jeudi 1 décembre 2016

ReNCoNTRe aVeC FRaNK SiNaTRa


Francis Albert Sinatra. Rien que ce nom, juste lui, et c'est des dizaines d'images, de sons, de souvenirs qui se donnent rendez-vous sous nos crânes. Du moins pour ceux qui ont la quarantaine bien tapée. C'est lui qui nous a fait chialer, gamin, devant la télé familiale du dimanche soir, quand il s'écroule raide mort dans Tant qu'il y aura des hommes. Sans doute parce que de tout le casting, c'est lui qu'on avait le plus envie d'être. Instinctivement. C'est lui encore, qui, au détour d'un Cinéma de minuit, nous démontra à quel point la mythologie Rock n'a rien inventé, sinon les chaussettes roses, avec L'homme aux bras d'or.

Sinatra, c'est la grande vie dans le grand siècle. C'est celui qui vous poignarde dans le dos, quand, à l'âge où le magnétisme sexuel des stars hollywoodiennes s'impose à vous, son nom s'affiche dans chaque biographie des plus belles d'entre toutes. Tour à tour séducteur, entremetteur, amant, mari, ami aussi, souvent. Sinatra était irrésistible, naturel en tout, à l'écran, sur scène, dans les réceptions du beau monde de la même façon que dans les arrières salles de coupe-gorges. Sinatra fut l'homme le plus dangereux qui soit pour le Rock'n'Roll. Si l'envie lui en avait pris, il pouvait ridiculiser d'un gimmick, d'un regard ou de quatre ou cinq octaves, n'importe lequel de nos plus intouchables icônes. Jim Morrison le savait mieux que quiconque, Iggy Pop avait saisi le message. Faut pas déconner avec Francis Albert. Coup de bol, il s'en est fichu, du Rock'n'Roll, juste le temps de lever un sourcil sur le cas Elvis, avant de piger à quel point il en était le modèle, l'insurpassable matrice originelle. Comme il le sera plus tard pour les jeunes loups du Hip Hop. Rassuré et beau joueur, il décernera le titre suprême au môme de Tupelo en se fendant d'une déclaration dont la modestie n'abuse personne : "Un talent comme celui d'Elvis Presley il n'y en a qu'un par siècle, pas de chance c'est tombé sur le mien". Dans le même registre, Sinatra chanta les Beatles, en confondant négligemment à chaque concert la paire Lennon/McCartney avec le malheureux George Harrison au moment d'interpréter Something, il taquina Mia Farrow (dépeinte comme étant un charmant petit garçon par une Ava Gardner plus moqueuse que sournoise), il signa Jimi Hendrix sur son label personnel (en suivant le conseil d'Eddie Barclay), mais globalement la Pop Music lui en toucha une sans réveiller l'autre. Pour l'avoir vécu, il avait vu le film avant tout le monde, lui qui fut le premier pour qui les collégiennes entrèrent en hystérie. Frank Sinatra vivait dans un univers parallèle, le sien. Un tumulte où se mélangeaient légendes, affabulations et réalité plus grande que nature. Quoique l'on puisse inventer à son sujet, c'est en dessous de la vérité. 




Sauf que Sinatra, ça en impose tellement qu'on finit par plus savoir si il faut lui taper la bise, lui serrer la pogne, lui donner du Frankie ou du Monsieur. A tel point qu'on se détourne de l’œuvre de peur de traverser l'ombre qu'elle projette sur le parvis. 
Comment on aborde un machin pareil ? Elle est planquée où la serrure ? Et voila, comment on se retrouve avec le Calypso Is Like So de Robert Mitchum sous le bras plutôt que Songs For Swingin' Lovers. On biaise. On taquine le Rat Pack versant Dean Martin, parce que moins décourageant, on sait qu'on peut lui payer un shot au bar. Cha cha cha d'amor, Mambo Italiano, ça glace pas le sang comme Only the lonely, What's new, One for my baby. Dino, il est sympa comme un rosé bien frais, il vous laisse une chance d'être médiocre et de vivre avec cette idée. Pas Sinatra. Sinatra, il vous conseille la corde, direct. Ou l'alcoolisme, mais seulement si vous avez de quoi vous payer de la bonne came.


Sinatra, il m'a chopé par hasard, dans une échoppe toulousaine. Bien caché dans un carton poussiéreux, sous les bacs que je connaissais par cœur, se terrait une tranche d'histoire. Comme un éclat de miroir qui n'attendait que de refléter ma trombine pour reprendre vie. Jusque là, je n'avais même pas une compilation, seulement le souvenir de son Summer wind dans Le Pape De Greenwich Village. Et soudain, tout un carton me narguait, arrogance contre ignorance, j'étais cramé, je ne pouvais plus reculer. Les pochettes étaient des révélations, je n'en avais jamais vu de plus belles, de plus expressives, sans avoir écouté la moindre note des disques qu'elles cajolaient en leur sein, je savais qu'ils seraient dorénavant mes tables de loi. Frank Sinatra avait un message pour moi, pour ma trentaine qui venait de frapper à la lourde, pour le voyage sans fard au plus profond de moi-même auquel je ne pouvais pas échapper plus longtemps. On peut courir autant qu'on veut tant qu'on a vingt ans, mais faut prendre le temps de trouver la bonne direction quand on arrive à trente, du moins si on ne veut pas dévaler la falaise cul par dessus tête.


"René, lequel est le meilleur là dedans ?" Je me suis entendu poser la question, mais il était clair qu'elle n'avait aucune autre réponse que "tu veux pas aller nous chercher deux bières au bistrot ?"
Le galurin, le costard, les clins d’œil, les  titres des albums, Swingin' ceci, Lovers cela, ceux des chansons qui me devenaient intimes sitôt lu, tout me séduisait dans ces disques. A genoux sur les tomettes, je me sentais plus fièrement dressé que je ne l'avais jamais été en me tenant debout. 

J'ai eu de la chance que ça me tombe sur le râble à ce moment là. J'étais fauché comme les blés, mais personne ne s’intéressait plus au vinyl et encore moins à notre homme Frankie. Combien il y en avait dans ce carton, vingt, vingt-cinq, trente ? Tous beaux, nickels, sur Columbia, Capitol, Reprise, j'apprendrai plus tard les nuances. Arrangés par Nelson Riddle, Don Costa, Gordon Jenkins, Billy May, accompagné par Count Basie, Tommy Dorsey, Antonio Carlos Jobim, en duo avec Nancy. Come Fly With Me, Come Dance with me, Come Swing With Me, il se faisait pas chier avec les titres, Francis.
De toutes façons, c'était les mêmes canons de beauté, ça se respirait avant de s'entendre que seule l'entité compte, l'indivisible entité d'une œuvre gravée dans la cire. This is Sinatra! That's Life! Something Stupid, New York New York. Mieux que des hits étalés sur quatre décennies, des classiques comme à la parade.



René m'a fait le lot à 10 balles pièce, avec 250 ou 300 francs du vingtième siècle, je me suis payé une éducation. J'ai fait mes devoirs, soir après soir, petit matin après petit matin, les plus swing le midi en cuisinant des pâtes au beurre et persil, les plus sombres en regardant la nuit border les toits en sirotant mon bourbon. Comme il se doit. Je me suis fait tous les films que l'on peut de faire au son de cette voix. Je vivais seul dans mon cagibi, dégun pour me faire baisser le volume, me dire que je gonfle avec ma tocade, nib pour se coller entre lui et moi, entre sa voix et mon épiderme à vif. Le bonheur de la solitude dans toute sa plénitude. J’emmagasinais la nourriture de l'âme en claquant des doigts comme un épileptique. 


N'empêche que vous êtes toujours aussi emmerdés qu'au début. C'est par où qu'on entre ? Par Strangers In The Night, j'ai envie de dire. L'album, pas la chanson, c'est la moins bonne du disque. Il est swing et pêchu, moderne dans ses sonorités (moderne au sens fin sixties du terme), All or nothing at all vous expliquera comment faire autorité avec des cuivres tout en leur collant de vicieux dérapages d'Hammond au cul, Downtown percute sans freiner, On a clear day, Call me, My baby just cares for me, chaque chanson est un bijou. En prime il y a Summer wind, c'est dire si il vous le faut. Sauf qu'il résume que dalle, ne dispense de rien. La preuve, il n'y a pas It was a very good year dessus. Ni Love and marriage, ni Get happy, I got you under my skin, They can't take that away from me, You make me feel so young, I get a kick out of you... 



Même les deux coffrets ne dispensent de rien, un pour la période Capitol (1953-1961), l'autre pour celle sur Reprise, son propre label, grâce auquel il va pouvoir enfin laisser libre cours à ses envies, collaborer avec Count Basie, s'offrir des orchestres entiers qu'il affrontera live en studio, seul avec son micro face à la tempête des vents, des cordes et des peaux. Non, rien à faire, Francis Albert Sinatra ne se résume pas. On ne vit pas ses cinquante ans, sans en avoir eu vingt. On n'affronte pas My way sans avoir pigé Violets for your furs. Par contre, il est possible de vivre sans écouter Frank Sinatra, de la même façon que l'on peut diner d'un hamburger plutôt que d'un Osso bucco.

 Hugo Spanky


18 commentaires:

  1. Pour ma part c'est la chanson It was a very good year - ce bijou d'émotion - qui m'a ouvert les portes de son œuvre.
    Et puis en plus d'être un chanteur d'exception et un acteur de talent, ce diable d'homme bourré de contradictions aura affiché des convictions et défendu des valeurs que l'on aurait pu croire impropre à sa personnalité.

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    1. Je crois que la dernière photo avec l'orchestre de Count Basie illustre assez bien ton propos )))
      It was a very good year, c'est un monument. D'ailleurs Les Soprano n'ont pas manqué de le souligner le temps d'un générique d'anthologie, et ce papier est entièrement construit à partir de la chanson.
      Et sinon, tu n'as pas réussi à glisser un mot sur Ava ? Tu es grippé ? )))))
      Hugo

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  2. oui bon écoute pour ma part il n'y avait que le 45t de "strangers" à cette brocante, et comme la mélodie m'avait séduit depuis longtemps et que le thème "moi et ma belle étrangers dans la ville" était un partage qui tombait pile poil, j'ai pris (avec un simple de salvador je crois, twist sncf ? chais pu ...). moi je vois en lui l'idéaliste, le chanteur qui déchante slow death, le coup de l'héliport détruit à la masse ha ha ha ... il existe un titre ou il chante un rock, il s'en tire plutôt bien, j'entends pas de parodie il est sur you tube ... le chic type par excellence, avec ces défauts, qui n'en a pas ? ... hein ? bon je vais aller jouer du surf macadam

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    1. Encore tu cases les Flamin' groovies ? Ça devient pire que les Cramps il y a 5 ans cette affaire )))
      Sur Sinatra on est plutôt d'accord sur toute la ligne, donc. Strangers in the night, t'as bien fait de prendre le simple, faut rafler tout ce qui passe. Avec Sinatra, au pire t'entendras un truc qui te plaira pas, mais jamais de la mauvaise musique.
      Le saccage à la masse quand Kennedy choisit d'aller dormir chez Bing Crosby, t'as raison que c'est de la crise de nerfs de haute volée.)))) Faut pas faire chier Frankie!
      Je veux bien le lien youtube, je l'ai jamais entendu sur du Rock (à moins que Something stupid en soit). Tu titilles ma curiosité là.
      C'est quoi le Surf macadam ? De la Skateboard music ? T'es du genre à te mettre en short avec ta guitare ?))))

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  3. Marrant, Pascal-Georges et maintenant toi. Sans oublier mon MONOPRIX qui passe une chanson de noël ... Éternel le Sinatra.
    Je retrouve tous les titres qui m'ont fait vibrer, j'avais vingt ans et je commençais à chercher autre chose. Il apporte le goût du grand luxe orchestral et vocal.
    Et tu as raison, cette putain de voix. Qui a évolué entre la fin 40 et les 10 ans qui suivent
    Chez Pascal Georges j'ai proposé deux interprétations du même titre Night & Day avec ce temps d'écart, et là tu piges quand LE SINATRA nait!!
    001. Frank Sinatra - The Best Of The Columbia Years, 1943-1952 (Cd3) - Night And Day
    http://www59.zippyshare.com/v/CThGqewg/file.html
    puis
    002. Frank Sinatra - The Reprise Collection CD1 - Night and Day
    http://www59.zippyshare.com/v/G62Zhy3H/file.html
    Énooorme
    Marrant une fois que les titres que tu listes entrent bien dans nos fibres (sentimentales?) il y a les albums à haute tenue: In The Wee Small Hours (fait mal celui là), Songs For Swingin' Lovers! (haaaarggh), Watertown. J'en oublie plein
    Bravo les gars, mieux que MONOPRIX, vous me refaites plonger dans le plus grand.
    Super papier!!

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    1. In The Wee Small Hours et Only The Lonely sont deux sombres pépites douloureusement addictives. Du spleen à l'état brut. Ça décanille les durs, des albums comme ceux là. Faut pas être trop tendre pour s'y frotter. La terreur se mêle au courage dans cette voix qui lutte pour ne pas sombrer.
      Songs For Swingin' Lovers et Songs For Young Lovers sont mes favoris, ceux que j'ai le plus usé. Les albums Capitol sont tous monumentaux, c'est sur ce label qu'il devient immense, les années Columbia qui précèdent sont charmeuses mais encore fébriles. Et quand il devient son propre patron en créant Reprise, qu'il s'offre le luxe des orchestres au grand complet que Capitol rechignait à lui payer, il hausse encore le niveau d'un cran, même si le temps qui passe, l'époque qui change, et lui qui vieillit, joue les dilettantes à Hollywood, Vegas, tout cela fait que la régularité n'est plus aussi systématique sur la durée d'un album. Mais quand c'est bon, c'est meilleur que jamais. Fascinant. Aussi unique qu'essentiel.
      Question : c'est qui Pascal-Georges ? C'est où ?
      Et vive Monoprix !

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    2. Pascal-Georges
      Un autre fondu, musicien de surcroît, avec ton blog, un de mes chroniqueurs préférés:
      http://lifesensationsinmusicii.blogspot.fr/2016/11/frankie-antidote-du-quotidien-chapitre-1.html

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    3. Excellent en effet. Je me suis régalé, on part du même constat mais sa connaissance de la musique permet d'approfondir ce que je ne fais que survoler, l'immense talent de Sinatra, ce qui techniquement a fait de lui un cas aussi unique. En plus, il met en exergue Only The Lonely, et c'est le genre de truc qui te situe un bonhomme. Only The Lonely c'est l'album (comme In The Wee Small Hours) que tu peux pas faire semblant d'aimer, de connaître. Il est si puissamment sombre qu'il rejette les fantaisistes de l'écoute, Only The Lonely tu t'assieds et tu écoutes, tu fais pas un scrabble en même temps ))) Je l'adore et le redoute en même temps, quand je pose le diamant dessus, je sais qu'il va me happer et m'amener là où je n'ai pas toujours le courage d'aller. C'est un trip ce disque, en mode mauvaise descente uniquement. Ça fait mal mais on y retourne quand même, parce que ça fait ressentir des vérités dont la vie en société cherche à nous éloigner. Pour l'être humain, l'âme sœur n'existe pas, et autres légèretés ))))
      Heureusement, il n'est pas à facette unique notre Francis Albert et sait aussi faire dans le happy end. Mais pas sur Only The Lonely.
      Bref, excellent papier que je conseille à tous ceux qui auront tenu jusque là ))) Je mets le blog dans la marge de Ranx, manière de ne pas rater les chapitres à venir.

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    4. Un passage lecteur suite à un mail d'Antoine.
      Les sujets se croisent, les avis convergent, c'est l'effet Frankie, indispensable à tout mélomane se disant tel...
      Only for the lonely est certainement un de ses albums les plus intenses, si tu as vu (tu le cites, donc...) l'homme aux bras d'or, alors tu comprends cette direction artistique de Sinatra - ça parait réducteur ou psy "de base"... mais une fois qu'on a écouté cet album et vu ce film, on n'aborde plus vraiment les choses de la vie avec la même sensation, avec la même vision et l'artistique peut recouvrir d'autres dimensions plus cachées, plus intimes et aussi plus destructrices.
      Ton article ratisse large et positionne avec réalisme les années Capitol, celles que je suis en train de décortiquer... par chapitres... un peu comme je l'ai fait avec Weather Report.
      My Way, Strangers et le catalogue Reprise (qui a été le label de nombre de parallèles à CTI pour l'essor d'un certain mode Calif'), sont matures, la bouteille, l'expérience, la carrière assurée et assumée.
      Capitol, il est dans cette maturation, il enregistre dans l'urgence avec un professionnalisme qui déjà interpelle ses producteurs, il s'imbibe des orchestrations (la notion, ici d'arrangement serait trop réductrice) et pose les bases de sa palette artistique là où il n'était encore qu'un crooner scénique à la voix exceptionnelle entouré de Big Bands.

      Je sais que j'écris long et détaillé, c'est un aspect que j'assume pleinement et qui me permet l'analyse, la réflexion et des lecteurs passionnés et engagés pour lesquels j'ai énormément de respect puisque c'est un peu grâce, à cause et pour eux que j'ai repris cet exercice après avoir envoyé tout péter pendant quasi deux années de ras le bol de commentateurs à vision à oeillères, de droits et copyright suivis (et poursuivi) par des accros du gain...
      Mais les autres commentateurs comme Antoine, Vincent, Francis et encore Julien ou Alain manquaient à mes écoutes, à mes partages, alors, ça a repris, avec cette fois le souci de ne plus en avoir, justement, et d'écrire comme bon me semble avec le minima d'accroche de "présentoir".
      Ecrire sur la musique et ses artistes, créateurs, génies n'est rien d'autre que la continuité de mon quotidien où je m'adresse à des élèves, ici la classe est juste... plus vaste et tu ne connais ton auditoire que virtuellement, ce qui est un piquant supplémentaire...
      Bon j'aime bien tes chroniques et leur progression.
      Il faut aussi le temps, mais pour qui sait le prendre, c'est un bon rapport vie-passion.
      cette musique qui fait partie de nos vies et son pourquoi... axes qui restent le filigrane de mes divagations.

      Bon dimanche.


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  4. Effectivement il ne se résume pas. Deux gros billet sur Frankie.. moi qui suis un piètre amateur pour l'avoir trop écouté.. euh entendu dans ma jeunesse . le paternel le passait souvent, fan de la production et de la voix. Comme je disais chez Pascal, longtemps j'ai cru qu'on ne pouvait écouter Sinatra qu'à Noel. Et sur le tard j'ai plongé dedans avec tous ces premiers album.. jusqu'au milieu des 60's. Il me reste pas mal de sa carrière à découvrir. En tout cas merci pour vos articles sur Sinatra.. ça parait vachement plus clair.

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    1. Des premiers albums jusqu'à ceux du milieu des années 60, tu as déjà visité une grande partie de son œuvre musicale. Même s'il fallut attendre 1980 pour l'entendre sublimer New-York, New-York.
      Par contre, je ne pige pas le rapport avec Noël, c'était plutôt le fond de commerce de Bing Crosby ou Tino Rossi. Tu les confonds pas, hein ? Déconne pas avec ça )))))

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  5. non mais tu parles d'une faignasse, c'est compliqué de taper "franck sinatra rocks" sur ton clavier ? au lieu de siroter des 51 avec vue sur la cannebière ... tss ... tiens chuis trop bon : https://www.youtube.com/watch?v=xeg9qSISOGc ... castle rock ça s'appelle, ben oui ! t'imagine sinatra chanter rock'n'roll dans un boui boui ? note qu'il a jamais eu l'air aussi punk que dans "l'homme au bras d'or", si l'inspiration viens d'un vécu je suis pas loin d'y croire. en ce qui concerne le surf macadam, c'est un style de mon invention (très confidentiel pour l'instant, t'ébruite pas s'il te plait) qui consiste à jouer dans une ville qui n'est pas côtière, mais tout de même arrosée de 2 fleuves et de quelques pistoches. j'ai aussi fait le rapprochement avec le skate, je me suis dis que ça pourrait être vendeur. mais hors de question de porter bermudas / tongues / casquettes 180° (plutôt crever). je pratique parfois le patin à roulette (avec partenaire) mais c'est tout. ainsi vont les hommes de traditions.

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    1. Castle rock ? Ma copine trouve que ça ressemble à Bill Haley ))) Bon, si ça c'est du rock alors Sinatra en a enregistré plein (et Louis Jordan encore plus).
      Je t'arrête de suite dans tes hallucinations révisionnistes, Sinatra n'a pas l'air punk dans L'homme aux bras d'or (ni ailleurs), ce sont ces misérables pitres en mal d'originalité qui ont cherché à s'inspirer de lui !
      Pas côtière, deux fleuves, je vois pas (si tu avais dit trois fleuves, j'aurai misé sur Lyon. Je t'imagines bien accueillir l'innocent touriste gare perrache en l'assourdissant avec ta guitare électrique de voyou rebelle). Je vais réviser mes Tout l'univers pour te débusquer, je ne veux pas rater le train de la nouveauté, ce surf macadam (à deux voies ?) avec un bon manager ça peut être le carton du futur. En tout cas, je veux un t.shirt de ton groupe pour frimer en allant acheter le pain.

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  6. ... attends d'écouter ... si j'avais pas lu un papier sur le clash ou la souris ici (ou le film de dennis hopper) je finirais par croire qu'effectivement t'y comprends que t'chi, mais je mise plus sur ta mauvaise foi de lascar aigri, et je me dis que tu dois détester ce qu'est de venu le punk rock autant que je déteste le rap.

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    1. Rassure toi, je déteste aussi ce qu'est devenu le Rap.
      Pour le Punk, c'est vrai que j'ai l'agressivité facile sur le sujet, j'aime pas les étiquettes et j'ai la sensation que c'est devenu une version actualisée des schtroumpfs. En gros, dès qu'un truc est vaguement inclassable, c'est punk. Comme ça, t'es pas emmerdé pour briller en société. Si c'est crétin et mal branlé, c'est pas mauvais, c'est punk. Si c'est le contraire ? C'est punk aussi. Y a de l'énergie ? C'est punk. Une chaine de télé (qui a dit arte ?) veut te fourguer un programme sur des hongrois dont on ne sait pas trop si ils sont sculpteurs ou peintres en bâtiment, c'est des punks !
      J'en peux plus des définitions pré-chiées. Si le punk a amené UNE idée, c'était de faire un truc sans lendemain. Comme un snif de poppers, ça dure 30 secondes, tu te fends bien la gueule sans même savoir pourquoi, puis tu passes à autre chose. T'avances. Dès qu'un mec a copié la coupe de douilles de Johnny Rotten plutôt que d'inventer la sienne, le concept était foutu. Et il faudrait en fêter les 40 ans ?
      Tout n'est pas punk. Dennis Hopper, il était pas plus punk que Peter Fonda. C'est aussi une culture tout ça, et je trouve franchement réducteur de caser sur la même ligne tous ces gonzes, alors qu'ils se sont cassés le cul pour se distinguer de la masse. Et voila qu'on leur colle à tous le même coup de tampon sur le front.
      Ça me donne l'impression que le business a réussi à laver le cerveau du public, et ça me fait flipper que personne ne semble différencier plus rien de rien. C'est vachement bien les nuances. Tu te souviens quand les maisons de disques collaient le sticker Punk sur Mink DeVille, Police ou Joe Jackson ? Ça nous faisait marrer et on se disait que vraiment ils pipaient que dalle à l'histoire. Ben voila, je me dis exactement pareil quand j'entends rabâcher que tout est punk.

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  7. je te suis quasiment sur toute la ligne, comment définir l'indéfinissable ? arrête de me prendre pour un con chuis chatouilleux. c'est juste des repères et on s'amuse bien a définir nos passions hé ! ... dans le genre définition à la con il y a aussi jazz expérimental / post rock ou progressif pour un groupe qui improvise ses bruits sans savoir jouer. rien de réducteur pour moi dans mon propos, loin de là, juste une poésie de la vie tu vois comme delon dans "plein soleil", bébel dans a bout de souffle, ou girlschool qui chante "démolition boys", tai luc "sur la zone", suzie quatro "what a way to die" dans son premier groupe ... non mais t'as vu les couleurs de ton blog ? bonjour à ta femme, j'ai eu la même impression à l'écoute ... ça m'aide à vivre tout ça au fait, au plaisir mec

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    1. Bien sur qu'on est d'accord. Comment pourrait-il en être autrement, on a vécu le truc quand pour moins de 50frcs tu pouvais voir TOUS les groupes du moment. Les bons et les mauvais (et même que parfois les mauvais donnaient de bons concerts, alors que les bons en donnaient de mauvais, c'est dire si on avait raison d'aller tous les voir))). Tu retrouvais des chevelus à des concerts de cranées rasés, et des costards cravates en plein headbang chez les hardos. T'avais des punks aux concerts de hippies et tout le monde se chambrait mais ça restait en famille. Parce que c'était toujours mieux que de rester devant la télé.
      Le coup de tout diviser en cases, ça évite l'agitation dû au mélange, mais ça favorise l'ignorance. En plus, ça fait disparaitre du décor tout les vrais indéfinissables (le Flowers of romance de PIL, tu le situes comment ?)))
      Plaisir partagé.

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