs débuts, les Guns arboraient des accoutrements bien semblables à ceux d'Hanoï. De même que la coupe-pétard d'Axl semble avoir été piquée à Monroe.

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    5. Les Guns ont tout raflé à Hanoï Rocks... la gloire y compris. Monroe et son gang ont eu une sacrée mouise ; ce type est dans un état à foutre une peur bleue à Godzilla et pourtant, vaille que vaille, il continue à tourner et à sortir des skeuds.
      La musique est toute la vie de ce gars, ses disques avec Hanoï traversent le temps avec panache ; même son solo Not fakin'it est un plaisir coupable que je revendique.

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  4. C'est Lee Aaron, la "Lily" du mois ?

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    1. Oui, bien vu, c'est bien Lee Aaron qui pose dans le magazine Oui )))
      https://i.ibb.co/7tm5vbK/Lee-Aaron-Lee-Aaron-ef2f83-6-2.jpg
      https://i.ibb.co/BNFsNDT/Lee-Aaron-Lee-Aaron-ef2f83-6-6.jpg
      https://i.ibb.co/b5tSNzg/lee-aaron.jpg

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    2. Et le gang bang dans la salle d'eau, c'est bien avec Ozzy.
      (la "fameuse" tournée où il avait sniffé des fourmis ? 😂)

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    3. Je ne sais pas à quoi pouvaient ressembler les concerts vu l'état des protagonistes, mais les coulisses de cette tournée auraient mérité d'être immortalisées sur pellicule )))
      https://i.ibb.co/mFBXzck/R.jpg

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    4. Bizarre : ton message apparaît dans Blogger, mais pas sur le Blog. 😮 Etonnant ?
      Il doit y avoir un truc qui heurte la sensibilité de Gogle. Mais la teube de Nikki, ça ne le dérange pas. Ils sont bizarre chez gogle 😂
      C'est vraiment très soft les photos de F.F. Et dire que l'on expose dix fois plus dans les clips de r'n'bi... Mais là, ça ne fait pas scandale. C'est de l'art. Nom di diou

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    5. Ah ? Le lien vers vintage erotica les aura effrayé ))) Pourtant c'est effectivement très sage, dans le même registre et à la même période sa grande copine Valérie Lagrange avait également posée pour ce type de magazine. C'était dans l'air du temps. Le traitement de la nudité sur internet est assez déconcertant, sur facebook on voit son compte fermé au moindre bout de téton, tandis que sur twitter ou tiktok les nanas s'exposent sous toutes les coutures et à tous âges. On retrouve la même incohérence dans les séries tv, des choses plutôt innocentes sont proscrites, là où d'autres beaucoup plus impactantes sont parfaitement tolérées, quand elles ne sont pas carrément mises en avant comme argument marketing. La cigarette tuerait-elle de façon moins acceptable qu'un AKA47 ? )))
      Pour ce qui est de l'utilisation des nanas dans les clips, voila encore un bon exemple de géométrie variable : de la misogynie pure et simple venant d'un ramassis de pauvres types méprisants lorsque c'était dans un clip de hard-rock, alors que c'est du fun débonnaire de gangster trop cool lorsque c'est Snoop Dogg qui s'y colle )))
      On vit une époque formidable.

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  5. Baaaah les vieux grincheux indécrottables comme moi, en voyant des mecs accoutrés de la sorte appelant leur disque Too Fast Too Love (''Too Fast For Love'' en fait non ?) presque 10 ans après les Doll que veux-tu, ils se barrent en courant ...
    Quitte à louper quelque chose. Et si c'est le cas ils savent où se rattraper !
    Fun read by the way, comme ils disent.

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    1. Le soucis avec les vieux grincheux c'est qu'ils s'étaient aussi barrés en courant en voyant les Dolls débouler presque dix ans après les Stones )))

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    2. C'est sûrement vrai, trop occupé par les Kinks j'aimais pas les Stones à l'époque, les Dolls tombaient à point !

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  6. Typiquement le genre de groupes qui seraient interdits d'antenne aujourd'hui !

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