vendredi 13 juin 2014

LaNa DeL ReY, uLTRa DouceuRS & LaNGouReuSes ViRuLeNCes


Lana Del Rey me complique la vie, je la voudrais naturelle et assumée, elle débarque trafiquée comme une voiture volée et incapable d'aligner deux mots sans dire une entourloupe. Je la voudrais estivale, colorée, fleurie, toute de légèreté habillée, elle se pose sur ma platine accompagnée de trois tonnes de blues et d'atmosphères à faire passer James Ellroy pour Le club des cinq. Je voudrais ne lui prêter aucune attention, j'y reviens sans cesse.

Oui, Lana Del Rey est une fille compliquée, la New-yorkaise, on le sent bien, peut nous claquer entre les doigts à tout moment. Elle vit en bordure de la réalité, dans un monde où les esprits troublés des idoles éternelles trouvent refuge dans son frêle corps de princesse Pop. Lana Del Rey est habitée, surpeuplée et terriblement seule à la fois. Lana Del Rey est customisée pour séduire et authentique, on lui reproche de n'être qu'illusion, elle est vision, la sienne, elle s'est inventée de toutes pièces pour mieux se ressembler. Je vous le dis, Lana Del Rey est une fille à problèmes.




Malgré tout, parce que l'élégance, la malice et le talent lui accorde le droit de faire ce qu'elle veut, j'étais sur les rangs pour choper une place pour son concert du mois prochain à la cité de Carcassonne, raté ! Et me voila avec ce nouvel album qui tourne en boucles alors que la matinée est rayonnante, m'en fous, la plage peut me chanter son chant des sirènes je ne sors pas de chez moi, ou alors seulement pour aller me faire arracher une dent. Parce que ce matin, je veux sentir la glaciale morsure, me laisser enrober par l'ambiance écorchée, détachée, je veux me faire plaquer par Lana, que ce soit contre un mur ou comme une merde. 



Ultraviolence, donc, deuxième album de la demoiselle, si on fait l'erreur d'ignorer ses enregistrements tendance Country hypnotique gravés avant mutation sous le pseudo de Lizzy Grant ou celui de May Jailer, est tout aussi addictif que ce Born to die qui me ravit depuis deux ans déjà. Ultraviolence est supérieur à ce qui le précède tout connement parce qu'il ne contient aucun temps mort et énormément de temps forts. Cruel world vous saisit d'emblée, oubliez le reste, plus rien d'autre n'existe, ce n'est pas aujourd'hui que vous ferez vos comptes. Guitare psychédélique, ambiance cradingue, mélodie lancinante, le décor est posé. Chaque titre est un ravissement,  Ultraviolence et son echo de wah wah, Brooklyn baby, la violence sous-jacente de West coast, parfait single avec son riff et son ooh baby ooh tout droit venu de Stevie Nicks. Le pigeonnant négligé de soie aux dentelles de fuzz du bien nommé Shades of cool, Money power glory et sa guitare qui s'arrache au dessus du flow des voix superposées. Pretty when I cry tout en beauté délicate, le bluesy et entêtant Sad girl, The other woman jazzy, cuivré. C'est pas sorcier (ou plutôt si) même parmi les dispensables bonus de l'édition DeLuxe se trouve un titre beau à vous faire croire en n'importe quoi, Black beauty.


Ultraviolence ne change pas la donne il la porte au pinacle, tout juste se distingue t-il par une plus grande présence des guitares. Et d'ailleurs, je me demande qui serait assez fou pour vouloir changer quoique ce soit à l'univers si unique de Lana Del Rey. Il est suffisamment rare de trouver ne serait-ce qu'un semblant d'originalité dans le formatage en règle des artistes actuels. Ultraviolence, ses battements de sourcils, ses ambiances en étau, ses pétales séchés qui virevoltent dans un ciel chargé en orages du mois d'Aout. Ultraviolence pour de bien douloureuses douceurs.



Lana Del Rey me complique la vie et j'en redemande. Derrière son masque froid, la beauté quasi impersonnelle de son visage, se cache la musique la plus humaine du moment. Celle qui vous touche au plus profond. Grand public et intime, destinée à un long règne, Lana est de ces stars que l'on ne voudrait que pour soi. 
Une complication de plus à porter au dossier.



Hugo Spanky


 Lana Del Ranx, clic 

37 commentaires:

  1. Plutôt contre le mur, si je peux choisir. Vais écouter le nouvel opus de la belle.

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  2. C'est vrai qu'elle est très... magnétique si je puis dire ;)))
    Cet album est absolument magnifique et bien qu'ils soient sublimes aussi, beaucoup plus léger que les précédents.
    Il existe un morceau inédit qui n'est pas sur l'album : Meet Me In The Pale Moonlight qui est de toute beauté. Celui-là je le veux en maxi ! (à bon entendeur ;p) ;-)

    Sylvie ♥

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  3. viiii, super!!!! vais la voir , me tarde!! bises a tous et toutes. Pam

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  4. Miss Del Rey s'est empêtrée dans des problèmes d'image, c'est dommage car ils ont occulté et occultent encore ses qualités réelles de songwriter. "Cruel World" et "Brooklyn Baby" sont de belle tenue. (J'imagine un morceau en duo Lana/Mark Lanegan.)

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  5. Pam, on compte sur toi pour nous raconter le concert, on s'y est pris trop tard c'était complet en une semaine.

    @René Claude, l'image, j'effleurais le sujet dans le papier sur Jane's Addiction, est devenue une composante primordiale depuis...les années 50 ! Depuis James Dean, Marilyn Monroe, Elvis, regarde comme sa symbolique s'est réduite à un costume blanc constellé de dorures.
    Ces derniers temps c'est même devenu un business à part entière, il suffit de voir comme les moteurs de recherches deviennent pingre en la matière et la façon dont dans des proportions inverses les livres de photos s'affichent dans les devantures des libraires. La grosse différence avec les attitudes et dégaines des uns et des autres jusqu'aux premières années du Hip Hop c'est que depuis lors les marques récupèrent quant elles n’instaurent pas, les looks calculés par ordinateur des nouveaux artistes, chacun ayant sa cible prédéfinie, sa fonction a remplir auprès de la case choisie, de Pharrell Williams à Lana Del Rey, certes.
    Le Thrift shop de Macklemore abordait le sujet avec malice. On vit l'époque de la culture sponsorisée, reste à savoir si c'est pire que celle de la culture subventionnée de notre exception française.
    There's no business like show business, c'est fini, dorénavant tous les business sont les mêmes.
    Hugo Spanky

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    1. "On vit l'époque de la culture sponsorisée, reste à savoir si c'est pire que celle de la culture subventionnée de notre exception française."
      On touche le cœur de l'affaire avec ce constat. Quand on apprend à des musicos britanniques ou américains qu'en France et en Suisse, l'Etat finance (en partie) l'activité musicale, ils restent pantois. Je connais d'anciens activistes rock de ma génération qui ont aujourd'hui le statu de fonctionnaire et même de cadre culturel... La multiplication des postes au Dpt. de la Culture est symptomatique de cette situation dont la conséquence est un manque de mordant dans la production discographique locale et nationale. ("Hunger is an energy" chantait Johnny Lydon avec PIL.) Le rock anglo-saxon que j'apprécie est le fruit d'initiatives privées. Je préfère un musicien qui accepte de lier un temps son art à une marque que les longues figures de nos subventionnés systématiques. Les pionniers du rock'n'roll jouaient déjà pour des shows sponsorisés. Là où ça coince, c'est quand l'artiste aliène son image pour satisfaire son sponsor. La perception est alors brouillée.

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  6. ... sauf que le Thrift Shop a du se retourner contre Macklemore vu que ce dernier a aussi sa marque de vêtements qui ne sont pas des plus donnés, mais tout de même rien à voir avec la ligne hors de prix de Joey Starr qui a joué sur la corde sensible des parents les plus pauvres.
    Quand à Lana Del Rey je me demande si elle s'est si empêtrée que ça dans cette image (à moins qu'elle soit atteinte du syndrome d'Emmanuelle Béart...) je trouve qu'elle reflète physiquement tout à fait son époque et sa musique.

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  7. Elle est le reflet d'une époque de confusion... organisée ou entretenue ? Je ne suis pas complotiste, mais je me pose tout de même certaines questions. ;)

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    1. Composite et de bon goût. Elle a prélevé l'essence de ses propres icônes et ils ont repris corps à travers elle sans prendre le dessus. C'est magique non ? ;)

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  8. Elle ne m'a pas eu tout de suite avec Brooklyn Baby. J'ai du l'écouter plusieurs fois. C'est entêtant, envoûtant et, ici ou là, même un peu irritant, mais à la fin j'ai eu envie de le rejouer.
    Vous savez quels sont les disques de chevet de Miss Del Rey ? (J'entends des échos bien intégrés de Mazzy Star et aussi de Kate Bush)

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    1. Je rajouterais du Yoko Ono, du Marilyn et du Stevie Nicks ;)))

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    2. Il y a du Elvis Presley en elle, au sens Chris Isaak du terme. Et Sylvie a raison, il y a aussi plus de Yoko Ono qu'il n'y parait.
      Hugo Spanky

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    3. C'est exactement ce que je pense elle a ce "lost in translation " couplé avec du Presley / Issak, un côté éperdu. Ma cop's Vintage a assisté au shooting " nue & chopée au cou" Elle est ultra maquillée... tout est pesé minutieusement à l'américaine mais le talent est indéniable, elle prend aux tripes. Les Spanks merci pour ce message, on est complétement débordée, en plus vacances au Maroc pour ma cop's et moi bientôt je vais aller me perdre en vélo en Vendée. Le post est prêt pourtant, mais le temps manque... Je pense bien à vous et moi aussi nos ping-pong de haut vol me manquent...Bises !!!! M-C

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    4. Si ta copine a besoin d'un coup de mains pour la prochaine séance de poses, je veux bien rendre service, n'hésites pas à me déranger. ;-)
      Bises
      Hugo

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  9. Sur le titre Ultraviolence, il y a de lointains échos country. Possible ? Une précision: je suis à jeun. ;)

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    1. Il circule pas mal de ses premiers enregistrements sous les titres Unreleased et Other song avec des chansons comme 1949, Elvis, Boarding school ou la reprise de Chelsea hotel N°2 de Leonard Cohen qui sont parlantes quant à ses racines tout en étant scotchantes tellement tout l'univers de la demoiselle est déjà en place dès le début.
      Hugo Spanky

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  10. Ce "Ultraviolence" a végété pendant quelque temps sous une autre forme qui ne satisfaisait pas la dame; c'est sa rencontre avec Dan Auerbach (du groupe The Black Keys) qui débloqué l'impasse dans laquelle elle se trouvait. Avec lui aux manettes en tant que producteur, elle a refait son album pour en obtenir le résultat que l'on connait désormais.
    Ce type a bien du talent à revendre et je vous invite à écouter ses autres productions:"Locked Down", le remarquable album de Dr.John et le très roots "Pushin' against a stone" de Valerie June.
    Et alors qu'avec Hugo nous sommes en désaccord là dessus, j'estime que son ouvrage avec The Black Keys n'est pas a négligé lui non plus (le justement célébré "El camino" ou bien encore "Magic potion" sont là pour en témoigner).

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    1. La touche Country de Lana del Rey est bien réelle, elle a commencé sa carrière en étant beaucoup plus ancrée dans la Country qu'elle ne l'est aujourd'hui. Il y a du Lyle Lovett dans son univers et du Nancy Sinatra également.
      Les Black Keys je ne dis pas que c'est nul mais je trouve qu'ils n'ont pas donné ce qu'ils pourraient donner, ou plutôt qu'ils sont réducteurs pour ce que Dan Auerbach semble capable d'offrir.
      A suivre.
      Merci pour toutes ces précisions cher Mister Max, je suis impatient de connaître ton opinion sur ce Ultraviolence qui a les arguments qui manquaient à Born to die pour te convaincre.
      Hugo Spanky

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  11. Mais au delà de ses influences musicales il y a le cinéma qui est peut-être plus présent encore. Son univers tout entier (Blue Velvet etc..), sa dégaine bucolico-romantico-immaculée contre carrée par ses tatouages, ses bagues poings américains et l'ambiance parfois tragique de ses clips donnent une atmosphère très cinématographique en fin de compte...

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    1. Très juste ma chérie bibi, elle est hollywwoodienne colors by Deluxe, Lana.

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    2. Dans le titre "Ultraviolence", on perçoit l'influence du cinéma et des musiques de film. Il a un potentiel évocateur ou un mood que ne renierait pas Nick Cave. (celui de 2014)

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    3. J'ai enchaîné l'album de Lana au dernier disque de Nick Cave: ils correspondent.

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  12. ooops vous etes trop pointu pour moi!!! je vais pas chercher aussi loin!!! disons que je fonctionne au feeling!!! pam

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    1. ;-) Et tu as bien raison, Pam. Le feeling est le plus sûr moyen d'aimer ce qui nous touche au plus profond, quand une musique nous donne des frissons peu importe la couleur des chaussures du guitariste.
      Hugo Spanky

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    2. Le diable, qui se planque dans les détails, aime aussi le feeling. ;)

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    3. Alors le diable doit adorer Pretty when I cry, mon tout nouveau chouchou de l'album, fantastique.
      Hugo Spanky

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    4. Depuis 24 heures, j'écoute en boucle Old Money.

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    5. Ce papier va me rendre fou, chaque jour je le retouche car, comme à toi, chaque jour m'amène un nouvel éclairage, une nouvelle chanson se détache et devient ma préférée quasiment à chaque écoute. Je sens qu'il va nous faire longtemps cet album, bordel ça fait du bien, un disque aussi riche.
      Hugo Spanky

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    6. J'écoute les albums anciens de Chris Isaak et j'entends dans les compos de Lana des résonances. A l'époque, les intégristes du rock boudaient le rocker surfeur glamour. Ils le trouvaient trop propre, trop beau (pure jalousie ;) et lui collaient des intentions terribles: plaire aux dames et vendre ses disques, rendez-vous compte, quel culot ! Chris a été bien plus inspiré que ses contemporains. Il n'a pas encombré ses disques de synthés, de boîtes à rythmes et de machines à effets qui plombent tant d'albums sortis durant les 80's, voilà pourquoi je trouve que ses disques ont bien vieilli. Quant à sa crédibilité, il n'a de leçons de rock'n'roll à recevoir de personne.

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    7. Tu prêches un archi convaincu, Chris Isaak j'ai adhéré dès Silvertone, un album exceptionnel, bouleversant, il a à lui seul remis au centre du débat tous les ingrédients que les stéréotypes ridicules du revival rockabilly avaient occultés. Avec Chris Isaak renaissaient les romances célestes de Roy Orbison, la trompette nocturne de Chet Baker, les rythmes lancinant de la Nouvelle-Orléans. Ce gars là est en or et il est indéniable qu'il doit avoir une place de choix dans les disques de Lana Del Rey.
      Silvertone, Forever blue, Heart shaped world, Baja sessions sont indispensables et les autres sont loin d'être négligeables. C'est simple même son disque de Noël est fantastique.
      Si lui n'est pas crédible, personne ne l'est.
      Hugo Spanky

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    8. "Ce papier va me rendre fou, chaque jour je le retouche..." C'est un des avantages appréciable de la formule blog. Pouvoir revenir sur un avis, raccourcir ou rallonger un billet concernant un bouquin ou une plaque, y ajouter des photos, voire le liquider pour une raison ou une autre - ça m'arrive quelque fois.

      A propos de musique au cinéma, je n'ai encore rien trouvé de solide sur le nouveau film de Clint Eastwood, "Jersey Boys" inspiré de la vie et de la carrière de Frankie Valli & The Four Seasons, un groupe doo-wop tardif, genre méconnu en Europe mais qui offre des perles pop. Plus de 20'000 groupes auraient gravé des titres doo-wop !
      Quelqu'un l'a déjà vu ? (Il est sorti il y a deux ou trois jours.)

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    9. http://lesfilmsabobo.blogspot.com/2014/06/jersey-boys.html
      La seule chronique que je connaisse à ce jour.

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  13. Elle est sublime... Les racines sont country sont plus qu'évidentes. (country du 21 ème siècle)

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    1. L'importance de la country est enfin reconnue: blues + country= rock'n'roll ! L'ignorance du grand public a été entretenue durant des décennies par des critiques sous influence idéologique. Pour eux, la country était un genre douteux, réac' et j'en passe. Il faut dire à la décharge des oreilles plus jeunes qu'elle a été fossilisée durant les 80's. Les American Recordings de Cash ont participé à cette reconnaissance tardive en Europe.

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    2. A qui le dis-tu.... Et encore comme le dis Hugo, Cash, c'est le plus mauvais.

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    3. La Country c'est la base et la finalité en même temps, le pollen et la fleur. L'aboutissement de tous les folklores du monde cramés par le soleil, salis par la poussière, entachés par le sang du pêché originel de l'Amérique et sa quête de rédemption.
      Lana Del Rey incarne tout ça et plus encore, elle mêle à ces racines là tout le glamour italo-gangster de Brooklyn comme du Las Vegas de Bugsy Siegel, le Hollywood de James Ellroy, le souffre de South central et comme elle est New-yorkaise elle sait synthétiser tout ça avec originalité.
      Les critiques accentuent la participation au disque de Dan Auerbach mais je crois qu'il en aura plus appris d'elle que l'inverse. En ce moment je suis plongé dans les unreleased et les mixtapes de la demoiselle, c'est juste hallucinant le nombre de styles et d'influences qu'elle brasse (sa version de The happiest girl in the whole usa de Donna Fargo ne me lâche pas). Tu as trouvé le bon mot, Serge, elle est sublime.
      A propos des critiques, si la Country est aussi mal-connue ici c'est parce qu'ils n'ont jamais su en parler, ces gars ne parlent pas de musique, ils vendent de la légende, de l'anecdote, du symbolique mais ne sont pas fichus d'en faire saisir (ou eux même d'en saisir) l'essentiel pourquoi qui fait que les choses sont ainsi.

      Hugo Spanky

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    4. Bon ça y est, j'ai enfin écouté - en boucle depuis trois jours! - cet "Ultraviolence" et effectivement c'est une splendeur incontestable.
      Typiquement le genre d'album envoûtant qui vous happe dès la première écoute pour ne plus vous lâcher jusqu'à ses ultimes secondes. Ce sont plus de 60 minutes de musique tout en finesse qui vous transporte dans un univers certes sombre mais dont la beauté vous frappe direct au coeur.
      L'analogie que vous établissez avec Chris Isaak est plus que fondée tant TOUTES les compositions de ce disque sont de la même trempe que des merveilles telles que Waitin for the rain to fall, Lie to me, Wicked game ou bien encore Dancin'. Tout comme ce bon vieux Chris, Lana possède une sensibilité artistique à fleur de peau qui transcende sa musique et la rend de ce fait particulièrement touchante.
      Grâce à l'apport de musiciens remarquables (Kenny Vaughan à la guitare, Russ Phal à la pedal steel et Leon Michaels sur tout sorte de claviers) et la production impeccable de délicatesse de Dan Auerbach (écouter donc l'album "Supernova" de Ray Lamontagne qu'il a également produit et vous ne douterez plus que ce sacré bonhomme a lui aussi contribué pour beaucoup à la réussite de l'album de Lana), elle a trouvé un écrin idéal pour habiller ses chansons qui feront désormais date.
      Quant à ses racines country, ce n'est que par petites touches qu'elles affleurent encore au détour d'un morceau.
      A propos de country, je vous recommande chaudement - quoique dans une genre volontiers plus psyché - "Phosphorescent Harvest", le dernier album du Chris Robinson Broterhood (oui, l'ancien chanteur de The Black Crowes) qui se hisse également au firmament.

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