jeudi 4 juillet 2013

KilL 'eM aLL !


Sûrement est-ce d'avoir évoqué le destin tragique de Cliff Burton dans le papier sur Charles & Eddie, mais le premier album de Metallica n'a depuis lors plus quitté mon esprit. Kill 'Em All est un de ces disques qui ne marquent qu'une poignée d'excités à leur parution, mais que toute une génération finit par prendre comme emblème.

Il fut le disque qui, en 1983, fit frissonner la cour du collège avec une intensité inégalée, d'autant plus épatante qu'aucun de nous ne l'avait écouté ! Voyez-vous en ces temps reculés précédant l’avènement d'internet, un disque ça se découvrait entre les pages d'un magazine, Enfer ou Metal attack, ça s'imaginait en dévorant les critiques et les rares interviews. Metallica c'était le groupe inespéré, quatre boutonneux tout juste plus âgés que nous et dotés d'une qualité essentielle, ils nous ressemblaient. Pas un de ces groupes fardés de paillettes et brushings entourés d'un show pyrotechnique aussi pompeux que vain. Non, Metallica, pour ce qu'on en savait, ils se contentaient d'envoyer du bois, d'accélérer les tempos de Black Sabbath tout en s'inspirant de leurs riffs, de brailler des refrains minimalistes digne des premiers Kiss, et ne se souciaient tellement pas d'afficher un nom ronflant derrière la console du studio, que leurs morceaux sonnaient comme des démos captées au fond d'un garage, coincé entre le pick-up de papa et la tondeuse à gazon. Metallica sentait l'huile de tronçonneuse.


Le disque paru aux states sur un label débutant, Megaforce, qui bien sur n'était pas distribué en France. C'était même pas la peine d'espérer le trouver à la fnac, encore moins chez le disquaire du coin.

Notre arme secrète portait des lunettes, une veste en jean sans manche sur son cuir, se distinguait en affichant un air de quasi intellectuel et adorait élaborer des théories sur tel ou tel groupe de Métal dont le nom s'affichait, écrit au marqueur, sur son sac bien évidemment US. Il fut notre sauveur. Darly, c'est son nom, était DJ à Radio Marseillette ! Il animait l'émission phare de la station, celle que l'on ne ratait sous aucun prétexte, une heure de Hard rock sauvage entre 18 et 19 heures, au milieu de la pire programmation de la planète. Un instant de pur bonheur. Cette stature, que lui conférait notre respect sans équivoque, l'amenait régulièrement à se surpasser en dénichant nos fantasmes absolus, les fantomatiques imports américains. Et c'est ainsi qu'un matin, il amena au collège la noire galette à la pochette sanguinolente, encore bouillante de sa récente sortie des presses. On était sur le cul. Et déjà s'affichaient les regards de travers lorsqu'il fallut décider auquel d'entre nous, il confirait le disque en premier.


J'étais peinard dans mon coin, une paire de semaines plus tôt, je lui avais prêtée une K7 pirate de Van Halen qu'il avait diffusé en exclusivité dans son émission. Le groupe de Los Angeles y défouraillait ses classiques avec une conviction seulement égalée par un flot de fausses notes que les live officiels avaient habitude d'effacer. Dans mon esprit, tout était simple et clair, si Darly avait le sens de l'honneur, c'est vers moi qu'il se tournerait pour l'offrande momentanée, mais salivante, objet des débats en cours. Je l'en remercie encore aujourd'hui, c'est ce qu'il fit.


Le choc fut à la hauteur de l'attente nourrie d'espoir qui me sirotait le ciboulot. A la pêche les Mötorhead, au placard Iron Maiden, Hit the light, le morceau d'ouverture ne ressemblait à rien de déjà entendu et surpassait en puissance d’exécution même les plus revendicatifs en haute énergie. Metallica avait tout pigé. No remorse, no repent. Aux chiottes l'élitisme, aux chiottes les concepts ambitieux, les albums à revendications, juste du vice devenu vertu. Plus punk que le hard, plus hard que le punk. Du Speed. Les mélodies allaient au plus efficace, se mémorisaient instantanément, jusqu'à les baragouiner sans cesse entre mes dents, nez plissé, l'air mauvais, poings serrés. Les tempos étaient déments, mieux encore, le disque supportait d'être écouté sans headbanger comme un possédé, il y avait là un certain talent dans les constructions et l’exécution. Metallica comptait en son sein le joker qui différencie les besogneux des efficaces : un bassiste hors pair, Cliff Burton, l'homme à la Rickenbaker, celui qui collait à leur son un sens du groove tout droit venu de John Entwistle. Il y avait un truc européen chez eux, en tout cas San Francisco plus que Los Angeles.


Enfin, sur la face B, se trouvait LE morceau de Métal, celui qui traverse le temps sans embûche, celui que j'emporterai sans hésiter s'il me fallait n'en conserver qu'un à l'esprit au moment de fermer définitivement les écoutilles, Seek and destroy. Une cavalcade de riffs plus inquiétants et traumatisants les uns que les autres menée tambour battant jusqu'à la foudroyante accélération centrale sur laquelle se déverse un solo de guitare rageur, d'une rapidité à clouer sur place Fast Eddie Clark
Le groupe se permet même le luxe de placer en final du morceau, un ultime riff d'une classe telle que d'autres auraient bâti une carrière dessus. Kill 'Em All fut un moment unique, ni Metallica, ni plus aucun autre groupe ensuite ne fuit à la hauteur des promesses de cet opus, de cette furie initiale. Ride The Lightning puis Master Of Puppets complexifièrent les morceaux, le je m'en foutisme foutraque fit place à la précision chirurgicale, le son perdit son tranchant au profit d'une ampleur aussi vaine qu'épuisante. On ne mouftait pas, on rêvait de les voir sur scène, parce que de toute façon c'était là que ça se jouait. J'avais même acheté mon ticket, tout beau, tout jaune. Et finalement inutile, après que leur bus de tournée se soit foutu en l'air en Suède, tuant Cliff Burton et nos espoirs avec. Il y eut un autre bassiste, et depuis un autre encore, il y eut la gloire internationale, les trophées, les triomphes. Je m'en foutais pas mal, il n'y eut plus jamais de Kill 'Em All.




Hugo Spanky

14 commentaires:

  1. Simplicité, efficacité, envie d'en découdre manifeste dès leur premier effort ils ont tout donné, ces lascars! Ensuite, tout a rapidement merdé comme d'hab'; ils se sont pris pour les Rois du Métal jusqu'à en devenir la grosse baudruche qui pète plus haut que son cul que l'on connaît maintenant...

    RépondreSupprimer
  2. Et oui, un second disque inégal mais contenant encore de quoi nous ravir (for whom the bells tolls, ride the lightning, fade to black et surtout creeping death) un troisième décevant mais qui autorisait une dernière chance puis, hélas, la mort de Cliff Burton qui pour mon cas signa la fin de l'histoire. Faut quand même avoir vu Metallica sur scène pour savoir ce que concert de tarés veut dire.
    Hugo Spanky

    RépondreSupprimer
  3. Ah les groupes de Hard ;D vieux fantasme des midinettes ;D!
    Je ne suis pas très "portée" sur ce genre de musique (tu sais bien!)mais, je dois dire que j'adore le groupe Whitesnake ou alors les Gun's qui ont apporté un côté liquoreux "pour les filles" au métal pop...
    Le côté cuir/longs cheveux péroxydés de David Coverdale dans Is this Love? Franchement qui pourrai résister????
    ;D

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est vrai que c'était bien Whitesnake, Here I go again et tout ça. Globalement, je trouve que ça vieillit bien le Hard. On s'est fait une K7 pour la voiture qui alterne du Funk, du Hard et quelques Mariah Carey, Lady Gaga et autre Beyoncé/Jay Z, ça fonctionne ! Remarque que le chanteur de Judas Priest niveau diva il se pose là ;)
      Hugo

      Supprimer
  4. Le plein de lectures mais peu de commentaires, hum, on n'assume pas le Hard Rock du côté des lecteurs ?
    Hugo

    RépondreSupprimer
  5. a je vois que je ne suis pas le seul à avoir encore des k7 dans sa voiture,pour ce qui est du hard rock:kiss,acdc,scorpion,van halen,white snake,rose tatoo for ever ,dja bises hugo

    RépondreSupprimer
  6. non, messieurs , vous n etes pas les seuls pour les k7, ni pour le hard rock!!!pam

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Pam ! Voilà un commentaire qui fait plaisir. Ah, les compilations K7, des heures a enchaîner les titres les plus ravageurs dans l'ordre le plus assassin pour s'en délecter ensuite au volant de sa voiture ou dans le casque du walkman.
      Encore un format tombé aux oubliettes sans qu'on ait trop compris pourquoi.
      Hugo

      @Dja, je savais que je pouvais compter sur toi ;)

      Supprimer
    2. moi j'adore le petit compteur pour enregistrer ;D
      puis c'était Noël tous les jours avec les arbres décorés de bandes magnétiques et de sacs carrefour... toute une époque qui se perd ;D

      Supprimer
  7. Metal Militia (1/3 parce que trop long... le 2/3 et 3/3 je les envoie tout de suite après... désolé pour l'hébergeur. Bon la 1ère partie c'est l'intro, ça parle pas encore de Metallica, mais promis ça vient après...)

    En 1983, dans la cour du collège, fallait choisir ton camp.
    Y'avait ceux qui n'écoutaient rien, juste la radio en faisant les devoirs et qui ingurgitaient Jakie Quartz, Toto Cotugno ou les Forbans.
    On se parlait pas vraiment.
    Y'avait les fans de Renaud, de Barclay James Harvest ou de Thiéfaine. Le plus souvent c'étaient des filles. Elles avaient l'air sûres d'elles et ells aimaient lire ou fabriquer des banderoles alors on leur foutait la paix (sauf la nuit, dans nos rêves muouillés, on les faisait crier d'amour, pas longtemps mais quand même...)
    Y'avait les funkys, c'était la grande époque de Mickael J et Imagination, ils se tapaient dans la main en arrivant le vendredi matin et pareil le lundi, les autres jours ils étaient invisibles.
    Les New-Waves fumaient des joints dans un coin, interdit d'approcher si t'avais besoin de chaleur ou envie de rigoler. Ils causaient de Robert Smith comme si c'était un pote à eux qu'aurait eu le bac avec mention, ce qui forçait l'admiration dans un collège poubelle d'une ex-région sidérurgique, forcément.
    Les punks ils étaient quatre et tout le monde les ignorait. La trouille peut-être...
    Y'avait aussi mes potes. On n'était pas nombreux mais on s'amusait bien. Genre boire des bières et faire les cons en mob au terrain de cross, boire des bières et écouter Trust, boire des bières et vomir... Y'avait Pink et Floyd, deux petits frères de hippies qui lisaient l'avenir dans Led Zep et Ten Years After, Farid qui était batteur comme Keith Moon, le gros Zuzuck qui tapait sur des barrils de lessive en écoutant "The Mob Rules" de Black Sabbath et qui voulait pas entendre parler de Keith Moon, Payot qui dormait avec Marley et Hendrix en même temps, Rude Boy qui avait piqué le surnom de son frangin parti à l'armée et la ptite Déglin qui portait des pantalons à carreaux, avec les cheveux presque blancs et ça lui allait bien... On faisait des soirées garage chez Rudy, il avait branché la platine sur le Marshall du fangin, et on écoutait Supertramp, les Stranglers ou les Clash ou Saxon et aussi Neil Young, les Specials et AC/DC et les Stray Cats... Si on avait eu les sous, on se serait payé des guitares et une batterie, mais on les avait pas les sous, pis jouer c'était comme de la magie, on connaissait pas les trucs, c'était mystérieux... Le père de Rudy nous amenait des pommes et il nous laissait foutre le bronx jusqu'à onze heures. Le matin on se retrouvait au bahut, on n'avait pas envie, on rigolait pour donner le change pis on se dispersait, histoire, maths, dessin pour les veinards.

    RépondreSupprimer
  8. Metal Militia (2/3... parce que c'est pas fini)

    Un soir, c'était pas encore l'hiver mais je me souviens qu'il pleuvait vraiment fort, j'étais au pieu et j'écoutais RTL. Y'avais Francis Zégut vers 23h, son émission s'appelait Wango Tango, et son truc c'était le hard rock. J'aimais bien. Ce soir là il a passé Rose Tatoo et j'étais comme un dingue et juste après, l'ami Francis il a parlé d'un groupe tout neuf, des californiens blonds et boutonneux et il a balancé là comme une bombe Metal Militia... Wouah! L'album était pas encore sorti, dans Enfer Magazine y'avait juste eu un court article qui donnait super envie mais on n'avait encore pas entendu la queue d'un accord. Le son du transistor, la gratte qu'on aurait dit un bout de bois frotté à fond la caisse sur une rape géante, le chanteur qui gueulait comme un lynx, le bruit des bottes à la fin... trop fort!!! J'ai pas dormi de la nuit.
    J'ai acheté le skeud quand il est enfin sorti, siglé Roadrunner. La pochette était immonde, la photo au verso repoussante, z'avaient même pas gommé l'acné des gonzes, les californiens ça ressemblait pas à sa dans ma tête! Mais dès que j'ai posé le disque sur la platine, dès que j'ai entendu l'intro de Hit the Lights qui ressemblait à rien, si, à la fin d'un morceau normal, mais y'avait rien de normal à foutre un machin pareil en intro quoi... je suis tombé assis sur mon lit et j'ai l'impression de ne pas m'être relevé pendant au moins un an! J'étais tellement envouté par ces quatres merdeux que je remarquais même pas qu'ils avaient tout piqué à Motörhead (Le riff de Too Late Too late c'est 85% de Kill'em All je pense, mais bon j'y connais rien en solfège), ni que Lars Ulrich il était juste rapide et pas super carré, ou que les solos de gratte c'était surtout de l'esbrouffe. Non. Pour moi, c'était l'album parfait. Le truc absolu. Le son que j'avais attendu toutes les 14 longues années d'une existence sans but!!! J'ai écrit Metallica partout, avec le grand M et le grand A. Sur les arbres du parcours de santé, sur les tables du bahut, sur mon sac US, dans le dos de ma veste en jeans, sur la glacière des parents... partout! Mes potes je les gonflais à toujours vouloir leur fourguer Whiplash même au moment des slows, à dire tout le temps "c'est de la merde" chaque fois qu'ils me faisaient écouter autre chose que du speed (j'avais découvert le mot magique dans Metal Attack sûrement et je le répétais sans arrêt, comme on dit con ou putain)...Début 84, un pote qui avait une caisse m'a proposé d'aller les voir, mes chéris, à Ballard , genre 75. Paris c'était loin, j'avais pas les sous, j'étais plutôt chétif, mes parents ils étaient pas chauds mais le chaperon présentait bien, pis j'avais dit que bientôt il serait ingénieur et ça c'était comme un mot magique.

    RépondreSupprimer
  9. Metal Militia (3/3... enfin la fin, c'est bon quoi!!!)

    Bref on s'est retrouvés là. J'ai bu quatre bières vite fait et j'arrêtais pas de roter dans la manche de mon blouson en skaï. Je me suis fait défoncer tout du long. Ils avaient l'air plus vieux en vrai, c'est ce que je me suis dit quand ils sont arrivés. Et la Flying V c'est une machine de guerre, que j'ai pensé tout de suite quand ils ont commencé à jouer. Ils ont balancé à peu près tout l'album, en commençant par Hit the Lights comme il se doit. C'était un concert punk, vrai de vrai! Pis les rappels. Sur Seek and Destroy l'émeute! Hetfield il était comme sous électrochocs, il balançait du yaourt partout. Ils ont fini avec Metal Militia et j'étais presque mort. J'ai pas trop écouté Venom qui a joué après, y'avait un peu tout qui tournait et j'avais perdu mon pote dans la bataille et j'angoissais parce que j'étais tout petit perdu parmi les freaks qui se baladaient avec des croix à l'envers, 666 sur le front, pantagrames, bracelets à clous de vingt centimètres comme des hérissons de la mort que j'imaginais plantés dans mon front si je faisais pas gaffe... Les parisiens ils étaient étranges je me disais.
    On est rentrés en Lorraine, il pleuvait, 3 degrès, j'étais comme en descente. Tellement à l'ouest que pendant deux jours j'ai rien écouté. En vrai, j'attendais qu'une chose de la vie : le deuxième Metallica. Pour tuer le temps j'ai écouté Slayer, mais ils m'ont gonflé vite fait bien fait. Enfin! Ride the Lightings est sorti. Je l'ai acheté à Bruxelles, avec la belle pochette bleue (en France elle était verte et moche du coup). Et j'ai été déçu. Mais pas tout de suite. Au début, j'aimais bien mais quand même, je retrouvais pas le flash du Kill'em All. Ben ouais. Déçu pas longtemps après... puis trahi. Quatre morceaux pas mal, dont un 'For Whom the Bell Tolls' hallucinant de perfection et puis le vide. Meurtri j'étais. C'était plus mon album de rêve. C'était lent, c'était chiant, compliqué, c'était plus tout beau tout neuf. J'ai quand même continué à militer, mais le coeur n'y étais plus, l'énergie non plus, et c'est là que les punks, toujours à l'affut de l'âme en peine du teenager désabusé, ont fini par me débusquer, faisant de moi pour les années lycées le converti idéal à la promotion d'une cause déjà morte et enterrée.


    RépondreSupprimer
  10. Epilogue pour cette fois :

    35 ans plus tard, quand j'écoute ce Kill'em All, je l'aime toujours autant. Je sens encore les mêmes forces en moi réagir à ce son. Ok je l'écoute à fond... pas parce que je suis sourd, mais parce que c'est comme ça qu'on l'écoute! The Four Horsemen a piqué la place de morceau préféré à Whiplash c'est un signe de maturité non? Et je suis certain que la nostalgie n'a rien à voir là dedans. C'est juste de l'émotion. Et l'émotion c'est ce lieu indistinct où naissent les rêves qu'on garde dans un coin de sa vie, pour ne rien en faire ou pour les explorer quand on a la chance de se réveiller au bon moment.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ouais. Les soirées bistrot à écouter Wango Tango en descendant de la Pelforth brune, c'est vrai que c'était quelque chose. Le taulier mettait les enceintes sur le bord de la fenêtre pour nous cantonner en terrasse, manière qu'on encombre pas sa clientèle ))))) Zegut, je ne pouvais pas le saquer, je ne me reconnaissais pas dans l'imagerie qu'il donnait du hardos. Il puait l'opportunisme, le mec qui se rattrape aux branches. Mais la playlist était cool, et c'était un bon prétexte pour savoir où trouver des gonzes avec lesquels échanger les bons tuyaux. Y avait pas internet, les concerts étaient loin, fallait s'organiser pour s'entasser à 6 dans une voiture, faire cent bornes à moitié bourrés avec les vitres ouvertes pour évacuer la fumée des joints, manière de voir un peu quelque chose à ce qu'il se passait de l'autre côté du parebrise. Fallait pas compter entendre un coup de klaxon en cas de danger....))))
      On a essayé de nous en refourguer pas mal des disques taillés pour incarner notre génération, Kill 'Em All on l'a choisi nous mêmes. Aucun magazine à gros tirage ne l'a vu venir, j'ai même pas souvenir que Best ou Rock&Folk l'aient chroniqué. Il est juste apparu comme ça, comme une enclume qui te tombe sur les mexicaines.
      Comme toi, je n'ai accroché à rien de la vague speed qui a suivi. Kill 'Em All avait tout dit, en fait. C'était le début de rien du tout, c'était un bloc et puis s'en va.

      Supprimer