lundi 1 décembre 2014

JoHN TRavoLTa


C’était le jour de la rentrée en sixième, j’avais mis mon t.shirt préféré, mon bluejean préféré et mon blouson en cuir marron, comme celui de Tony Curtis dans Amicalement Votre. Et tiens toi tranquille pour une fois m’avait soufflé ma mère juste avant que je saute sur mon vélo. Me tenir tranquille, je ne demandais pas mieux, si j’avais pu être transparent ça m’aurait été, si j’avais pu ne même pas y être, encore mieux. Je découvrais à mes dépends que la vie est farceuse, à peine quelques mois plus tôt je me pavanais parmi les grands, les CM2, ceux à qui dégun ne songeait à chiper les billes, ceux qui se réunissaient près du grillage, comme prêt à s’enfuir à la première occasion, comme Steve McQueen dans La Grande Évasion. Et me voila de retour à la case départ, la case merdouzelle, j’étais à nouveau parmi les chiards, les méprisés, les moqués. Ceux sur le dos desquels, les 5èmes scellaient des amitiés. 

  
Bien planqué derrière ma frange, je voyais un blond frisé, mocassins à pompons, le genre que j’avais déjà appris à haïr avant de savoir pourquoi. Une tête de plus que moi, je ne le sentais pas avec ses regards en fourbe et son air narquois. On patientait tous comme des glands, à attendre un signe, une sonnerie, qu’il se passe quelque chose. Lui inaugurait son nouveau statut d’intégré, cette rentrée signifiait qu’il n’était plus un bleu bite, son sac US estampillé 5emeB, mon cartable en cuir étiqueté 6emeD. Ça n’a pas raté, sitôt son pote arrivé à ses côtés, il lui a filé un coup de coude, m’a pointé du doigt et a lâché bien fort, dans le vent délateur, vise un peu c’te pedzouille avec son t.shirt Travolta


J’avais pas encore posé mon cul en salle de classe, que je faisais connaissance avec le surveillant général, tandis que le blond se faisait mettre du coton dans les narines, à l’infirmerie. La justice n’existait déjà plus à cette époque là, je m’étais ramassé trois jours d’exclusion. Mon père avait eu un clin d’œil de fierté, et ma mère m’avait répété Tu pouvais pas te tenir tranquille pour une fois. J’avais pas moufté, mais rien n’a changé, on peut me traiter de pedzouille, à la limite, mais on ne déconne pas avec John Travolta.


Travolta, je l’avais découvert un an auparavant, un mercredi après midi devant la télé, il jouait le rôle d’un gamin sans anti-corps, auquel le moindre contact avec quoi que ce soit était interdit, sous peine de mourir aussi sec. Les chercheurs lui avaient façonné un environnement stérile dans lequel il pouvait évoluer. Ils lui avaient installé une bulle dans le jardin, une version sympathique de celle du Prisonnier, mais une prison quand même. Malgré l’amour de son entourage, le gars décidait de sortir de sa bulle, à la fin du film, de quitter son univers filtré, et de mourir à l’air libre, sourire aux lèvres. Ce téléfilm a plus contribué à me forger tel que je suis que n’importe quelle leçon, n’importe quel disque, baratin, livre ou autre film. Je ne l’ai jamais revu, mais l’impression qu’il m’a laissé, il me suffit d’y repenser pour la retrouver, intacte.

Tout con qu’il était le blond frisé ne faisait que refléter un lieu commun, dès 1978 John Travolta était considéré comme ringard, voire pire. Si dans les années 40 et 50, il était bien vu qu’un acteur sache tout faire, comprenez danser et chanter, dans les années 70 la donne avait changé. Pour être considéré comme un grand, il suffisait de mettre au point un gimmick, de le rabâcher jusqu’à plus soif à la moindre occasion et de ne choisir que des rôles de mauvais bougre. Les têtes d’affiche s’épelaient De Niro, Nicholson, j’en passe, et des pires. Travolta était un ovni, non seulement il semblait raffoler des rôles de gentil, mais en plus monsieur souriait à la caméra ! Mazette ! Quel scandale ! Comment le rocker lambda allait bien pouvoir lustrer sa crédibilité en s’entichant d’un gugusse pareil ? 




Imaginez bien que même Michael Douglas, qui pourtant éclatait le petit écran dans Les Rues de San Francisco, n’arrivait pas, avec sa bonne bouille, à décrocher le moindre rôle au cinéma. Et voila que ce Travolta signait coup sur coups deux des plus gros succès de la décennie, Saturday Night Fever et Grease. N’en jetez plus, direct au pilori, catégorisé idole pour mongolien prépubère. Le gars mettra vingt piges avant de sortir de l’ornière. A tel point que ce chef d’œuvre de Blow Out se ramassera un bide, malgré le coup de pouce de Depardieu qui cautionna le film en prêtant sa voix à Travolta pour ce qui est, à mes yeux, son plus beau rôle dans ce qui est, à mes yeux, son meilleur film. Et au passage, le meilleur film de tous les temps. 


Blow Out, c’est une claque monumentale affligée au terme d’un suspens de chaque instant. La réalisation de Brian De Palma nous place au cœur de l’histoire, nous laisse anticiper les situations pour mieux nous les faire redouter. Les interprétations des acteurs sont au delà du jeu, de véritables incarnations des personnages, le scénario est digne des meilleurs Hitchcock. Et comment ne pas tomber amoureux de Nancy Allen ?


Malgré les qualités d’Urban Cowboy et son histoire à la Sam Shepard, il faudra attendre près de dix ans pour que Travolta renoue avec le succès grâce à Allo Maman Ici Bébé, un film sympathique comme tout qui explosera le box office, mais ne fera rien pour améliorer sa crédibilité auprès de ceux qui refusent obstinément de le classer parmi les plus grands. Ceux là auront besoin de Pulp Fiction, pour se rendre à l’évidence.
Je ne vais pas user de mon esprit de contradiction sur ce coup là, Pulp Fiction est un pur chef d’œuvre qui m’a régalé les mirettes comme à tout le monde. Par contre, j’ajouterai parmi ses toutes aussi grandes réussites, le duo Get Shorty/Be Cool. Le premier est signé Barry Sonnenfeld, à qui l’on doit également l’impayable Big Trouble, tiré de l’unique roman de Dave Barry. Un machin à se pisser dessus de rire à chaque chapitre, un bien maigre inconvénient pour un livre qui dégomme les zygomatiques.


Mieux que des séries B revendiquées, ces deux films sont l’incarnation de ce que le cinéma devrait toujours être, la source d’un plaisir béatifiant. Un casting impeccable, même James Gandolfini en est, du rythme, de l’intelligence et une culture de son sujet qui nourrit le scénario. Je dois préciser que les films sont des adaptations de romans d’Elmore Leonard, autant dire des Rolls. Elmore Leonard, hélas décédé il y a peu, est l’auteur qui a inspiré la série Justified, soit la meilleure série à être apparut depuis The Shield.

Dans son rôle de Chili Palmer, John Travolta, cool comme Fonzie, nous balade sans jamais forcer sur le trait, du milieu du cinéma (Get Shorty) à celui de la musique (Be Cool). Les situations sont cocasses juste comme il faut, et les rebondissements flirtent entre distribution de gifles et humour, l’ensemble avec toujours cette touche de classe qui fait la différence.


A noter que Be Cool est réalisé par F. Gary Gray, dont j’attends avec impatience le Straight Out of Compton, un biopic sur les Niggers With Attitude annoncé pour l’été 2015.

Juste avant Be Cool, John Travolta avait tenu l’un de ses rôles les plus touchant dans A Love Song For Bobby Long. Un film dont je me garderais bien de raconter la trame tant elle peut paraître ressassée et usée, mais qui pourtant n’a rien de banal. Sublimé par des images d’une beauté saisissante, le film vous embarque et ne vous lâche plus jusque bien longtemps après sa fin.


Non, définitivement on ne déconne pas avec John Travolta. Ce gars joue dans trois films de mon top ten, Carrie, Saturday Night Fever et Blow Out. Et si les deux films signés Brian De Palma ont avec le temps obtenu le statut qui leur était dû, je vous invite à redécouvrir encore et toujours Saturday Night Fever. Loin des clichés, ce film saisit comme peu d’autres le farouche désir d’émancipation d’un jeune adulte envers un destin qui semble tout tracé. Vivre et mourir à Brooklyn. Saturday Night Fever est un crève-cœur magnifiquement réalisé, superbement interprété, et aucune boule à facette n’arrivera jamais à lui ôter le parfum de la rue. Et bon sang, ce que Donna Pescow est bonne actrice, elle me tord les tripes même après des années à voir et revoir ce film.


Surtout, Saturday Night Fever est un film de quartier, pour cinéma de quartier, pour gens de quartier. Comme Le Pape de Greenwich Village, Rocky, Do The Right Thing, Va Mourire ou After Hours. Un film avec les pieds sur terre, un budget modeste et une ambition qui n'est démesurée que par l'espoir qu'elle insuffle au spectateur. Cette envie d'en découdre avec la fatalité, sans cacher les sacrifices émotionnels que cela engendre. De vouloir échapper au destin familial, à l'avenir qu'offre le quartier. Ou à son absence. Saturday Night Fever, c'est Born To Run version celluloïd.


Je viens de finir de lire Le Nouvel Hollywood de Peter Biskind. Le livre dresse le portrait de la génération de réalisateurs qui durant les années 70 redessina le cinéma tel qu'ils le rêvaient. 500 pages qui chroniquent un inéluctable échec. Le transfert du pouvoir, des mains des producteurs à celles des réalisateurs, a transféré les symptômes, mais n'en a éradiqué aucun. Drogues, paranoïa, mégalomanie, renfermement sur son soi nombrilique. John Travolta n'apparait à aucun moment dans le livre, et Brian De Palma très occasionnellement, et jamais pour quoique ce soit le concernant de près. Et ce n'est finalement guère étonnant, aucun des deux n'a jamais appartenu au Nouvel Hollywood, pas plus qu'ils n'appartiennent à l'ancien. Si ils s’accordèrent aussi bien, c'est qu'ils sont l'un et l'autre de parfait anachronismes. De Palma avec son obsession pour Hitchcock, et Travolta pour sa fidélité à ce qu'il n'a jamais cessé d'être, l'incarnation type de l'italo-américain du New-Jersey. 


Sa carrière sera faite de rencontres avec des réalisateurs débutants ou marginaux, de prises de risques souvent casse-gueules, de projets basés sur l'amitié, quitte à se ramasser. Et aussi ce désir de faire un cinéma qui fasse voyager, et peu importe s'il faut se coller une paire d'ailes dans le dos et jouer un ange alcoolo, comme dans l'impayable Michael. John Travolta se fout de son image, il tente des trucs, s'amuse, se retrouve à remplacer Divine dans un remake de Hairspray. Et c'est pour ça que je l'aime, pour ça qu'il est aussi attachant. La hype, il s'en balance, on le prend de haut, se paye sa tronche, mais quand Nick Cassavetes tourne She's So Lovely, en hommage à son père, c'est lui qu'on retrouve au générique, pas le branché de service du moment.


John Travolta a fait des choix étonnants, il a refusé American Gigolo, comme plus tard il refusa Officier et Gentleman, ce n'est grave que pour ceux qui donnent de l'importance aux récompenses, aux flagorneries. A la façon de Clint Eastwood avec la série des Philo Beddoe ou Bronco Billy, John Travolta, sans pour autant s'interdire de collaborer avec Costa-Gavras, privilégie les films populaires, les Allo Maman Ici Bébé dans lesquels il excelle, les John Woo, les divertissements qui, s'ils sont rarement récompensés à Cannes, lui ont permis de tisser un lien profond avec le public. Il se trimballe un paquet de navets qui en aurait englouti plus d'un, ou des films improbables comme le récent Sauvages d'Oliver Stone, mais ça ne change rien à la donne. Beaucoup d'acteurs considérés comme géniaux, torturés et oscarisés à tour de bras ont disparu de la circulation après quelques tours de pistes, lui est toujours là. John Travolta a su trouver une place dans notre quotidien, dans notre vie, il a su parler à nos cœurs, et comme chacun sait, le cœur à plus de mémoire que l'esprit.
Tiens, je vais voir si y a pas moyen de me trouver un nouveau t.shirt avec Tony Manero dessus. Sûr que c'est toujours efficace pour détecter la connerie.


38 commentaires:

  1. Ah ! Carrie de Brian De Palma… avec Travolta, dans un petit rôle, mais qu'il interprète avec ce qu'il faut de nonchalance et d'ironie pour le rendre essentiel au film.
    Dans Pulp Fiction — l'un des plus grand moment de cinéma de tous les temps — John Travolta est simplement éblouissant (Comme le reste de la distribution d'ailleurs !), mais il sait mettre son personnage en valeur par ce qui semble un détachement naturel. Il ne marche pas dans ce film, il semble être en suspension !
    Bel article !

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    1. Chouette commentaire et une analyse très juste, c'est tellement vrai qu'il semble être comme en suspension, il a une grâce naturelle, une élégance féline même quand il pèse plus de cent bombes. C'est un cas ce Travolta.
      J'en parle pas dans l'article mais je serais curieux de voir la série qui l'a fait connaître aux États-Unis, Welcome back Kotter, dans laquelle il a joué jusqu'à la période Blow Out me semble t-il. Bizarrement même au moment de la grande mode Travolta aucune chaine française ne l'a jamais diffusé.
      Hugo Spanky

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  2. L'image cinématographique la plus saisissante de tous les temps n'est-elle pas celle de John assis seul sur banc, son regard arborant une tristesse insondable, tandis que de la neige tombe drue tout autour de lui ?
    Je crois bien que oui et elle est tirée du final déchirant de Blow Out.
    Le salopard le plus machiavélique de tous les temps n'est-il pas celui qu'il joue dans le Volte/Face de John Woo ?
    On peut dire que oui là aussi.
    Qu'il interprète un type attachant ou une ordure de première bourre, Travolta imprègne durablement nos rétines par la grâce qui ressort de son jeu quand un cinéaste digne de ce nom parvient à tirer le meilleur de lui.
    Malgré tous les navets dans lesquels il s'est vautré, ce sacré bonhomme arrive toujours à nous cueillir au détour d'un rôle qui le singularise (regarder donc A love song for Bobby Long pour vous en convaincre) et pour cela il mérite largement tous les lauriers qu'on ne lui a jamais attribué.

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    1. Purée oui elle est saisissante cette image de Travolta sur son banc écoutant les derniers mots de Nancy Allen. Et son cri, ce fameux good scream. Vraiment une vacherie ce Blow Out, une torture qui reste gravée à jamais dans nos mémoires. Et nous masochistes qui le revoyons encore et toujours, espérant sans doute qu'un jour la fin change.
      Parfois je regarde un film et je me dis que j'aurai bien vu un autre acteur à la place de celui choisit (j'aime mieux vous dire que Nicholson et DeNiro auraient une filmographie sacrément réduite et Robert Duvall en aurait une nettement plus étoffée, idem pour Sam Shepard) mais Travolta, non, jamais je n'imagine un autre que lui à sa place.
      Hugo Spanky

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    2. Hugo ou Harry, A quand un papier sur Robert Duvall? Ce gars là mériterait une statue rien que pour sa performances dans "We own the night" mais aussi dans bien d'autres films. J'adore ce gars.

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    3. C'est vrai qu'il faudrait qu'on s'y colle, Robert Duvall est immense. C'est une des raisons pour lesquelles j'ai la dent dure envers DeNiro, je considère qu'il lui a énormément piqué à ceci près que lui n'a jamais su doser ses effets.
      Sam Shepard est également largement sous-estimé, faut le voir dans ce bijou de Fool for love sans compter qu'il est le seul avec Don't come knocking à m'avoir fait apprécier le cinéma de Wim Wenders.
      Hugo Spanky

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    4. Moi c'est Ed Harris que j'adore puisqu'on en est aux confidences ;)) Mais pour en revenir à Robert Duvall et notamment à We own the night, j'ai l'impression que le film s'arrête à la mort de son personnage. C'est le quatrième film que je vois de James Gray, et les fins sont toujours un peu trop "rose" par rapport au climat ambiant. Ça me fait ça à chaque fois...

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    5. Ah oui, Ed Harris, génial ce gars aussi...

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    6. Confidence pour confidence, moi c'est Eva Mendes que je préfère dans ce film....

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  3. "Saturday night fever" même s'il ne parle que de disco reste curieusement le film qui colle le plus à l'esprit du rock and roll. De jeunes adultes italo américain en perdition dans Brooklyn, on pense finalement plus à Springsteen et à Dion qu'à Patrick Juvet.
    Boots à talons cubain, blousons de cuir, chaine en or, parents catholiques, baston, baise à l'arrière des bagnoles...
    C'est pour cette raison qu'il fait partie de mes films préféré.

    On ne dit pas assez qu'il est sorti du cerveau d'un anglais qui a juste transposé ce qui se passait dans les clubs soul du nord de l'Angleterre dans Brooklyn. Le monde des clubs disco n'existait tout simplement pas au U.S. avant le film. Les anglais reprendront leurs billes en pompant intégralement le scénario dans Quadrophénia en beaucoup moins bien évidemment pour trois raisons.

    1-C'est des anglais
    2-C'est pas à Brooklyn
    3-Y avait pas Travolta !

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    1. Bien sur. Saturday Night Fever c'est The Wanderers, c'est pareil. Ou même The Summer of Sam dans le traitement.
      Pour Blow Out en revanche je préfère la vo, en français la voix de Depardieu m'est insupportable, je trouve qu'elle colle pas du tout au personnage et ça me dérange un peu personnellement.
      Et Travolta fait aussi parti de mes acteurs fétiches car en plus de sa souplesse de corps et de jeu, il a aussi une sorte de détachement et de désinvolture naturelle qui rend toujours son personnage sincère et attachant.

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    2. Tu as tout dit Serge, c'est pourquoi je cite Born to run d'ailleurs. Quant à ta comparaison avec Quadrophenia elle est aussi hilarante que pertinente, c'est exactement ça.
      D'accord avec Sylvie concernant Depardieu mais si il y a une chose qu'on ne peut lui reprocher c'est de s'être engagé pour soutenir de bons films, c'est notamment à lui que l'on doit la réhabilitation de John Cassavetes au moment où il avait financé les éditions dvd et la rénovation des films de ce maître d'un cinéma différent alors qu'ils étaient bien barrés pour disparaître du paysage.
      Pour The wanderers, au delà du film, tu joues sur du velours avec Serge, allez tous ensemble :
      Oh well, I'm the type of guy who will never settle down
      Where pretty girls are well, you know that I'm around
      I kiss 'em and I love 'em 'cause to me they're all the same
      I hug 'em and I squeeze 'em they don't even know my name
      They call me the wanderer
      Yeah, the wanderer
      I roam around, around, around....
      Hugo Spanky

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  4. yep!!! oops il est trop mimi avec ses cheveux gris!! je connaissais pas ces photos. mais chut on dit rien a kk!!! lol bizz a tous. pam

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    1. Promis pas un mot ne filtre. Les photos cheveux gris viennent de A love song for bobby long, excellent film, ça se passe à la nouvelle orléans.
      Bises
      Hugo Spanky

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    2. merci, vient de voir le film, j adore, merci du tuyau. pam

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  5. "Saturday night fever" même s'il ne parle que de disco etc etc etc ... ouais dans le cliché de l'époque des années 70 ... dans mon quartier il y avait plein de mecs comme ça, et c'était dans le berry pourtant ... la R12 habitacle custom avec les nanas qui f'saient la gueule ou qui minaudaient en ricanant, j'avais pas l'impression qu'il venaient tous d'une ethnie particulière ... je regardais ça à moitié "woaw" et moitié "hé il en fait des tonnes" ... j'ai vu les films plus tard grâce à m6, c'est mes frangines qui ont accroché à tout ça, le disco ça puait l'arnaque pour moi, même si on aimait le danser ... et c'est ce que ça m'a rappelé, une ambiance pop / boites de nuit / frime / flambe / fric ... ils se démerdaient les grands frères ... mais autant j'aurais bien aimé faire une virée avec eux malgré mon jeune âge, autant on voulait autre chose de la vie moi et mes potes ... on l'a pas forcément trouvé et tous ces mecs je les vois plus ... mais ça donnait une ambiance que j'aimerais bien ressentir à nouveau ... le grand manu qui passait ses 45t à fond fenêtre ouverte pour tout le bloc ... les matchs de foot à 20 par équipe de 6 à 20 ans ... les ballons à aller chercher chez le voisin du troisième ... les merdes de chien ça je regrette pas ... les boums dans les caves ... les rubettes et stop ou encore ... les fèves grillées de sa maman ... le coiffeur qui disait qu'il allait me couper les oreilles pour rigoler ... les bastons au pub relax devant ma fenêtre ... les flics qui déboulent ... les bonbons en juif pauv' goy ... les mécanos 50 cc qui testaient leurs mob sur l'avenue ... les mignonnes frangines du nouveau ... pas d'interphone à la con ... pas de plaintes pour nuisances sonores, a part un ou deux cons névrosés ... les solex vtt avant les vtt sans les freins ... la mjc et ses projections ("la planète sauvage") ... les voisins qui se parlaient ... les couples qui se roulaient des pelles dans la cage d'escalier ... c'est pas mignon ? ... c'est ce que ça me rappelle ... à part ça, travolta m'a plus fait marré dans pulp fiction, depuis je trouve qu'il vieilli bien ... et "grease lighting" bien sur, trop drôle , mes frangines avaient le groove à l'époque ...

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    1. Belle description des temps engloutit façon Atlantide. En fait, ce qui te manque, ce qui nous manque, ce que tu décris, c'est une époque où les personnalités différentes, les styles différents, vivaient ensemble dans le pot commun. Qu'on soit disco, rock, variétoch' ou qu'on aime pas la musique on jouait au foot ensemble, on allait au bistrot ensemble. On se choisissait pas les uns les autres en fonction de tel ou tel critère mais juste parce qu'on vivait dans le même bloc ou pas loin.
      Ce qui a changé me semble t-il c'est que plus personne ne se distingue de personne dorénavant, tous avec l'uniforme de l'année assis en tailleur sur le plumard avec call of duty sur l'écran. Le disco comme plein d'autres styles avant lui (le Rock'n'Roll de Presley tout simplement) cherchait a amener du rêve dans le réel, dorénavant il semble bien que la nouvelle génération n'y pense même plus et qu'elle est résignée à prendre sa dose de rêve dans le virtuel.
      On veut de l'humain dans notre quotidien !
      Hugo Spanky

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    2. La nouvelle génération n'est pas résignée, mais elle doit être plus forte qu'avant au contraire pour résister à tout ce matraquage publicitaire de consommation et du monde virtuel. Ce n'est plus le même contexte. Comme dit Pascal, avant c'était un joyeux bordel, et aujourd'hui, il faut que tout soit bien rangé, pas de bruit, on a la brosse à dent électrique, la cigarette électronique, on est bien barré je vous le dis !! ;)))

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    3. Je me souviens qu'on avait une technique imparable pour éviter le matraquage publicitaire, on ne regardait que rarement la télé....
      Hugo Spanky

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    4. oui, bonne technique, de ne pas regarder autant la tv.on peut tjrs le faire, et je pense que oui la nouvelle génération est résignée, enléve leur les smartphones , bidules et cie..... faut tjrs etre connecté, pffff, je critique pas , mais j observe.....bizz pam

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  6. Toute en finesse, piquetée de mélancolie avec des clins d'œil aux grands formats des lettres américaines (T. Williams, E. Caldwell, W. Faulkner), cette petite merveille de mise en scène et d'interprétation qu'est "A Love Song For Bobby Long" fut un bide mondial à sa sortie en 2004. Décourageant.

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  7. PS: "A Love Song For Bobby Long" était le premier film de fiction de Shainee Gabel !

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    1. Premier et unique, ce qui est effectivement plutôt décourageant vu la qualité du film.
      Hugo Spanky

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  8. Ha ben, voilà une sacré chronique qui va me faire débouler chez AMAZON, encore et forcément, tu mériterais une commission je trouve.
    Sinon en vrac.
    je retiens enfin ce que je soupçonnais, c'est dit ici "Je ne vais pas user de mon esprit de contradiction sur ce coup là" Je le savais bien.. Ha ha ha.
    Et donc le petit garçon dans la bulle, c'était Travolta, merde alors, je savais pas.
    Et tu as fait fort, moi qui en son temps plaçais De Niro tout en haut, pour presque prendre la place d'un Marlon, je note avec recul que hélas tu as raison sur le trop, même pas la crânerie d'un Nicholson.
    Pour autant, il y avait ce trio De Niro, Al Pacino, Dustin... qui marquèrent ma jeunesse.
    Travolta dans pratiquement tout les films que tu cites a dû s'imposer sans que je m'en rende compte, l'air de rien, on parle des autres et c'est lui qui en impose, comme la torture chinoise de la goutte. Lentement, elle fini par s'imprimer (une goutte qui s'imprime, hum, bon, c'est écrit)
    Un seul Bemol: Grease, m'avait trahis à l'époque. Comme si cela faisait même tache sur le "Saturday Night.. " comme si tout le mal injuste dit sur "Saturday.." devait trouver sa place sur "Grease"
    Blow Out!!! La version charnel du Blow Up, trop décharné pour le jeunot que j'étais
    Bon, je te laisse, j'ai une liste à mettre au point.

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  9. Bon, je craque. En parlant de références, je me souvenais d'une chronique ici, chez toi, où un commentaire évoquait un romancier de roman noir très noir. J'ai cherché autour des post sur Dennis Hopper, Ou country music, ou aux alentours, impossible de remettre la main dessus....
    Au cas où tu t'en souviendrai?
    Puisque je parle des commentaires:
    Oui, c'est vrai que tu mérites aussi un bravo pour la recherche des photos, non seulement les choix sont judicieux mais en plus la page respire et elle est agréable à lire jusqu'au bout!!
    Bon en parlant de référence, un échange, une trilogie digne de la grande époque de Ellroy, en Irlande, Stuart Neville... dont "les fantomes de Belfast" A bientôt

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    1. Le papier que tu cherches doit être celui signé Harry Max sur le renouveau du polar noir en Amérique : http://ranxzevox.blogspot.fr/2013/09/chroniques-damerique.html

      Et sinon, j'aime également Grease, de la même manière que je raffole des teen movies des 60's et des comédies musicales de Sinatra ou West Side Story et tutti quanti. De la couleur et du rythme, c'est pour moi !
      Faudra que je cause de Psycho Beach Party un jour, tiens.
      Hugo Spanky

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    2. Non, hélas, la référence à un écrivain de polar noir et dur était échangé lors de commentaires, j'ai cru que cela tournait autour du sujet Country. Tant pis, j'ai au moins lu cette chronique d’Amérique et ses nouvelles.
      Ce qui m'a rappelé le regret quand j'ai entendu l'abandon du projet des Frères Cohen de filmer "Méridien de sang ou Le rougeoiement du soir dans l'Ouest / Cormac McCarthy" ...
      Mais je m'éloigne trop de Travolta, désolé.

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    3. Ne sois pas désolé c'est une règle de base ici que de faire des commentaires sans rapport avec le sujet (la preuve ça cause polar quand je cause country). J'ai demandé à Harry Max s'il se souvient de quelque chose, c'est son domaine les polars glauques, perso j'en suis resté à Raymond Chandler et Jim Thompson.
      Ça serait pas Elmore Leonard ? L'auteur des bouquins qui ont inspiré Justified était un sacré client dans le genre.
      A suivre.
      Hugo Spanky

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    4. Nan, Elmor, je le connais, mais tu as bien saisi l'univers qui semblait être évoqué: Glauque.
      Sinon, je pense me faire dans les semaines les Travolta que je ne connaissais pas, Get Shorty, Cool et Love Song.
      Tiens, oui, Jim Thompson bien évoqué sure le papier "Coup de Torchon" Je pense aussi m'y replonger.

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  10. Très bel article ! Je partage à peu près le même avis sur John Travolta que je trouve excellent.

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  11. Très bel hommage.Vraiment.Je ne savais pas quels films j'allais regarder pendant les fêtes. J'ai trouvé....

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  12. oui, je vais regarder des films aussi. j aime pas cette période de fetes!!! vivement que ça passe!! y en a d autres qui pense comme moi, ou je suis un ovni? bizz a tous pam

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    1. Et ouais les filles, Noël c'est jamais qu'un anniversaire et comme pour tous les anniversaires le côté nez rouge en mode figure imposée me fait royalement chier.
      La seule chose qui me touche dans cette affaire c'est le vague à l'âme que me donne les lumières des décorations, les illuminations des rues et des vitrines se mêlant à la brume et au froid, l'odeur des marrons chauds et les crèches avec leurs santons de Provence. Hélas peu de villes se font encore belles pour l'occasion et il ne reste plus dès lors que les mails d'amazon et ebay pour nous rappeler sournoisement que c'est par nos codes de cartes bleues que s'expriment les sentiments.
      Hugo Spanky

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  13. bien , suis pas la seule, donc. et bien ma carte bleue flamberras pas, mais le gros paquet de chamallow que je vais me faire griller a la cheminée.... ça oui, plus les chataignes et un bon rouge!!! bizz les z amis! Pam

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  14. Me revoilà après visionnage de "Get Shorty" et ce fut un chouette moment, voilà pourquoi je repasse dire merci de la bonne idée que voilà.
    Si si.
    J'ai même un moment pensé à du Georges Lautner mais qui joue avec les codes de polars (romans compris) US. Tout y est, y compris un peu de bourre pifs saignants. Des acteurs au petits oignons, un good point à Gene Hackman. Une embrouille tirée par les cheveux mais on s'en fout, Bon, pas de Audiard, c'est vrai, mais en échange un Travolta bien cool. Madame, après le film, à propos de qui ouvre les huîtres demain, m'a dit "Antoine, regarde moi" pour qui verra le film, vous comprendrez en quoi cela prouve qu'elle a bien accroché, voilà une banalité qui devient un running gag bien envoyé.
    Bon, la partie Chilli cinéphile... une bonne idée pas bien exploitée... Allez pas de fine bouche. Maintenant "Be Cool" pour la suite
    Pour les amateurs de films comme "Arnaques, crimes et botanique" mais en UK (Les critiques furent bien sévères d'ailleurs)

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  15. je viens après la bataille.C'est marrant comme tu as l'art de capter l'attention avec des sujets qui sont censés me toucher assez peu et qui au final me touchent. C'est bien entendu un compliment!
    John Travolta, franchement, fallait y penser et pourtant, tu as 1000 fois raison! C'est vrai que Saturday Night Fever est très loin de l'imaginaire collectif. Un film très cru, réaliste, qui prend à pusieurs reprise le contre-pied de ce qu'on attend de lui.

    Blow Out... C'est marrant, parce que chaque fois que j'entend un effet sonore marquant, notamment les cris, je repense toujours à ce film (et ça m'est encore arrivé récemment). Tune mentionnes pas Blow Up d'Antonioni? Je trouve qu'il faut voir les deux pour comprendre l'intelligence de celui de Palma (non qu'Antonioni soit bête, mais De Palma fait vraiment un remake sans en faire un, et c'est brillant). Et là aussi, je n'avais pas remarqué à quel point le visage de Travolta m'avait marquée.

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    1. Travolta est un mec épatant, sa carrière est un véritable foutoir mais on y croise une ribambelle de films surprenant (Michael, y avait que lui pour faire ça) et pour la plupart attachant. Et j'adore son jeu tout en coolitude, la façon dont il clope, dont il exprime ses émotions sans en faire des caisses. Il reste ma référence en terme de classe.
      Blow Up, j'en parle pas parce que je ne l'ai jamais vu en entier. Je tacherai de remédier à ça mais je pige parfaitement ce que tu veux dire et on est bien d 'accord, De Palma est immense d'intelligence et de maîtrise de son art. Tiens, je vais me remater Sisters.
      Hugo Spanky

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