vendredi 18 décembre 2015

TWisTeD SisTeR


De tout temps, le Rock a été le foyer des idées loufoques, des visions étincelantes de clarté à concrétisations très floues. Avec Twisted Sister on touche à un genre de sommet en la matière. Voila une bande de mecs de Long Island qui, traumatisés par les concerts des New York Dolls, se foutent en tête d'être des travelos encore plus laids et outranciers que les créateurs de Personality crisis, tout en pratiquant un Rock brutal, outrageux et fier de lui. Mieux, ils ont un plan, puisqu'en ce début des années 70 la grande pomme a déjà sa propre scène, eux vont écumer les clubs du New Jersey et assurer autant de concerts que possible. Ça tombe bien, y a de la place. Et pour cause, tous les groupes du New Jersey n'ont qu'une idée en tête, foutre le camp pour rejoindre New York...
Avec tout ça, personne ne sera étonné d'apprendre que Twisted Sister va mettre dix piges avant de décrocher le moindre contrat discographique.


Twisted Sister c'est le vilain petit canard, les affreux de service. Les encombrants du lot. Les mecs qui font tout à l'envers des autres. Même quand enfin ils arriveront à connaître le succès, en 1984, ce sera en étant complétement à côté de la plaque. Là où toute la scène du Hair Metal cherche à souligner le côté féminin et esthétique d'un ramassis de gamins maigrichons vaguement hermaphrodites style Poison, les Twisted Sister ont tous la trentaine, sont mariés et déboulent avec des physiques de camionneurs, veste en jean sans manche sur le Perfecto, poutre apparente sous le slim, maquillés comme s'ils venaient à une audition pour le Rocky Horror Picture Show. 


Le primordial reste qu'on se fend la gueule en écoutant Twisted Sister, voila un groupe qui n'inspire pas la déprime. Les Twisted Sister sont contents d'être là, ils savent très bien que la vie n'aurait pas pu leur offrir mieux que d'être enfin récompensés pour les milliers de concerts donnés jusque dans le moindre bar de la plus paumée des banlieues. Leur Rock n'est ni génial, ni farouchement original mais il transpire la générosité par tous les pores, la joie d'être vécu. Autour du membre fondateur, le guitariste Jay Jay French, seul survivant de la formation de 1972, s'est greffé une bande hétéroclite de new-yorkais qui connaissent la vie à la dure, savent à quoi ils tentent d'échapper. L'ancien bassiste des Dictators, Mark Mendoza, un second guitariste Eddie Ojeda et Dee Snider, une grande bringue de chanteur charismatique à moitié albinos, fortement marqué par l'univers macabre d'Alice Cooper mais doté d'une jovialité à toutes épreuves et d'un second degré parfaitement raccord avec le grotesque revendiqué du groupe. Tous sont ensembles depuis 1976, seul le batteur, chauffeur de taxi de son métier, A.J Pero, fait figure de petit nouveau arrivé tardivement en 1981. A croire qu'il leur a porté chance, c'est à cette date qu'ils obtiennent enfin de quoi enregistrer un premier E.P sur un label anglais. Il s'en suit deux albums en crescendo, le second You Can't Stop Rock'n'Roll s'affirme comme une valeur sûre de l'année 83 et leur permet enfin de sortir du circuit des clubs. Il y a dorénavant de la lumière au dessus du lavabo des loges.



C'est à ce moment là qu'ils me sont tombés sur le coin de la tronche. Au moment où les grands noms du métal anglais commençaient à se prendre les pieds dans le tapis de la prétention, voila qu'une bande d'américains morts de faim revendiquait l’appellation Rock'n'Roll et misait les quatre as sur l'énergie. Il m'en aurait fallu moins que ça pour tendre l'oreille.

 
Pour Twisted Sister le coup suivant allait être le coup de maitre. Je ne vais pas y aller par quatre chemins, Stay Hungry est l'un des dix disques dont il faut se souvenir parmi l'immense production Hard d'une décennie généreuse dans le genre. Stay Hungry ne ressemble à aucun autre. Il a un son. Genre caverneux. Du cambouis plein le bluejean du Hard ripoliné des 80's. La pochette du disque parle d'elle même, le groupe a rongé ce putain d'os jusqu'à la moelle. 





Leur moment de gloire, les Twisted Sister vont se jeter dessus comme un affamé sur un tournedos rossini. En deux singles comme on en avait plus entendu depuis Slade, les fantasmabuleux We're not gonna take it et I wanna Rock, et une poignées de clips qui sont à la rébellion ce que Police Academy est au film policier, ils vont me régaler jusqu'à plus soif. Voila qu'un ramassis de grands dadais incarne, à un âge où d'autres auraient renoncés depuis belle lurette, la révolte adolescente de l'année 1984. Mortel. Dee Snider devient le grand frère débonnaire des chevelus cloutés du monde entier, la concrétisation du pire cauchemar des parents. A l'éternelle question mais qu'est que tu vas devenir plus tard ? Les mômes ont enfin une réponse concrète. Oui, on peut continuer d'y croire, même sans réussir en ayant encore du duvet en guise de moustache. Dee Snider l'a fait. Twisted Sister est soudain absolument partout, dans Pee Wee's Big Adventure et sur MTV en rotation lourde.


Bien entendu, tout va partir en vrille vitesse grand V. Stay Hungry et ses compositions imparables est aussi le genre de disque qu'on ne surpasse jamais. Il est le résultat d'une symbiose en un instant T de ce que l'on peut obtenir de meilleur en réunissant l'unité d’exécution d'un groupe soudé, la perfection d'une dizaine de compositions et l'intelligence d'un producteur chevronné, Tom Werman, qui se contente de capter tout ça sans faire de dégâts.


Autant dire tout ce que son successeur n'aura pas. Come Out and Play, c'est le grand casse-gueule, pire qu'un divorce entre un groupe et son public, c'est ce moment où l'un et l'autre se rendent compte qu'ils n'ont rien en commun. Twisted Sister s'ancre dans une longue histoire qui puise ses influences jusque dans les 60's, sauf qu'ils ont un public qui dorénavant ne bande que pour Metallica et Slayer. Sortir comme premier single une impeccable reprise du Leader of the pack des Shangri-La's et inviter Alice Cooper, Brian Setzer, Clarence Clemons et Billy Joël sur le second, Be cruel to your scuel, un titre en clin d’œil au Be true to your school des Beach Boys, c'est parler japonais à un turc.
L'album est surproduit par Dieter Dierks, metteur en son de Scorpions. Un allemand pour produire le groupe le plus farouchement new yorkais du moment, une aberration. Le gars ne pige aucune nuance, fout les potards à fond et du lustrant plein les chromes. Lui veut s'imposer sur le marché US alors que Twisted Sister rêve d'une carrière européenne.  Drôle de jeu de dupes. 
Depuis leur premier album, Under The Blade, enregistré à Londres et produit par Pete Way de UFO, les sœurs foldingues, comme tellement d'autres groupes de New York, Heartbreakers en tête, se voient en héritiers du Marquee plus qu'en prétendants au Madison Square Garden. Inextricable imbroglio fait d'anachronismes et de désillusions, Twisted Sister a cent ans de retard sur le swingin' London et un désintérêt total pour le Speed Metal. 


Pour couronner le tout, voila que le comité de censure mené par Tipper Gore, femme du vice président de Bill Clinton, veut bâillonner Hard Rock et Hip Hop, coupables tous deux de colporter des propos jugés trop offensants pour les chastes esprits de la jeunesse américaine. Pendant que le patron de son mari se fait tailler des pipes dans son bureau ovale, la mégère frustrée part en croisade. Convoqué au tribunal aux côtés de Frank Zappa, Dee Snider va, avec humour, second degré et une intelligence que ne soupçonnaient sans doute pas les apprentis censeurs, ridiculiser les accusations. L'affaire se soldera par la pose désormais familière du fameux sticker Parental Advisory qui, plus qu'un avertissement sur l'immoralité d'un disque, deviendra un indispensable argument commercial. 
Pourtant le mal est fait, pour les kids ricains Dee Snider parle dorénavant comme leur père lorsqu'il raconte Woodstock et Max's Kansas City, il n'a rien de l'attardé décérébré qui pisse en salle de cours et grave Fuck off au couteau sur sa table de lycéen.
S'en est fini de la belle histoire, les idoles d'hier sont ringardisées au profit du Métal fusionnel des radicaux de Suicidal Tendencies, Slayer, Megadeth, Pantera et consorts. Pour les survivants des années 70 ce sera le Hard FM pour le public de MTV ou la mort. Twisted Sister se retrouve au point de départ.



Moins de deux ans après le raz de marée Stay Hungry, le groupe annule des dates, voit son album finir dans les bacs à soldes et explose en plein vol.
Aucun des membres impliqués dans des projets annexes ne brillera par la suite, Dee Snider enregistrera pourtant un album solo pas déshonorant en 2000, Never Let The Bastards Wear You Down. Mais qui s’intéresse à un mec qui reprend The wanderer à l'aube du 21eme siècle ?


Et puis le cycle de la vie étant ce qu'il est, voila que ceux qui leur avaient tourné le dos à 14 ans se souviennent, arrivés à 30 ans, que c'est bien avec Stay Hungry dans l'auto radio qu'ils se sont le plus fendus la gueule entre potes, qu'ils ont éclusé le plus de bières et serré les minettes sublimées qui hantent encore leurs nuits sans sommeil. Ça tombe bien, pour le vingtième anniversaire de l'album, Twisted Sister au grand complet entreprend de le ré-enregistrer entièrement sous le titre de Still Hungry !!!! Je ne vais pas vous dire que ça change grand chose à l'histoire, c'est le même à la note près, si ce n'est que les voila débarrassés de l'énorme pourcentage à verser au producteur, les contrats des années 80 offrant jusqu'à 50% des bénéfices à l'homme derrière la console. Dans la foulée, l'original est réédité en grande pompe et rallongé par une série de démos qui tendent à démontrer que le groupe avait effectivement fait le boulot de production tout seul.


Bien plus intéressants et carrément indispensables à quiconque aime le Rock quand il joue la horde sauvage, les deux volumes consacrés aux années sans contrat du groupe, Club Daze Vol I & II. 
Le premier propose d'excellentes sessions studio de 1978 à 1981 dans lesquelles le groupe, rageur mais moins uniformément Hard que par la suite, se montre tel qu'on le devine aisément, le second, capté dans des bars, confirme que sur scène Twisted Sister laissait la concurrence le nez dans sa mousse. Cerise sur le gâteau, tout ceci existe en vinyls, tout comme le double album du concert de 1984 au Hammersmith Odeon de Londres lors de la tournée Stay Hungry. Mené à un rythme d'enfer, il permet de constater à quel point les enregistrements studio ont toujours manqué de rendre justice à la fureur du groupe. Un Live sans fioriture, livré sans retouche, à classer parmi les plus efficaces de l'histoire de l'effusion sonore, à l'instar du No Sleep 'till Hammersmith de Motörhead avec lequel il partage plus d'un point commun.


Depuis, Twisted Sister continuait de repousser les limites du bon goût au gré de reformations ponctuelles, pour un concert à l'Astoria de Londres, un spectacle de Noël ou à l'occasion des grands festivals aux affiches nostalgiques tel que le Hellfest. A chaque fois avec la même énergie. Jusqu'à ce que le batteur A.J Pero ne rende l'âme à l'arrière du bus de son projet parallèle, Adrenaline Mob, au mois de mars de cette terrible année 2015. En réaction, Twisted Sister vient d'annoncer une ultime tournée pour 2016, en célébration des quarante ans de la formation autant qu'en hommage à leur ami disparu. Parce que rien ne peut stopper le Rock'n'Roll.


Hugo Spanky
 Ce papier s'accompagne d'une pensée pour Dan Fante qui nous a discrètement quitté au milieu du fracas du mois de Novembre 2015.



35 commentaires:

  1. Non mais Ha Ha quoi ! ;)) J'espère que ce papier va donner ou redonner envie aux gens de les (ré)écouter. Un vrai plaisir de lecture et une belle histoire de Noël au final ;)) Ces photos sont magiques ^
    Et Dan Fante alors... quelle triste nouvelle ;(

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  2. Rayon photos, c'est du color by Deluxe )))) Ils n'ont jamais eu peur de rien.
    Et ouais pour Dan Fante, ça fait royalement chier, d'autant que c'est pas les bons écrivains qui se bousculent au portillon. Je pensais justement à relire Dommages collatéraux en le voyant sur l'étagère cette semaine. Vivement qu'on passe à 2016.

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  3. Y sont bêtes, y sont moches, y se fringuent comme des tarlouses, y savent pas jouer de la musique, y chantent comme des savates, leur discographie est aussi maigre qu'une cuisse de criquet… et pourtant, ces crétins font partie de la légende du rock… et le pire, c'est qu'y s'en ont rien à battre ! Fuckin' bastards, changez rien !!!!!

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    1. Devant ton enthousiasme, je te conseille le Live at the Hammersmith 1984. Zéro retouche, même les pains y sont mais bordel ce que ça fait du bien. Twisted Sister tient la scène avec une furie démoniaque, 300 concerts par an pendant 10 ans, ça finit immanquablement par payer. Je conseille le régime à tous les apprentis rockers.
      Tu vas te péter les cervicales de plaisir.

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  4. dan, non mais quoi... on le pensais éternel, tjrs aupres de nous , fais chier!!Pam

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    1. Je trouve qu'il y en a beaucoup dont on s'aperçoit qu'ils étaient pas éternels ces derniers temps. Perso, je rate plus une occasion d'en profiter.

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    2. Alors que le père nous manquait cruellement, c'est hélas au tour de son rejeton de tirer sa révérence. Reste plus qu'à lire ou relire leurs bouquins ô combien remuants.
      Quant aux Twisted Sister, ils font partis de l'armée des sans grades du rock qui au moyen d'une poignée de titres auront su nous flatter les esgourdes.

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  5. moi je préfère twisted sister à depeche mode, au niveau style comment dire ... ils sont plus rigolos, je les trouve pas plus crétins ou plus bêtes que n'importe quel groupe hype, c'est quoi ces conneries ? je n'aime pas plus de 4-5 chansons de leur répertoire, comme manowar, mais quand je les écoute ça prend ! et c'est ce qui compte, moi je trouve ça intelligible

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  6. ... en plus dee snyder était fringué par sa hippie de femme, (il me semble qu'il en parlait dans une interwiew) qui j'imagine trouvait ça romantique rock cool, c'est quand même plus beau que de faire sa pute tendance, qu'en pensez vous ?

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    1. Je te suis sur toute la ligne, y compris sur Manowar (All men play on ten, bordel ça dépotait méchant). C'est la vérité l'histoire de la femme de Dee Snider (Suzette Snider et sa maman c'est Marguerite, c'est pas extra ça ?). Bref, Twisted Sister les mauvaises langues peuvent déblatérer tout ce qu'ils veulent, pour moi c'est du bon heavy rock'n'roll façon Rose Tattoo, Motörhead et toute la clique. Les septiques peuvent se mater le concert à l'Astoria de Londres en 2004 (il est sur youtube), ils vont comprendre ce que c'est que de savoir tenir une scène.

      Bon, pour l'ami Keith Michards, faut pas t'énerver après lui, c'est un fan de Kiss et on sait bien que les fans de Kiss sont toujours un peu chatouilleux sur la virtuosité. C'est quand même un groupe qui a joué avec un orchestre symphonique, quoi, merde.)))))

      J'en profite pour le redire, le volume 2 des Club Daze enregistrés dans la période bars de Twisted Sister est à tombé le cul par terre.

      Play it loud, Mutha !

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    2. Je reviens sur Manowar parce que ton parallèle est bon et que l'occasion d'en dire deux mots est rare. Voila un autre groupe avec un ex membre des Dictators, le gratteux Ross The Boss, et un look disons assez particulier mais qui musicalement faisait parler la poudre avec une frénésie qui n'avait rien à envier à personne. Eux comme Twisted Sister sont des proches du Blue Oyster Cult, dont ils ont fait les premières parties. Comme quoi, du culte au ringard, il n'y a parfois que le soucis du regard des autres ))))
      Il n'y aura jamais à rougir d'un disque de Rock'n'Roll; tant que ça te plait, c'est que c'est bon !
      Et putain la version de Johnny B.Goode (live in Detroit) par Twisted Sister sur Club Daze 2 ça vaut tous les Kick out the jams du monde.

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    3. Quand je qualifie les "Sœurs Tordues" de crétins, faut pas le prendre au premier degré ! C'est juste un trait d'humour !!!!! J'irai même jusqu'à dire qu'ils sont beaucoup plus futés que les Manowar qui eux se prennent vraiment au sérieux dans leur démarche vestimentaire.
      Les seuls qui aient vraiment tout compris à l'affaire, c'est bien KISS qui est à fond dans l'entertainment… du moment que ça rapporte un max de pognon !!!!!

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    4. Ben oui, c'est comme quand je dis que Kiss sont des virtuoses, faut pas le prendre au premier degré non plus )))) D'ailleurs sur Ranx il ne faut rien prendre au 1er degré, sauf l'amour du Rock'n'Roll.
      Mais tu crois vraiment que Manowar se prend au sérieux ? Ils seraient plutôt Cro-magnon ou Neanderthal ? Hum, y a débat là.

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    5. Ouaih, Manowar se prend vraiment au sérieux. Il n'y a qu'à lire les interviews ou leurs discours sur scène. Ils sont à fond dans le metal à bollocks !!!!!

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    6. Haha, Manowar c'est encore une fois des ritals de New York associés à un juif. Ceux là sont dans le trip musculation et surpuissance (physique et sonore) et c'est vrai que Joey DeMaio a une foutue tête à claque. Rien que de le voir fier comme artaban avec sa basse en bandoulière, tu sens toute la prétention du mec. Mais bon, ça ne me gène pas plus que ça, j'aime bien les mecs fiers d'eux. Plus que ceux qui se lamentent sur le misérabilisme d'un sort qu'ils ne font rien pour rendre meilleur.
      Et puis il dit pas que des conneries non plus quand il affirme que Wagner a inventé le Hard Rock, c'est pas faux.)))) D'ailleurs plein de groupes de Hard ont dévalisé les riffs de classique.
      On est sûr d'un truc, Twisted Sister ne s'est jamais lancé là dedans ))))

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  7. Merde, un commentaire de perdu, oublié le clique.
    Bon, du coup vous aurez davantage l'essentiel et un peu moins les digressions.
    D'abord de Dictators, plus sous estimé que ça... j'avais été ensuite vers les Twisted pour le Stay Hungry, et j'avais bien aimé sans trop savoir et chercher à quoi ils ressemblaient. C'est que je commençais à bien me débrancher.
    À les entendre j'imaginais un look Scorpions, that's all.
    Ou Slade, car je les trouvais au carrefour de style 70's que j'aimais bien "Slade" et d'autres moins "Black Sabbath" (j'avais tord, j'ai payé et réparé) sans oublier l'épaisseur du rock US (qui virera comme le funk vers le disco, pour le Hard FM mais là, j'attends ton article)
    Marrant ce "trou" entre mon hard à moi et le fiston qui commence avec le Mettalica et Iron Maiden.
    Bon, ça m'a bien fait plaisir de lire et du coup de me les remettre un peu avec Manowar "Hail To England". Ça sert aussi à ça.
    Sinon, celle là je la remets la question perdue de mon ancien commentaire: Que vouliez vous que "Depeche Mode" choisissent comme look, vous imaginez un peu l'échange? Faut pas déconner avec le look, non mais. C'est pas Dire Straits qui va me contredire. Allez. Ciao

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    1. Tu fais chier, j'adore les digressions (au cas où quelqu'un s'en serait pas rendu compte). Perso, les Depeche Mode je les aurais bien vu vaporeux en toges blanches,genre Supertramp. Hein ? Mais si, avec le cheveux gras qui tombe à plat sur les côtés et les nu pieds de curé. Ils auraient fait fureur comme ça. Bon, le kilt ça leur allait bien aussi.
      Tiens en parlant d'anglais, hier soir on est tombé sur Blur en "live" sur arte, on venait juste de se mater le concert à l'astoria de Twisted Sister, ben ça fait un choc de voir damon albarn stoïque au bord de la scène comme la grosse courge qu'il est après s'être bouffer Dee Snider qui cavale, harangue et chante comme un forcené du premier au dernier morceau. Franchement, je veux bien que ça soit des artistes les blur mais avant tout c'est surtout des pénibles qui risquent pas de se fouler la rate.

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    2. Tu as tord de dire des choses pareilles (quoique un DVD d'un live de Gorrrillaz - j'ai fait faute exprès pour cacher la vrai faute - c'était prétentieux, certes ... mais chiant!)

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    3. ))))) Bien sur que c'est chiant. J'arrive carrément pas à les prendre au sérieux les blur, gorillaz (ceux de Jesse Hector étaient bien meilleurs) et toute cette ribambelle de popeux à la mord moi le nœud. Les mecs débarquent comme le messie après avoir fait maronner leur public (bien fait pour leur gueule))) pendant dix piges sur le thème reformera, reformera pas et quand ils daignent enfin monter sur scène, c'est pour se la raconter l'idiot sur sa colline.
      Putain, gardons ça vivant, bordel. Transpire mon gars ou reste chez ta mère.

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    4. Complètement d'accord, ce concert ne valait pas un radis ! C'était mou mais mou; au secours !
      En même temps Blur - que j'ai écouté durant les 90's, je l'avoue - maintenant c'est devenu parfaitement ringard et inécoutable de nos jours tellement ils sonnent de manière ridicule. Ils ont mal vieilli eux et leurs disques et c'est peu de le dire, bordel !
      D'ailleurs la Brit Pop en général, c'est no way désormais.

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    5. Mais ouais maintenant on est tous américains ))) C'est Harry Californiamax dorénavant qu'on va t’appeler.

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  8. putain, harry, toi t avoue !!! et ben ! Pam

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    1. Eh oui, j'ai eu ma période Brit Pop (Oasis, Suede, Pulp et Blur donc) mais je te rassure tout de suite, j'en suis revenu depuis mal de temps déjà car putain force est de constater que tout cela a pris un sacré coup de vieux.

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  9. Je contribue mais par ce band, par celui-ci :

    http://www.hardmaisrock.com/search/label/Ratt

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  10. bon, pour nowel une version récente s'impose : https://www.youtube.com/watch?v=k-jhzr-bIXM
    boum ! voilà papa nono, papa nono plein de joujous dedans son sac a dos, we're not gonna take it !

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    1. Les violonistes feraient un bien beau cadeau))))) Non, chérie, pas la tête aïe....Joyeux Noël à tous !!!

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  11. C'est à cause de ce genre d'article que je lis ton blog...! Ca prend à contre pieds à peu près tous ce que je peux lire sur le rock'n'roll et c'est l'attitude qui convient.

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    1. Merci, Serge, ça fait plaisir. J'essaye de causer de tout ça en mettant l'humain en avant, parce que pour moi c'est ça la véritable importance du Rock'nRoll, démontrer qu'on a besoin de rien et que même avec un sacré paquet de handicapes (genre être né à Tupelo dans le fin fond du Tennessee, sans un rond et avec une éducation culturelle réduite aux gospels du dimanche) on peut arriver à faire de grandes choses.

      Après, tout est dans le rendu. La presse française masque trop souvent ses carences derrière une vision fantasmée des choses. Ils nous vendent du légendaire et ça ressemble à rien. A les lire on dirait que tout est affaire de super héros dans de petites cases.
      Ajoute à ça qu'ils mettent tous les groupes et styles en parallèles alors qu'ils sont perpendiculaires, ils s'interconnectent.
      On a beaucoup évoquer Motörhead ces dernières semaines, et blah blah blah les seuls à avoir été le lien entre punk et hard rock et toutes les conneries qu'on entend depuis toujours. Comme si le Londres de 1977 était une constellation de planètes éloignées. Putain, ils picolaient tous dans les trois mêmes clubs, se shootaient dans le même chiotte.
      Phil Lynott de Thin Lizzy joue sur So Alone. La presse de France n'a jamais cité UFO, groupe de hard mélodique mais foutrement secoué, des gonzes en futal à rayures avec les douilles jusqu'en bas du dos, pourtant lorsque Fast Eddie Clarke a quitté Motörhead c'est avec Pete Way, le bassiste de UFO, qu'il a monté son projet suivant. Mieux encore, c'était Topper Headon qui se tenait derrière les fûts! Et, au cas où ça suffirait pas, c'est le second bassiste des Damned, l'ex Eddie and the Hot Rods Paul Gray, qui a remplacé Pete Way dans UFO. Ce même Pete Way qui a produit le premier album de...Twisted Sister ! En voila des interconnections qui foutent à mal les théories.

      (à suivre, j'ai réussi à faire un commentaire trop long... RanxZeVox, le blog qui atteint les limites))))

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    2. ...Tout ça pour dire qu'il suffit pas de colporter les sempiternels mêmes clichés, qu'il y a avant tout une aventure humaine derrière tout ça. Je viens de finir le bouquin Mémoires de Rock et de Folk de Philippe Koechlin, fondateur de Rock&Folk, c'est un régal. On y retrouve tout ce qu'on a aimé et qui ne s'y trouve plus. Le vécu. L'immersion comme dirait Harry Roselmack. Alain Dister qui envoie ses impressions depuis San Francisco, Philippe Garnier depuis Los Angeles... C'était autre chose que les comptes rendus fantasmés en mode soirées peoples de Manoeuvre, Pacadis, Eudeline et toute cette clique pour qui l'important est le "j'y étais" plus que le "comment c'était vraiment". Ces crétins glorifient n'importe quel blaireau du moment qu'ils ont une photo d'eux à ses côtés (qui a dit Daniel Darc ?))))

      J'aime la presse américaine des 70's, celle de Rolling Stone, je ne conseillerai jamais assez la lecture de Souvenirs pour demain, superbe recueil d'articles qui disent quelque chose. Les auteurs creusent, enquêtent, cherchent le visage derrière le masque.

      A ma petite échelle, je me fais le plaisir d'aborder la grande histoire du Rock'n'Roll comme si elle avait eu lieu entre deux bières éclusées par une bande de types qui n'ont rien des demi dieux qu'on veut nous vendre. Y a pas de palmarès, y a pas de grands et de petits, d'essentiels et d'insignifiants. Twisted Sister donnait entre 20 et 30 concerts par mois dans les clubs de New York et du New Jersey, j'ai leur planning de 1978, ça fout les miches, ils devaient pas regarder la télé souvent ))) Ils n'ont rien à envier au E Street Band ou aux Asbury Jukes, d'ailleurs ils sont potes, Clarence Clemons joue sur un de leurs albums. Les ringards et les branchés, ça n'existe pas chez les Rockers. Un groupe qui se la donne à fond chaque soirs dans un club mérite le respect autant que les multi platinés du Madison Square Garden. Cette évidence est ce qu'il manque le plus dans la perception que l'on nous vend ici du Rock'n'Roll. La différence entre Steven Tyler et Johnny Thunders, c'est juste les chiffres de vente.
      Écoutez Under the Blade ou You can't Stop Rock'n'Roll de Twisted Sister, c'est bourré de bonnes chansons, d'énergie et de foi en ce qu'ils font. C'est vif, immédiat, urgent et éternel. C'est du Rock'n'Roll au même titre que LAMF.

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    3. Entièrement sur la même ligne... Y compris pour Daniel Darc ;-)
      Merci pour la référence des deux bouquins, j'y jette un oeil.
      J'ai déjà revisionné 8 fois, le concert de Springsteen de l'autre soir ))))

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    4. Après ne soyons pas trop dur avec Manoeuvre. Il fut une époque où il a bien defendu cet esprit là, y compris le hard rock.

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    5. Manoeuvre, c'est un opportuniste en manque d'affection qui pense avec sa bite ))) Il est comme les Big Jim de notre enfance, tu peux y mettre le costume que tu veux, il le portera de la même façon. Son amour pour le Hard je crois qu'il venait de la présence de Nelly Saupiquet au sein de la rédaction de Hard Rock magazine.)))
      C'est quand même le mec qui a descendu en flèche Highway to hell à sa sortie avant de se vendre comme le 1er défenseur d'AC/DC de l'hexagone.
      Bon, il nous a aussi fait le coup avec son révisionnisme Punk quand il s'est trimballé la Despentes et bien avant ça pour le Funk à l'époque de Sex Machine. Ceci dit, il force personne à lire son canard (on vit très bien sans) et on ne peut pas lui retirer trois ou quatre coups d'éclats (l'interview de James Brown chez son dentiste, Métal Hurlant, Rigolo, Speed17...), ni de nous avoir bien fait marrer plus d'une fois.

      Hélas, le soucis est plus profond et ne se limite pas à Manoeuvre. Le Rock en particulier et la musique en général ont de tous temps été traité avec dédain en France. Hormis les passionnés des dix premières années de Rock&Folk et Best jamais personne n'a abordé le sujet avec la même rigueur que le cinéma ou la littérature. Et encore, même eux avaient leurs têtes. Le Hard n'en fit jamais partie et le Funk encore moins (trouve moi un papier sur Funkadelic ou Stax dans les R&F des années 70...).

      La presse américaine traite les mouvements musicaux comme de véritables faits de société, un article sur un chanteur est rédigé avec le même sérieux et la même objectivité qu'un article sur un politicien. Ici, on est loin du compte des deux côtés de la pièce, les chanteurs français, pour la plupart, se comportant eux mêmes comme une bande de débiles profonds ne sachant qu’ânonner mollement les inamovibles idéaux vaguement de gauche lorsqu'un micro se tend vers eux. J'ai même été surpris l'autre soir par les discours dissonants (et intéressants, ouiiii !!!!) du couple Souchon/Voulzy à C à Vous tellement c'est inhabituel.

      Tout le monde se plait dans le flou et se pince le nez. T'as vu les hommages à Lemmy dans la presse ? Plus condescendants et opportunistes, tu meurs. Mais le pire c'est le niveau littéraire des gonzes qui rédigent sur le Rock, punaise on dirait des rédactions de culs serrés des belles écoles qui s'efforcent à n'utiliser que la moitié des mots qu'ils connaissent en ayant l'impression qu'ainsi ils vont mieux se faire comprendre par les crétins que nous sommes.)))))

      Vive les blogs !

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  12. C'est inattendu, mais totalement pertinent : Twisted Sister était un bon petit groupe de Hard-Rock sans génie particulier, mais avec une cohésion et un vrai amour du Rock qui les rendit crédible. Il y eut d'autres groupes à la fin des années 70 sans fulgurance particulière, mais qui produisirent quelques bons disques : Starz, Moxy, April Wine... Certains obtinrent un jour le succès, à force de tourner, de jouer sans cesse, comme Twisted Sister, ou April Wine justement.
    Je les aime bien les Twisted Sister, ce sont des laborieux, et finalement, leur carrière est sans tache : pas de disque de gros Hard FM pourrave ou pseudo grunge pour plaire aux radios, pas de va et viens incessants de musiciens et de querelles d'égos surdimensionnés par presse interposée... Des mecs biens, vraiment.

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    1. Exactement !!! Tu as tout résumé. J'aime le Hard Rock pour tout ça, le goût du labeur, la passion qui anime beaucoup de ses groupes. Les gonzes avaient peur de rien, 300 concerts par an et en avant la musique. Les enfants de James Brown c'est eux.
      Tiens, je vais me remater The Story of Anvil.

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    2. Et je suis tout-à-fait d'accord avec ton analyse sur Manoeuvre et Rock'N'Folk. Les numéros des années 60-70 étaient passionnants car ils décrivaient la musique avec leurs tripes et la vie des musiciens comme des être humains. Le fait de faire passer certains groupes ou musiciens pour des légendes intouchables bloque totalement tout débat. ce que je n'aime pas dans le discours actuel de Rock'N'Folk, c'est de dire qu'il y a une sorte de noyau de formations et de disques à la musique totalement indiscutable, comme le Velvet et les Stooges, qui définissent l'essence du Rock, et que tout doit être comparé à ça. Et pour peu que tu es un peu la tronche à Lou Reed, c'est bon, t'es un vrai poète. Heureusement, quelques journalistes apportés des chroniques un peu dissonantes, ce qui fait que Manoeuvre se prend parfois les pieds dans le tapis en déclarant que les Stooges c'est le vrai Rock, mais Motorhead et AC/DC aussi alors que pour lui le Metal c'est des blaireaux bla bla....
      En fait, on en est arrivé à un point où à force de postures, ce qu'il reste de presse musicale est incapable d'écouter un disque objectivement en se disant simplement : tiens, ça c'est bien, ça c'est pas terrible.

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