lundi 20 avril 2015

A PRéseNT Tu PeuX T'eN aLLer



Richard Anthony est mort et mine de rien, c’est pas anecdotique. Richard Anthony, juif du Caire, forcément français, fut le premier. Avant Godard, avant Johnny, avant 68, avant le Rock qui fait rire. Le premier ou presque à vrai dire. Eddie Barclay et Eddie Vartan lui avaient servi de phare.


Là où Boris Vian et Henri Salvador se bidonnaient du Rock en bon jazzeux snobinards qu’ils étaient, Richard Anthony donna un visage (puis un double menton) à une jeunesse cachée sous le tapis par une société ne prônant que l’age adulte et les responsabilités. Les tristes mines qui mènent à la guerre il les balaya au tempo du Three cool cats des Coasters, ringardisant pour le meilleur comme pour le pire un Paris désormais distancé par une Amérique libératoire. Gary Cooper, Elvis Presley aux affiches des cinémas. Terminé pour la jeunesse de bailler autour de la radio de grand-mère, Brassens, Piaf, Trenet, de la poussière plein le canotier, même Aznavour ramera pour accrocher finalement le wagon des yéyés grâce à La plus belle pour aller danser et Retiens la nuit tout comme Gainsbourg le fera in extremis avec France Gall et ses sucettes. Ce seront les seuls compositeurs d’avant à survivre au rythme des 60‘s.



Richard Anthony a amené l’adaptation en France, le concept au delà de la simple reprise qui fait que l’on accapare une chanson, qu’on la transforme pour que la liesse locale s’en réjouisse. Le talent pour saisir l’air du temps et lui donner une définition qui fait l'unanimité. En 1959 ce fut Nouvelle Vague et rien d’autre. Comme plus tard ce sera Gabrielle, hymne du macho en pleine souffrance masochiste. Richard Anthony a ouvert le bal pour Eddy Mitchell, Sylvie Vartan, Dick Rivers et bien sur Johnny Hallyday, un bal des copains qui tiendra la dragée haute une bonne dizaine d’années avant le renouveau des auteurs/compositeurs à la française, Véronique Sanson en tête vite suivie par William Sheller, Michel Berger, Souchon/Voulzy, Daniel Balavoine, Francis Cabrel jusqu’à la main mise sur le processus des Goldman et Obispo, figeant l’habillage des mélodies dans ce que Bashung leur a toujours fait fuir, l’uniformité.


Mais Bashung était à l’exact opposé de Richard Anthony. Dans son registre, Bashung fut le dernier. Et comme pour qu’il y ait une fin, il faut un début, montrons lui le respect qu’il mérite.

Hugo Spanky 

Ce papier est dédié à Percy Sledge.

19 commentaires:

  1. Hé bin dit donc mon Hugo, tu dégaines plus vite que ton ombre.
    Et le train sifflera 3 fois avant d'entrer en gare que t'as déjà posté sur R A.

    RépondreSupprimer
  2. C'est juste ce que tu dis par rapport à Boris Vian et Salvador.. c'est dommage ce complexe d'être bon, parce que c'était quand même de bons musiciens à côté de ça...

    *elle est belle la photo de Veronique Sanson..

    RépondreSupprimer
  3. Inattendu (Le papier, pas la disparition) et touchant. Avec des passerelle étonnante qui fait plaisir, il n'y avait que toi pour finir avec Bashung!! Mes parents ont rencontrés M. Anthony lors d'un passage modeste dans une boite en Normandie (près de Vernon) et m'avaient fait un portrait adorable du bonhomme, en plein marasme financier à l'époque, ceci expliquant ses tournées modestes.
    Et moi, facile, c'est Ajanjuez qui me fait "pleurer" même si c'était facile. pas oublier qu'il avait un velouté de voix magnifique ce monsieur

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Inattendu pour moi également, je n'aurai pas cru que sa mort m'inspirerait quoi que ce soit à dire, pourtant ces quelques mots se sont imposés naturellement. Sans doute parce que le facteur humain de la musique me passionne de bout en bout et qu'il me semble qu'à sa façon Richard Anthony a été un sacré déclencheur. Ce côté détaché, désabusé dans les scopitones tranchait avec l'hystérie bêtasse qui était associée à la jeunesse. Nouvelle vague c'était le visage d'une génération qui voulait être prise en considération sans attendre de rentrer dans le rang. La propagation populaire des coups de boutoirs de Brigitte Bardot. Soudain, le monde était près pour les 60's.
      Richard Anthony fut notre première vedette à l'américaine. Cool, désinvolte et affirmé.
      On a trop tendance à avoir honte de tout ce qui vient de chez nous.
      Hugo Spanky

      Supprimer
  4. encore une fois, bon papier mr spanky.. bizz Pam

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Pam. Tu as vu que Selah Sue passe à Carcassonne ?
      Bises
      Hugo Spanky

      Supprimer
    2. oui, j ai vu , faut que je regarde les dates, suis pas a coté de carcassonne, vais voir ça. bizz Pam

      Supprimer
    3. Ouais d'autant que le single est extra mais l'album ne vaut pas tripette.
      Hugo Spanky

      Supprimer
  5. un peu trop pépère pour moi le richard. j'aime sa version "fiche le camp jack" de ray charles sans cracher sur sa tombe, elle est pleine de l'humour ... et aussi "nouvelle vague" cool ... je crois que même les chats sauvages avaient un meilleur parolier ! quand j'écoute vian/salvador/magali noel non, je ne peux pas croire que ce mépris de la chose dont je n'ai jamais lu qu'un papier moqueur sur elvis (et encore, à ses débuts ... plus la hype qui agace toujours si tu vois ce que je veux dire) soit plus une défense envers les médias de l'époque, un peu comme gainsbourg savais faire dans le genre ... parce que les enregistrements sont impec ... écoute "strip rock" avec magali par ex et dis moi que ça te le fais pas. sinon t'es dur avec ntm la vache, mais c'est la loi du hard rock !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. La musique de Richard Anthony je n'en connais que les volumes de ma fumeuse collection Impact et ce n'est pas tellement ce dont je voulais causer. Plutôt du rôle de ces mecs là au moment où ils vont partir les uns après les autres.
      La seule révolution des sixties aura été la prise en considération de la jeunesse, nouvel eldorado commercial jusque là méprisé. Pour le pire finalement quand on voit les désastres causés par la course au jeunisme à coup de botox.
      Quoiqu'il en soit, Richard Anthony, le premier, a accepté d'encaisser les rebuffades, les caricatures de l’intelligentsia (dont Vian malgré ses qualités musicales et surtout littéraires, Vian reste pour moi Vernon Sullivan avant tout).
      Voila c'était tout.
      Hugo Spanky

      Supprimer
    2. Du même avis que toi sur Salvador et Vian. Le rock'n'roll est une chose trop sérieuse pour être laisser entre les mains de comiques.

      On leur doit quand même une longue tradition de comiques troupiers dans le rock en France : les charlots, les Olivensteins, Elmer food beat et autre beruriers noirs, où l'humour potache masquait un manque de sensibilté.
      Un truc bien français, ça!

      Qualité littéraire de Boris Vian? A voir : moi ses bouquins me tombent des mains. J'ai lu aussi sa traduction de "L'homme bras d'or" et c'est bien son style qui est en cause.

      Supprimer
    3. Je bois du petit lait tellement c'est vrai. Le pire avec tous ces groupes c'est qu'ils ne sont même pas drôles tellement ils ont toujours les mêmes cibles prévisibles.
      Vian c'est de l'épate pour étudiants gauchistes.
      Hugo Spanky

      Supprimer
  6. ouais mais il reste le premier impact en ce qui concerne les olivensteins, bérus et les problèmes (avant qu'ils soient charlots) ... tu peux rien contre ça feignasse, tu parle de quelle sensibilité au juste ? t'aime pas c'est clair et quoi ? viens pas au concert alors , fais pas chier et dégage tout simplement, c'est quoi tes arguments ? le classements des disques chez ton revendeur ou un quelconque site internet ? t'écris des chansons toi ? avec tes schémas tous cuits crétin numérique tu fais quoi ? ici c'est juste pas pareil comme par ailleurs pauvre demeuré, t'es zéro ... ha ha ha chuis sur que t'es un super danseur toi, les mecs comme toi j'en ai ma claque depuis un bail, va sautiller chez dee jay mes couilles dans l'sampleur et crève.

    RépondreSupprimer
  7. Salut Hugo! Il y a quelque chose sur mon blog aujourd'hui qui devrait t'intéresser ...mais rien à voir avec Richard Anthony! Je tiens mes promesses... Amicalement ! Frac

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Il marche pas ton lien ;)
      @Pascal Arcade t'es qu'un connard bourré pathétique !

      Supprimer
    2. Extra le petit Stephane ! Merci amigo.
      Hugo Spanky

      Supprimer
  8. ouais si tu veux ...

    RépondreSupprimer
  9. Vindjiou ! T'as pas peur toi : citer Balavoine, Berger, Obispo, Goldman dans ta chronique sans te faite étriper par la meute… ça tient du miracle !!!!!
    Moi, je valide ! :-)

    RépondreSupprimer