dimanche 14 janvier 2018

JoHNNY HaLLYDaY



Féru de réincarnation, le criminel texan Gary Gilmore, exécuté pour meurtres le 14 janvier 1977, offrit ses organes à la médecine afin de survivre à travers d'autres. Quelques mois plus tard, sur le single Gary Gilmore's eyes, le chanteur des Adverts  imagine avoir subi la greffe de ses yeux, dorénavant son regard effraie et lui fait percevoir la vie tel que le fort psychotique meurtrier la percevait. Ses yeux sont fous. Une idée pertinente tant notre perception des choses dépend du prisme par lequel on les reçoit. La culture, l'éducation, les gènes sont parmi les filtres qui font que l'on nuance ensuite l'information reçue, qu'elle devient notre à travers l'interprétation que l'on s'en fait. C'est notre part d'humanité, ce qui nous distingue de la machine, ce qui fait que les robots, les ordinateurs restent des outils à notre service. C'est aussi notre caractéristique la plus encombrante. Celle que l'on s'efforce de nous faire gommer à coup de pensée unique, de politiquement ultra correct, de retweet décérébré, de soumission volontaire.

La mort de Johnny Hallyday nous en a donné un bon exemple. Si les médias nous ont vendu l'hommage populaire comme un symbole d'unité nationale de plus, il en fut bien autrement sur les réseaux sociaux, royaume de la révolution sur canapé. Là où la parole du premier définie la pensée des suiveurs. D'abord, ce fut les impôts. Un grand classique. Entendre les discours offusqués par l'évasion fiscale du chanteur me donne une furieuse envie de demander à chacun de ces honnêtes contribuables de quelle façon ils boycottent Google, Apple, Amazon et autres adeptes du tourisme offshore. Ensuite ce furent ses propos qui passèrent sur le grill. Assurément ceux d'un abruti pris en charge tout au long de sa vie. Par qui, par quoi ? Nul ne sait. Les francs-maçons sans doute. Par chance, les hostilités furent vite enterrées par le rouleau compresseur de l'information en continue, les gourous du comment vivre libre selon leurs règles imposées s'étaient déjà vu dicter de nouveaux combats. Pensez donc, Friends serait un plébiscite pour l'Amérique de Donald Trump et Tex un dangereux fou furieux.

Entre deux crises d'un rire nerveux qui finira par me coller un ulcère, il m'est apparu, non pas Johnny descendu de sa croix, guitare en bandoulière, Gitane à la main, mais qu'aucun triste sire n'avait pris le plaisir d'évoquer l'essentiel de ce clivant personnage : sa musique. Donc.


Avant même d'évoquer le moindre de ses innombrables singles, débarrassons nous du thème rock ou pas rock. Johnny Hallyday a pour phare revendiqué Elvis Presley, et on le sait grâce à l'intelligentsia, Elvis Presley n'est pas rock. Par un cheminement de l'esprit qui leur appartient, les grands penseurs, dont je me suis épargné de faire partie, ont établi que non, ou du moins plus après Sun records, ou l'armée, ou le mariage, ou Hollywood, ou Las Vegas, ou les costumes Nudies, ou la graisse sur les hanches, quoiqu'il en soit, non, Elvis Presley n'était pas rock. 
C'est très bien, de fait je peux me targuer d'être un homme ouvert à toutes les musiques, de n'être pas un benêt sectaire mais au contraire un être susceptible d'apprécier une variété (aïe, le mot est lâché) d'arrangements et d'orchestrations puisant aussi bien du côté des mariachis d'east L.A que de Gerschwin. Merci à eux.

Ceci établi, je mets mon masque, mes palmes et mon tuba et je plonge tête baissée dans le flot de 45 tours que constituent les premières années de l'idole, puisque jusqu'à 1966 et La Génération Perdue, les albums de Johnny furent principalement des recueils de E.P. Ainsi même le fort renommé Les Rocks Les Plus Terribles, à juste titre vanté comme étant un de ses plus essentiels 33 tours, est une compilation de 3 E.P paru au fil des premiers mois de 1964. Et qu'importe si Les Rocks Les Plus Terribles sont en réalité de la bossa nova, ils sont la base de tout ce qui suivra. Les fondations de l’œuvre la plus pharaonique du répertoire hexagonal. Avec les Showmen de Joey Greco, guitariste italo-new yorkais -sans doute incapable de trouver du travail dans son pays- Johnny dispose pour la première fois d'un véritable groupe. Terminé les orchestres assemblés en pénurie, conglomérats de musiciens bedonnants ne craignant pas trop pour leur réputation de jazzeux en s'affichant derrière l'agité. C'est qu'en 1959, lorsqu'à lui seul il prend d'assaut le Fort Drouot, ils ne sont pas nombreux, à Paris, à savoir comment s'y prennent Cliff Gallup et Scotty Moore pour écharper les bonnes âmes. Par chance, ils sont depuis des milliers, derrière leurs écrans, pour nous l'expliquer.


Johnny, lui, il s'en tamponne le coquillard si les premiers de la classe ne pigent rien à Maudite rivière, cette chanson en mémoire de son premier tumultueux amour, Patricia Viterbo morte noyée dans la Seine. Joey Greco fait un travail aussi minimaliste que sublime sur ce bijou d'émotion pudiquement niché en face B du 4 titres Johnny lui dit adieu. Ce n'est qu'en 1974 sur la double compilation Super Hits que Maudite rivière sera éditée sur un album, au milieu d'autres singles indispensables Excuse moi partenaire, Quand revient la nuit, Le pénitencier, Pour moi tu es la seule... Elles sont démentes toutes ces doubles compilations Philips des 70's, au même titre que les huit volumes Impact. Elles permettent de retrouver faces B et classiques jusque là souvent inédits en 30cm.

Mais pour ce qui est d'un album enregistré comme tel, pensé et conçu comme tel. Avec unité de son et construction savante, c'est en 1969 que Johnny Hallyday décoche son premier coup dans le mille avec Rivière Ouvre Ton Lit. Bien sur, La Génération Perdue avait magnifiquement déblayé la voie dès 1966. Bien sur, Jeune Homme avait distribué les uppercuts dès 1968 en alignant Mal, A tout casser, Je n'ai jamais voulu croire, Au pays des aveugles. Bien sur, Johnny enregistrait déjà à Londres, faisant figure de pionnier européen, lui qui enregistrait déjà des hits tandis que les Rolling Stones n'étaient encore qu'un fantasme, que les Beatles se rongeaient les nerfs derrière Tony Sheridan. Quoiqu'en disent ceux pour qui il n'est rien, Johnny Hallyday vit au rythme du monde depuis sa naissance, bourlingué de ville en ville, de pays en pays, présent sur une scène depuis qu'il tient debout.

Pour les sessions londoniennes de Rivière Ouvre Ton Lit, le chanteur recrute Steve Marriott et Ronnie Lane, deux membres des Small Faces qui viennent de faire paraître Ogden's Nut Gone Flake, mais aussi Peter Frampton avec lequel Steve Marriott va dans les mois suivants former Humble Pie. Avec les deux Small Faces, Johnny Hallyday grave l'apocalyptique Voyage au pays des vivants (je ne recommencerai jamais ce que j'ai faiiiit, nooon) et le définitif Je suis né dans la rue. Deux titres qui dévastent de par leur déflagration tout ce qui voudrait s'y comparer. Avec Peter Frampton, il finalise Réclamations, Amen et Regarde pour moi. En plus des anglais, Johnny est encadré par ce qui restera son groupe le mieux soudé et le plus farouchement puissant, les Blackburds de Mick Jones, Jean-Pierre Rolling Azoulay et Tommy Brown. A dire vrai, avec ceux là, il peut se passer de tous les autres. Jimmy Page, Brian Auger, Steve Marriott, qui vous voulez. Avec ou sans invités aux noms prestigieux, le groove est profond, sourd, les guitares jaillissent de toutes part, prennent d'assaut l'auditeur en s'extirpant des limbes du mixage pour venir lacérer à pleines griffes les pulsations des membranes. Rivière Ouvre Ton Lit est un des rares albums quasiment dépourvu de cuivre de Johnny, les guitares y sont souveraines, ne laissant qu'un maigre espace durement gagné à l'orgue Hammond. D'un bout à l'autre, le 33 tours est fougueux comme un cheval sauvage, dès l'ouverture avec Rivière ouvre ton lit Johnny se pose en hurleur, saute à la gorge des mots comme Roger Daltrey sur Live at Leeds, feint l'abattement pour mieux remonter au front, distribue gifles et coups de boule, sort les chaines, tranche ses propres chairs devenue trop douloureuses. Les trips d'acide, l'alcool, la fille à qui il pense, tout s'embrouille, le sol se dérobe, il se cramponne à son micro, le visage fouetté par l'orage. La rivière de la chanson est une femme de mauvaise vie, à moins qu'elle ne soit cette poudre blanche qui fait ses premiers ravages parmi les rangs de ses amis. Bientôt Jimi Hendrix sera mort, bientôt Londres sera désertée, les trottoirs seront abandonnés aux zombies. Johnny veut jouer avec sa vie, il n'a pas besoin de personne pour l'aider, c'est encore dans les sillons de ce noir 33 tours qu'il l'affirme haut et sombre.
Faites ce que vous voulez de vos dimanches de pluie, mais venez pas me causer de musique si vous ne vous êtes jamais fait péter les tympans à cette source là. 
En parallèle à l'album, Johnny Hallyday sort en single une chanson qui n'y a pas trouvé sa place : Que je t'aime. C'était ainsi alors, la créativité n'était pas d'imaginer différents formats pour vendre les mêmes chansons. 



L'année suivante, le chanteur fait presque aussi fort avec son album suivant, Vie. Si il a été souvent raillé pour son rattachement tardif à la cause hippie, il n'empêche que Vie aborde certains des sujets fétiches de la génération des fleurs avec moins de naïveté et plus de clairvoyance que n'en auront bien des écologistes encartés. Vie, c'est la rencontre avec Philippe Labro, journaliste devenu parolier pour que son goût de la poésie puisse épouser les thèmes d'actualité. C'est aussi le premier album sur lequel Johnny regarde l'Amérique dans les yeux et non plus à travers une vision romantique inspirée par les amours brisés du Rhythm & Blues. Vie est un album désillusionné, une prise de contact avec la réalité de l'Amérique blanche, un grand écart entre les cultures chères au chanteur, les orchestrations puissantes de Jean-Claude Vannier (Essayez, Poème sur la 7eme, Deux amis pour un amour, Lire dans tes yeux), le patchwork Folk Blues du Dylan irrespectueux de Blonde On Blonde (Pollution, Dans notre univers, Jésus Christ), le Rhythm & Blues tapageur (Le monde entier va sauter), la brutalité crue (Rendez moi le soleil, C'est écrit sur les murs) et la Country avec La fille aux cheveux clairs.



Après Vie, toujours soutenu par ses Blackburds, Johnny Hallyday recrute Gary Wright, organiste de Spooky Tooth, pique Bobby keyes et Nanette Workman aux Rolling Stones de Let It Bleed, Jim Price aux Mad Dogs de Joe Cocker et Leon Russell, place Chris Kimsey derrière la console et grave ce qu'il considère comme son meilleur album, Flagrant Délit. Et le fait est que de Fils de personne à Tant qu'il y aura des trains chercher les temps faibles n'est pas une sinécure. Aéré dans sa production, superbement capté par la prise de son, avec ses chœurs et son feeling résolument sudiste, proche de la mouvance Delaney & Bonnie, Derek and the dominos ou des arrangements que Leon Russell créa pour la tournée Mad Dogs and Englishmen de Joe Cocker, Flagrant Délit aligne les moments de bravoure sur lesquels Johnny Hallyday peut se déchainer sans entrave. Cela semble si évident que j'en oublie de le dire, mais quel putain de chanteur !
Écoutez le empoigner comme un stentor la Delta Lady (Fille de la nuit), Si tu pars la première, Fils de personne mais aussi l'ultra sexiste La loi (même Tex ne s'en remettrait pas))) ou Que j'ai tort ou raison. Et lorsqu'il se fait charmeur c'est pour mieux embobiner sa jolie Sarah ou mettre le pied au plancher sur deux thèmes Country aussi nerveux qu'épuré, Il faut boire à la source et L'autre moitié

Moins virulent, mais non moins réussi, Country, Folk, Rock en 1972 retrouve l'esprit de diversité qui animait Vie. Si la dominante est soit Country Folk (Hello USA, Ma main au feu, Joe la ville et moi) soit dans l'esprit de Flagrant Délit (Tu voles l'amour, Rien ne vaut cette fille là, Viens le soleil), on y entend aussi du Blues (Tomber c'est facile) et de surpuissantes orchestrations de variété  que le chanteur affectionne de défier depuis Que je t'aime. Comme si je devais mourir demain est ainsi le point d'ogre d'un album par ailleurs fréquemment laidback.



Dix moi plus tard, en Avril 1973, Insolitudes vient resserrer les boulons. Enregistré avec la même équipe que son prédécesseur, Insolitudes délaisse l'acoustique Folk, mais conserve une large palette de couleurs. C'est un de mes disques préférés de la discographie d'Hallyday, il vieillit sans encombre, se découvre sous un jour nouveau selon l'humeur et le climat, jamais il ne laisse en carafe. C'est l'album de Toute la musique que j'aime, celui du Funk New Orleans rageur (Le feu) ou menaçant (Moraya), celui de l'adaptation du Suspicious minds de Presley (Soupçons), de la mise au point de la formule qui amènera très vite Requiem pour un fou et Derrière l'amour puis toute une palanquée de hits qui n'appartiennent qu'à lui (Comme un corbeau blanc), celui où il s'approprie la Country (Tu peux partir si tu le veux, J'ai besoin d'un ami, Le droit de vivre) et ne roule des mécaniques qu'à bon escient (Le sorcier blanc).
Insolitudes, c'est Johnny qui se remet sur les rails après avoir frôlé la sortie de route. Nanette Workman a été renvoyé aux States après que l'histoire d'amour a viré au cauchemar toxique. Si ces deux là ont touché au sublime en se partageant le single Apprendre à vivre ensemble, ils ont aussi atteint les tréfonds de la psychose en jouant d'un peu trop près à qui se brulera la cervelle le premier. Le Johnny Circus a mis à mal toute la machinerie, le fiasco financier de cette  anarchique tournée, impeccablement restituée par le documentaire J'ai Tout Donné de Jean-François Reichenbach, interdit dorénavant au chanteur de s'éloigner des studios. La banqueroute est totale, la consommation de came et d'alcool crève le plafond, le fisc frappe à la porte, les nuits blanches régalent les sangsues, Sylvie s'exile avec David à Los Angeles pour fuir le maelstrom. Et Johnny chante comme s'il allait mourir demain, dépossédé de tout, dévasté, ravagé, à genoux mais vivant, roulé en boule dans sa sueur, accroché à cette foule qui se presse dans l'obscurité pour ne pas être définitivement seul. Désespéré. S'il s'arrête, il chute.



Alors il part à Rome, enregistre deux chansons, Je t'aime, je t'aime, je t'aime et Prends ma vie, dans les catacombes de la Basilique du Sacré Cœur Immaculé de Marie et s'en remet à sa bonne étoile. On aime ce Johnny là ou on passe son chemin, c'est ambitieux, ça déborde des cadres, les grandes orgues de l'église romaine donnent le ton. Cette approche mêlant solennel et profane aboutira au double album conceptuel Hamlet deux ans plus tard, un disque à situer quelque part entre Quadrophenia et Starmania. Entre temps, Mick Jones sera parti former Foreigner, peu avant que les Blackburds ne soient définitivement rangés dans la malle aux souvenirs.
En attendant d'en arriver là, l'album de 1974, Je t'aime, Je t'aime, Je t'aime, cautérise les plaies et conclut en demi teinte la période la plus aboutie de sa discographie, celle durant laquelle il s'est impliqué comme jamais plus ensuite dans la création de sa musique. Aux deux péplums gravés à Rome s'ajoutent dans la même veine orchestrale, dirigée par Gabriel Yared, Je construis des murs autour de mes rêves et dans un registre tout aussi orchestré mais nettement moins lyrique les percutants Hey Louisa, Trop belle trop jolie, Danger d'amour et Le Rock'n'roll. Le reste du disque montre un essoufflement de la formule Country et s'avachit dans l'ordinaire. 

Qu'à cela ne tienne, galvanisé par son retour sur scène qui se profile enfin à l'horizon, Johnny Hallyday va se tourner vers le répertoire des classiques du Rock'n'Roll originel et se forger en trois albums basiques comme un poing en travers de la tronche (Rock'n'Slow, Rock à Memphis, La Terre Promise) un répertoire aux pectoraux saillants pour ravir un public avide de sensations fortes. Puis il se réinventera une fois encore avec Derrière L'Amour. Et l'histoire recommencera, encore et toujours. Oui, toujooouurs.

Hugo Spanky
A suivre...

35 commentaires:

  1. Et tout ça en juste cinq années. C'est dingue ! Il est vraiment bluffant de toute part. Les histoires au sujet de son père, puis sa vie en tournée avec les Hallyday... j'ignorais tout ça. Il a grandi avec la douleur d'un côté et le professionnalisme de l'autre, avec Le Feu en dedans. Et quand il s'est brûlé la vie, c'est de son sang impur qu'il a abreuvé nos sillons. Merci Johnny ^♥^

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    1. ...et nous restons dans la carrière alors que nos ainés n'y sont plus.
      Johnny rêvait de cinéma, il s'est bâti une vie qu'aucun scénario n'aurait pu imaginer. La photo sur le mot fin peut faire sourire ou pleurer, mais c'était la derrière séance d'un sacré film.
      T'as raison. Merci Johnny.

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    2. Il n'y a pas de fin parce que ♫ Derrière le mur il y a... ♪ ;))

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  2. Passionnant à tomber par terre !
    J'ai déjà hâte de découvrir la suite et la "fameuse" période Berger/Goldman !

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    1. Quel morfal ! T'as pas fini de becter qu'il faut déjà te resservir ))) T'es pire que moi devant la macaronade à Sylvie. Va reluquer les jolies pépées du cabinet le temps que je recharge les batteries ))

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    2. Le pépé tu veux dire... il n'a d'yeux que pour Kirk ;)))

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    3. @ RanxZeVox
      Macaronade ? Quoi c'est ça ? Fais tourner la recette !!! :-)
      @ La cheffe de cabinet
      C'est pas Kirk qui m'attire… c'est surtout son slip de gladiateur ! Ça doit pas bien tenir les baloches !!!!!

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    4. Je suis flattée que tu aies choisi mon blog pour ton coming out. Le recette : la macaronade ;D

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    5. Qu'est-ce qu'on est pas obligé de faire pour obtenir la fameuse recette de la macaronade !
      :-D

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  3. Whouahh, tu tapes en plein dans le dur, la grosse période, avec des albums que j'ai usé jusqu'à la garde.
    J'ai notamment retrouvé un pas très répandu dont tu parles "Country Folk Rock" et le truc que j'avais oublié et que je connais par cœur "Ma main au feu". Sinon je t'ai déjà parlé du corbeau blanc, puis "Comme si je devais mourir demain" avec orchestre et chœurs féminins troublants. Cette chanson aussi, proche de "Que je t'aime".. "Prends ma vie" et son orgue solennel.
    Perso j'ai continué un peu le chemin après "Derrière l'amour".. c'est assez personnel mais j'adore "Quelquepart un aigle"..même le sombre "C'est pas facile" où il reprend du Bob Seger. Et j'ai aussi redécouvert "A partir de maintenant" et le diable entouré d'ange. Tiens "Madame Lolita" aussi sur "E Pièces détachées".. j'adore ;D

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    1. Sinon, j'ai aussi entendu qq trucs nauséabonds de qq tubes digestifs aigris .. qq incultes qui le prennent pour un inculte. Quant aux réseaux, cette fausse à purin qui donne la parole à des bœufs (entre autre), ça va devenir un véritable fléau, y'en a même qui ont leur carte d'électeur.

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    2. Les Blackburds, c'est la période royale, pas grand chose qui ne soit autrement qu'excellent. Après Derrière l'Amour, j'ai suivi aussi. C'est La Vie est encore très bon et globalement j'aime ses morceaux avec orchestrations surpuissantes, c'est le parfait chanteur pour ça.
      Johnny était toujours capable de sortir une tuerie au moment où j'en attendais plus rien, je me souviens quand il a chanté Ma gueule pour la première fois chez Drucker, pour promouvoir ses concerts au Pavillon de Paris (de mémoire). Le gars arrive tout juste à articuler deux mots, son chapeau de cowboy lessivé à moitié sur les yeux et bam il t'envoie ce truc et tu sais instantanément que c'est un standard. Une évidence. Combien de fois il a fait ça depuis ? Des dizaines de fois. Quand il a sorti De l'amour y a deux ans, pareil, ce titre tu le captes de suite, t'es dedans. C'est du talent.
      Alors après, y a le public. Les ceux qui aiment quoiqu'il fasse, mais qui seront pas fichus d'aimer Eddie Cochran ou Bob Seger. Qui n'aiment que Johnny au point que t'as envie de lui chercher des poux dans la tête rien que pour les secouer dans leurs certitudes.
      Et les ceux qui détestent mais qui n'ont jamais écouté le moindre album avec objectivité. Qui se servent de lui pour se distinguer de ce qu'ils imaginent être le blaireau standard.
      Ce papier je voulais le faire pour lever le doigt et dire qu'entre les deux camps existe un no man's land peinard dans lequel Johnny Hallyday est écouté comme n'importe qui d'autre. Sans a-priori, sans étendard, avec un sacré plaisir.

      Et puis y a l’œuvre, avec ses périodes plus ceci, moins cela. Celle dont tu causes, Quelque part un aigle, C'est pas facile et tout ça, je la connais moins mais Harry Max arrête pas de me bassiner avec. Alors je vous crois et je vais me pencher dessus. D'autant plus volontiers que je suis très friand de Entre violence et violon. Et aussi Nashville 84, Drôle de métier et même La peur avec ce morceau sublime dans lequel déboule un magnifique solo d'accordéon (Je n'en suis plus capable). Et puis aussi depuis qu'il était revenu d'entre les morts (du néant comme il le disait à Chazal) il avait aussi sacrément redressé la barre. Jamais Seul on en a parlé, mais Rester Vivant et De L'Amour sont tout aussi réussis. C'est le genre de disques que je n'espère même plus de Bruce Springsteen. Il s'était dégotté un bon groupe avec Yodélice, LeMesurier et Poupaud (qui fait quand même trop de notes dans ses rythmiques), ça fonctionnait du tonnerre. Le dernier live est épatant, sans qu'on ait besoin d'être indulgent rapport à son âge.
      C'est ce qui me fascine avec les artistes comme lui, on a de quoi fouiller, découvrir et redécouvrir pendant des années, du coup ça devient comme si ils avaient une place à table. Sinatra, Presley, Hallyday, il y a toujours un angle nouveau qui s'éclaire.

      Il faut aussi que je causes de ses films, le à suivre c'est aussi pour ça. Je vais le faire au feeling quand les mots s'aligneront d'eux mêmes. Là, j'avais le cerveau serré depuis sa mort, y a rien qui voulait sortir. Fallait évacuer l'émotion. On devient vachement sentimental avec l'âge.

      Les réseaux fallait que ça sorte ça aussi, c'est effrayant comme c'est laid tout ce qui se colporte comme conneries. Les gonzes arrivent à se contredire en moins de 200 caractères )))) Le pompon de la semaine c'est un type qui a commencé sa phrase en se proclamant défenseur du respect des femmes et qui l'a fini en traitant Brigitte Lahaie de vieille pute... Y a des mornifles qui se perdent.

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    3. Tiens, moi j'ai des grosses lacunes sur Hamlet.. me'l garde pour un de ces jours. Oui"Ma gueule" en promo du Pavillon de Paris 79, mon 1er vinyl, j'avais 10 ans. C'est juste un 45T, et dispo sur l'excellent "Hoolywood". J'adore aussi "Entre violence et violon", le violon électrique de Lara.. disque particulier qui reste pas beaucoup dans les esprits. QQart un aigle, je crois que j'étais vraiment fou de ce disque là, "La caisse" énorme, puis "Cure de Blues" et la superbe balade "Montpellier". "Nashville 84" est un bel objet, double distinct.. Polk Salad Annie.. et bim, Bob Seger avec "Mon p'tit loup"sur l'album studio. Moi la bonne sœur qui balance le canevas jojo à la place de djizeuss c'est la classe non ?? ;D
      La peur ..quelle pochette.. moi j'aime bien "Veaud'or Vaudou" et "Sans profession". L'intro improbable de "Survivant" qui va faire péter au palais des sports...

      D'accord pour le no man's land.. qqchose qq part, sans faire un canevas, sans cracher dessus.. C'est déjà pas mal, moi c'est retour de l'armée 65 jusqu'à 85... Jamais seul excepté. Faut que j'aille voir De l'amour et rester vivant.

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    4. Moi aussi ultra fan de La peur. Contenu et contenant. Et quel concert. Un de mes préféré avec le live 80 (il me semble. Celui avec son total look blanc à frange)

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  4. Je profite de combler des lacunes. Johnny musical c'est les titres ultra connus avec moi qui préfère ses ballades (Comme pour Elvis tiens) C'est l'album "Derrière L'amour" que ma maman a usé, je le connais par coeur (C'était fin aout, début juillet).
    Mais la période que tu attaques, je me laisse guider.
    "Rivière Ouvre Ton Lit" Deux impressions qui cohabitent mal en première écoute (et le danger des 1ere fois) Rythmiques d'enfer et j'adore ce son, tout explose. Et le chant de Johnny, que je l'aime sa voix, mais ici il y a comme un plaquage qui me contracte. "Ameeeen" non, j'ai du mal, alors j'écoute la musique ...
    "Vie" nous y sommes, plus simple à expliquer. "Essayez" et je retrouve le frisson. Voilà je me sens bien Et à contrario "La pollution" ça c'est fait pour un Nino Ferrer "PoluÉ É, O É 1 Bon" Mais "Le monde entier va sauter" voilà l'autre Johnny que je supporte même + (tiens comme Elvis et son "Viva Las Vegas" ou Tom Jones) Et "La fille aux cheveux clairs" me fait penser, qu'il faudra que je m'habitue à cette façon qu'il a de tirer les voyelles.. fiiiiille des cheveeeeeux etc...
    Moralité. Vive "Vie" et Vive Vannier. Je vais me chercher l'album. "Rivière"? Pfff j'hésite
    PS: "Poème sur la 7eme" forcément sur mon Beethoven préféré.
    PS: Le HAMLET, hélas, à un texte à mourir de rire. Pratiquement impossible de s'en détacher. Voir "https://www.culturopoing.com/musique/dossiers-hommages-musique/johnny-hallyday-hamlet/20071024"

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    1. Je ne peux rien faire pour un homme qui ne supporte pas Tom Jones !))))) Vade retro satanas !
      Bon, et sinon Rivière Ouvre ton lit c'est pas forcément dès la première écoute que tu vas tout aimer. Ce qui est généralement une bonne chose. Et puis d'où tu tiens qu'un disque doit plaire du début à la fin ? Ça voudrait dire quoi ? J'ai mis 30 ans avant de piger Within you without you et maintenant je ne peux plus m'en passer. J'ai même chopé du Ravi Shankar. Alors ?

      Les textes ? Le français dans le texte, c'est le début du complexe.))) Pourtant on en a fredonné des plus cons sans piper mot. Le truc avec Johnny c'est qu'il aborde tout frontalement (d'où ma comparaison avec Daltrey) ça peut surprendre de l'entendre causer de partouze, mais de là à en faire la tartine qui se lit sur ton lien...je ne sais pas. Un peu puéril, non ? On peut faire la même chose avec pas mal de trucs. Y a qu'un cheveux sur la tête à Mathieu, pour un mec qui a ce niveau d'analyse, ça doit condamner l'intégrale de Polnareff. Je me souviens que j'avais honte de lire du Molière devant les filles en 6eme.
      Hamlet, c'est un cas à part dans le parcours du bonhomme, perso, ça me va. Je te le conseille au casque le son à fond, tu verras que c'est pas si mal branlé que ça.

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    2. Cette période dorée de la carrière du bonhomme que tu relates à la perfection, je la connaissais déjà.
      Sa mort m'aura surtout permis de découvrir ses albums allant de 1981 à 1983 que j'avais délaissé (hormis l'incontournable doublé Drôle de métier / Nashville 84).
      En trois misérables petites années ce fou furieux dégaine pas moins de 5 albums (!!!): En pièces détachées, Pas facile, La peur, Quelque part un aigle et Entre violence et violon. Alors que l'on nous bassine à longueur de temps avec Rock'n'roll attitude (dont la production à pris un sacré coup de vieux) et le bien bas du front Gang, il est plus qu'indispensable de se pencher sérieusement sur ces disques oubliés qui contiennent de véritables pépites.
      Le plus parfait de ces 5 albums est assurément Pas facile dont TOUS les morceaux sont tuants, viennent ensuite En pièces détachées et Entre violence et violon (La fille d'en face offerte par Lavilliers; quel morceau mes aïeux !) qui sont d'excellentes tenues également.
      Quant aux plus inégaux La peur et Quelque part un aigle, ils abritent en leur sein de formidables chansons telles que Cartes postales d'Alabama (LA reprise de Lynyrd Skynyrd), Veau d'or vaudou et la fantastique Sans profession pour le premier et La caisse, L'hosto et Montpellier (soit toute la philosophie de la vie de Johnny résumé en un morceau) pour le second.
      Intemporels dans leur production plutôt resserrée, ces disques sont des friandises pour les esgourdes et le niveau des textes, à de rares exceptions près, est d'une précieuse qualité.
      Comme tu l'as évoqué, sa carrière est si riche, qu'au détour de son œuvre on arrive encore à dénicher des tueries que nous avions jusqu'alors négligées.
      Quant aux inconséquents qui sont encore à se poser la question s'il est rock ou pas ou qui ont honte d'avouer à leurs pairs qu'ils l'écoutent de tant à autres, ces gens là ne comprennent rien à rien, pauvres d'eux !

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    3. @Ranx Ha mais non, Tom Jones j'adore, c'est ce que je voulais dire dans ma parenthèse, Comme le Elvis et son "Viva Las Vegas" ou Tom Jones et son "It's Not unusual" ... Merde j'ai pas été clair (j'entends une voix "c'est pas la première fois" wouai wouai voulez pas que je me relise aussi!!)
      Le HAMLET j'ai écouté, beaucoup, jamais en entier, très fort aussi, et pas d'accord avec ta comparaison. HAMLET c'est du sérieux, "y'a qu'un cheveu sur la tête à Mathieu" c'est quand même moins surprenant que "je suis fou comme une tomate" J'aime la démesure, la prise de risque que prenaient des artistes français à une époque, mais ça peut-être casse gueule et là... Et cette chronique m'a bien fait marrer. Et la grandiloquence premier degré ridicule y est bien décrite (L'ouverture...!!!)
      En parlant de bien fort: je me suis refait DIEGO, et là, paf touché!! (Laura, Elle m'oublie, Tennessee, Abandonné, etc... voilà voilà) Pas une dans Hamlet qui frappe comme ça, ou bien?

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    4. Bon, je ne voudrais pas passer pour un intégriste de la cause Hamlet, mais quand tu te lances là dedans t'es bien obligé de l'aborder au premier degré. Je veux dire Johnny Hallyday, c'est pas Martin Circus. Et il ne me semble pas qu'il aborde Diego ou Quand on n'a que l'amour en prenant des airs de Bande à Basile. Le ridicule, pardon, mais il est dans le regard que vous posez sur lui. Quand Peter Gabriel débarque avec un pot de fleurs sur la tronche, personne ne lui demande à quelle heure il veut qu'on l'arrose (en écrivant ça, j'imagine Johnny avec une marguerite autour de la tête, tu vois un peu dans quoi tu m'entraines). C'est les 70's ! C'est du spectacle, du grand n'importe quoi sans doute, c'est Adjani dans Possession. Ouais, ça surprend, ça se casse la gueule, c'est pas auto-tuné, c'est pas marketé. Et alors ? T'aimes pas le disque, c'est pas grave, t'aimeras le prochain, il en fait un tous les six mois. Mais le montrer du doigt 40 ans après pour rien dire de plus que regardez ce con de Johnny...bof. Il a tenté un truc plus proche d'ELP que de Chuck Berry (après tout il avait bien pris Ange en 1ere partie dès 1972), pourquoi ne pas y voir un certain cran ? C'est sur que c'est pas la bonne adresse pour chercher un single, je te le confirme il fait la mort d'Ophélie mais pas le chanteur abandonné et franchement je préfère.

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    5. @HarryMax Pas facile je ne le connais pas. Tout comme Quelque part un aigle. Après c'est vrai, Gang est ultra mal produit et le duo avec Carmel est horripilant au possible. Mais il y a dessus Tu peux chercher qui est une vraie perle. Après, L'envie, J'oublierai ton nom, Je te promets etc, ou même Laura, on peut pas jeter le bébé avec l'eau du bain. La seule chose qu'il regrettait dans la vie se portait justement sur quelques enregistrements... je pense que cet album en faisait parti. Parce qu'en concert ces morceaux il les arrache.
      Et pour La peur, on peut pas dire qu'il soit inégal. C'est un concept. Un opéra rock post apocalyptique. Les Morlocks, Le survivant, Mad Max, Soleil vert etc... tout ce qu'on aime (enfin surtout moi ;D)

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    6. Bas du front ??? Malheur, c'est un grunge ma chérie, il perd l'esprit notre Harry Max )))) Laura, Tu peux chercher, Je te promets, L'envie...La production, c'est vrai que c'est du Goldman, y a des moments où t'as envie de lui briser les doigts et en même temps c'est ce disque qui a permis à Johnny de faire ce qu'il aime le plus, des concerts de taré. Au lieu de végéter six mois au Palais des sports sous quatre spots, il a pu faire le Stade Vélodrome, le Parc des Princes, le Stade de France, la Tour Eiffel, il a pu nous en foutre plein la vue et s'en régaler. Gang, c'est peut être le prix à payer, mais Laura, bas du front ? Non ! ))))

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    7. C'est épidermique, mes chéris, tout ce qui touche de prêt ou de loin à Goldman me donne des envies de crier à la lune du haut d'un toboggan tel Lux Intérior se prenant pour un loup garou et en pleine poursuite, la bave aux lèvres, de l'être aimée en bas résille qui n'en demandait pas tant !

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    8. ))))) Et tu fais tout ça en slip noir et talons hauts ???? ))))

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    9. Moi je mets du vieux pain sur mon balcon pour attirer les moineaux les pigeons, mais j'essaie de faire abstraction, parce que je crois que c'est lui qui nous horripile plus que sa musique. J'aime bien sa collaboration avec Céline par exemple (qui a très très mal à la gorge en ce moment alors on ne dit pas du mal de Céline D'ACCORD !!? ;D). Mais dans les années 80, le rock à Gene Vincent n'attire plus les foules et Johnny est entre deux monde. Il fait le vide dans sa tête, il fait le vide dans son cœur et son instinct de survie le pousse dans les bras de Nathalie Baye, on connait la suite. Godard, Berger, L'homme en or... le carbone 14 d'une époque. ♫ Abandonné yeah ! Oui abandonné hé ♪

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    10. Voila un commentaire qui va encore nous foutre dans le rouge. Collaboration avec Céline ?! Malheur voila deux mots qui réunis dans une même phrase peuvent déclencher l'ire des profanes ))) Donc, je précise à leur attention qu'il ne s'agit pas d'une relecture commune de Voyage au bout du pays des vivants de la nuit, mais tout simplement de....Pour que tu m'aimes encore ! Ouf, Céline est Dion et le collaborateur est Goldman (ce qui de suite rassure).
      On s'en sort bien, on a frôlé l'incident.))))

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    11. Tiens un truc qui me trotte dans la tête, mais qui n'a pas pris de forme particulière. Céline Dion et le bouquin de Carl Wilson "Let's Talk About Love, pourquoi les autres ont-ils si mauvais goût", ou le reportage sur ARTE en deux temps sur Bee Gees, Carpenters et ABBA. Le point commun? L'attitude qui consiste à mépriser, à se moquer, à rejeter, à ringardiser alors qu'en face gros gros succès populaire en leurs temps suivi des années après par la reconnaissance: qualité des chansons, des arrangements et des interprétations. Tout ça baigne dans le jubilatoire.

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    12. C'est là où il ne faut justement pas se tromper, c'est cette même attitude supérieure qui a accueilli Elvis Presley en son temps, une forme d'élitisme qui rejette tout ce qui enflamme spontanément le peuple. Puisqu'on ne mélange pas torchons et serviettes, tout ce qui touche instinctivement le plus grand nombre ne peut qu'être suspect.
      Jusqu'à ce que le temps fossilise le mouvement et qu'il devienne culte. Alors là, tu les vois débarquer, les méprisants d'hier. On a vécu ça avec la récupération outrancière du punk et il semble que maintenant le comble de la branchitude soit de se révéler Hard Rocker à 50 balais passés et de s'en aller au Hellfest avec fiston et toute la smala ))) Les mêmes qui nous montraient du doigt en ricanant quand Kill 'em all sortait, nous expliquent dorénavant qu'il y a du Johnny Cash dans James Hetfield... Le reste du temps, ils nous font des listes pour désigner ce qui est rock ou pas.
      T'as vu ces charlots de rock&folk ? A la mort de Johnny, ils collent vite fait 3 pages de photos pour justifier une couverture bien vendeuse et le mois suivant ils font un hommage du bout des lèvres (tout en sortant un hors série bien naze à 8€...) Et c'est ce genre de crétins mercantiles qui vont ensuite dicter la conduite à suivre en matière d'attitude rock et de comment se comporter avec dignité ?
      C'est pourquoi, il ne faut se fier qu'à ses oreilles, toujours. Elles ne nous trompent pas. Quand Jive talkin', Nights on Broadway ou Stayin' alive claque dans les boomers, plus rien d'autre ne compte. Quand Pour que tu m'aimes encore ou Yesterday once more te chope par le colbac, le plus rock que tu puisses faire, c'est de défendre ce machin parce qu'il t'a touché et fait vibrer.
      Et puisque tu causes d'Arte, ils ont diffusé un superbe concert de Joan Baez.

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  5. Pour être tout à fait franc, je n'ai jamais vraiment apprécié Johnny Hallyday, je préfère Eddy Mitchell, sa période 1960-1975. Néanmoins, le bonhomme était éminemment sympathique, et effectivement, il y a toujours une poignée de chansons intéressantes. Le disque "Rivière Ouvre Ton Lit" est sans doute son meilleur, bien que sa voix n'ait pas encore le grain particulier qui fera de "Toute La Musique Que J'aime" un vrai hommage au Blues. L'homme était éclectique, ne refusant aucun projet du moment que ça l'intéressait. De ce fait il a brouillé les cartes régulièrement, passant du Rock cuivré aux harmonies de cordes. Sa grande capacité a pouvoir collé parfaitement sa voix sur tout, comme Elvis, est tout de même stupéfiante. Par exemple,une interprétation que j'adore chez lui, c'est celle du "Chant Des Partisans" qu'il a faite pour un documentaire. C'est la version la plus poignante que j'ai pu entendre de cette chanson. Par contre, je suis plus réservé sur des chansons comme "Pollution". C'est le genre de morceaux qui a tendance à me faire rire, j'ai l'impression qu'il n'est pas trop à sa place, c'est complètement décalé.
    Il faut saluer l'homme de scène : ses disques au Palais des Sports en 1967, en 1971, c'est du haut niveau. Il se donnait le pépère, et ça on ne peut pas lui enlever.
    Tu as tout à fait raison sur un point important : on a parler de sa vie, de ses frasques, de ses déclarations maladroites, mais personne n'a parlé de sa musique. Ca m'a choqué aussi.Le mec sort cinquante disques sans parler des EP, on te sert "Que je T'aime "et les chansons de Michel Berger. Pour un monument de la chanson, c'est quand même très court.
    Après le reste, ses femmes, ses impôts, la drogue... ce sont les frasques de tous les musiciens célèbres du monde : les Stones ont fuit les impôts en 1971, tous ont eu deux ou trois épouses et autant de gosses, came, alcool, scènes parfois tragi-comiques sur scène ...

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    1. Exactement, quand c'est les Rolling Stones qui fuient les impôts, c'est Rock'n'Roll ! Quand c'est Aznavour, Delon ou Johnny, c'est vilain pas beau ))) Il y a toujours eu en France cet exaspérant goût pour l’autoflagellation. Idem pour les disques, si il y a un mauvais morceau sur un album anglo-saxon, c'est une expérience. Si c'est sur un album français, c'est tout le disque qui passe à la trappe. Je me souviens quand Bashung a sorti Gaby, c'était un affreux variétochard tout juste bon à faire son épate chez Collaro, trois ans plus tard il fait Play Blessures et ça devient un rocker de la mort qui tue et Gaby devient culte !)))) C'est imbitable cette mentalité.
      Tout ça ne serait pas bien grave si les blaireaux qui raisonnent ainsi ne se sentaient pas dans l'obligation de ramener leur fraise à tout bout de champ. Genre ce mec (dont on parle avec Devant Hantoss un peu plus haut) qui n'écrit sur Johnny qu'une seule et unique fois sur son blog, en prenant pour angle son album le moins représentatif (Hamlet) pour le simple plaisir d'en faire une caricature à base d'arguments aussi convaincant que "Johnny a voulu faire son Melody Nelson mais con comme il était il n'a jamais écouté autre chose de Gainsbourg que Sea sex and sun"...Waouh. Avec une approche pareille, le gars est mûr pour écrire dans Infos Du Monde sur la femme à deux têtes qui a eu un bébé à trois couilles ))))

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  6. Je ne voulais pas en rester là et je regrette mon lien, il était malvenu ici. Moins pour me rattraper que pour placer un souvenir d'il a y quelques semaines. Après la disparition de Johnny Hallyday, c'est un collègue qui me pousse à regarder le film avec Luchini "Jean.philippe"
    Juste pour dire: cette scène où "Jean-Philippe" découvre "Quelque Chose De Tennessee", cette impression magique de quitter le scénario, la tête de Luchini écoutant l'interprétation.
    Je me moque de savoir si il n'y là que du talent d'acteur, j'ai été transporté et je me demandais... mais oui, elle a été isolée sur youtube et c'est bien "https://www.youtube.com/watch?v=GZRekLOdOgc"

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    1. Ne regrette rien, ton lien est très bien là où il est puisqu'il a permis d'éclaircir quelques points sensibles. Franchement je n'ai rien contre les avis divergents, ni la mauvaise foi, on en use largement ici, mais je ne lis qu'aigreur et snobisme dans son papier. Jusqu'à sa conclusion sur les galas toulousains... Bref.
      Parlons plutôt cinéma. Je tacherai de faire un petit topo sur les films avec Johnny Hallyday d'ici quelques temps. Pas mal d'entre eux méritent mieux que le sort expéditif qu'ils ont connu. Comme toi, on en a vu beaucoup depuis sa mort que l'on avait négligé à leurs sorties et les bonnes surprises sont nombreuses. La dernière en date, c'est Les Poneyttes. Un pur film 60's, kitsch comme il se doit mais loin d'être aussi creux que l'on pourrait l'imaginer.
      Love Me avec Sandrine Kiberlain est sublime d'esthétique et surprenant dans sa progression.
      Wanted est une bonne tranche de rigolade sacrément bien fichue, un peu dans la lignée des Démons de Jésus (pour situer).
      Salaud on t'aime est le meilleur Lelouch depuis bien longtemps.
      Conseil de famille avec Guy Marchand, Fanny Ardant et un étonnant Luchini, nous a régalé avec son ton décalé et ses personnages pittoresques.
      L'homme du train, aussi, est très bon.
      Et sa très brève apparition dans l'excellent Rock'n'Roll de Guillaume Canet est à pisser de rire.
      Il y a de quoi dire.

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    2. Oui, oui, "l'homme du train" je reste sur ma faim/fin car ... mon enregistrement programmé a stoppé en plein milieu. Ensuite oublié de chercher en médiathèque. Je vais me rattraper.
      Ce film a peu marché en France (Wiki explique qu'aux US ce fut pas mal, tant mieux pour Leconte!!) c'est une injustice (?) pour un Patrice Le conte comme je l'aime, j'avais la sensation de tomber dans un Simenon (ses romans hors Maigret surtout).
      Bon, je pars à la pêche du film...

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  7. encore un au revoir et à bientôt johnny sur les ondes. j'ai retrouvé mon premier émoi johnny-esque, c'était au générique de tanguy & laverdure ... et ma première sympathie pour l'homme dans "d'ou viens tu johnny" série b à la va vite sur m6 d'un soir d'été rien à foutre. j'ai cru percevoir dans ce film une bonne dose de foutage de gueule (il du se dire si elvis supporte ça je dois pouvoir le faire) ... malgré ça il joue super cool ... du coup j'ai moi aussi fait le parallèle avec elvis, c'est à dire voir cette ironie condescendante des barrières de classe sociale mais (tenez vous bien) par dessus l'idée d'un mouvement spontané dans divers points du globe qui permet de supporter plus zézément tout ce qui nous emmerde. comme pour la blonde et moi, retour de flamme ! au terminus des prétentieux tous ces connards ne sont rien que des clébards qui bavent (quizz ! traduction approximative d'un tube célèbre). quand à céline ça risque de me prendre un paquet de temps, déjà que je me suis tapé toute une compile dans la bagnole de ma frangine qui évidemment est cliente (et mon autre frangine c'est goldman aaargh !). moi en ce moment c'est plutôt lili des chrome reverse. mais c'est pas pour ses boucles à la poison ivy, parole !

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