Il y a eu 8 ans à Noël disparaissait James Brown et aussi con que ça puisse paraître quand le film Get On Up est sorti je l’ai boudé, refroidi par la bande annonce française; oui, on est con parfois. Que Mick Jagger ait produit le long-métrage n’a pas suffit pour que je me rende dans les salles obscures alors que je vous le dis sans détour, le film est carrément une tuerie !
Quant à celui qui joue Bobby Byrd vu que c'est le Lafayette de True Blood, il n'est guère étonnant qu'il fasse un peu maniéré mais bon c'est vrai qu'il assure aussi, le bougre.
En outre, revoir Dan Aykryod dans un rôle qui lui va comme un gant, lui l'amateur de soul music, fait également plaisir à voir.
Le film file à toute berzingue, il s'accorde au rythme de vie trépidant de ce frappadingue de Brown à merveille. La première scène est fantastique (faut pas toucher à ses w.c. personnel, bordel !), celle au Vietnam de la folie totale et le regard caméra de contrition qu'il jette après avoir foutu une branlée à sa femme, un grand moment. De toute façon ce film n'est fait que de moments forts qui ont jalonné la vie de James Brown et par conséquent il ne pouvait qu'être monumental au vu de la vie mouvementé du bonhomme.
Le seul reproche que je ferais, c'est qu'ils ont pris quelques libertés avec la vérité pour que la narration soit cohérente. Je suis en train de lire l'épatant Sweet Soul Music de Guralnick et combiné à la lecture du Nowhere to run de Gerri Hershey on peut constater qu'il y a clairement des faits qui ont été arrangés, mais en même temps ils étaient bien obligés car sinon le film aurait duré des plombes.
Du coup ce Get on up m'a motivé pour m'attaquer de façon beaucoup plus approfondie à la carrière du Soul Brother N° 1 et là je découvre des merveilles dont je ne soupçonnais même pas l'existence. Les albums Cold Sweat, It's a new day-Let a man come in, Hey America m'ont bien scotché et la B.O. de Black Caesar est sacrément réussie elle aussi. En revanche, j'ai beaucoup plus de mal avec ces morceaux funk qui s'étirent au-delà du raisonnable et qui peuvent gâcher l'unité de certains albums (Get on the good foot notamment aurait été parfait sans deux titres pas folichons et bien trop longs).
Excité comme un SDF devant une tranche de foie gras et bien décidé à parfaire ma culture à coups de biopics rutilants, j’entrepris le visionnage de The Temptations, un téléfilm dantesque de plus de 2h30 reconstituant avec minutie le parcours semés d’embuches de ceux qui firent passer le Doo Wop d’amusement pour la jeunesse au rang d’Art majeur ! Et là encore le résultat est excellent ! Acteurs au top, numéros musicaux réussis et reconstitutions d'époque soignées, cette production télévisuelle à tout du long métrage de cinéma.
De plus ils n'ont pas hésité à égratigner le mythe. Alors que ce groupe symbolisait la joie de vivre paradoxalement on se rend compte que ses membres n'ont pas été épargnés ni par les crises d'ego, ni par les addictions de toutes sortes et encore moins par les tragédies.
Grâce à ce téléfilm, je suis allé écouter les albums solo de David Ruffin et il faut reconnaître qu'il y a de très bonnes choses dessus (My whole world ended, son premier, est superbe notamment).
Voila donc de quoi attaquer 2015 avec du rythme, de l’émotion et une incommensurable dose de passion qu’il ne serait pas inutile d’injecter à nouveau et dans le cinéma (pitié, vous avez vu les blockbusters annoncés comme tel pour l’année qui démarre ? Un cauchemar) et dans la musique.
Avec ces deux biopics là (quel nom à la con biopic) on est clairement dans le très haut niveau et comme tu le dis si bien c'est pas du Tina Turner la jolie princesse, y a tout, les bons et mauvais côtés des bonhommes. Point de légende, de l'humain !
RépondreSupprimerLa construction de celui sur James Brown est fantastique, un vrai numéro d'équilibriste.
Comme toi j'ai fait l'erreur de ne pas me rendre en salle et comme toi je le regrette.
James Brown n'a pas fini d'honorer RanxZeVox de sa présence je compte bien torcher un truc ou deux sur cet immense génie.
Quant au Funk, colle toi un pack de desperado dans le cornet et pose In the jungle groove sur la platine, tu verras dès que la transe va te saisir tu seras addict pour le restant de tes jours. Fais gaffe quand même en te lançant dans le grand écart facial, tout le monde ne s'en remet pas.
Hugo Spanky
chez Sundazed, superbe réedit du fameux concert de Paris 71( 3LP) avec BOOTSY COLLINS des Pacemakers...Une tuerie
RépondreSupprimerLove Power and Peace!
Marius
Excellente nouvelle, ce bijou n'était sorti qu'en cd, l'enchainement entre Brother rapp et Ain't it funky me scotche à chaque écoute.
SupprimerMerci l'ami.
Hugo Spanky
Je ne savais pas qu'il y avait film sur lui !
RépondreSupprimerJe vais de ce pas me le procurer !
Merci Ranx et bonne année.
Un conseil: ce long métrage est à visionner exclusivement en version originale sous titrée français parce que le doublage français de la voix de James Brown est une hérésie, un sacrilège de sa mémoire !
SupprimerOù est donc passé l'heureuse époque des doubleurs français de talent ? Envolé comme tout le reste apparemment...
Bravo, le JB vu lui il y a quelques jours (en VF hélas, mais madame.... enfin, ils ne traduisent plus et ne refont plus les titres en Français, imaginez!!) Et j'aime les moments de répétitions où le film ferait croire au miracle. Vous vous souvenez de la scene où les musiciens discutent les placement de temps et que JB leur fait la leçon, c'est quoi ton instrument?? Une guitare! Non!! C'est du rythme (ou beat, ou tempo, je commence à oublier, merde)
RépondreSupprimerL'histoire des WC est encore mieux que ce que j'imaginais, le speech à la bonne femme (la pauvre)
Le reste?
J'ai le film sur les Temptation, mais je ne l'imaginais pas aussi percutant. Donc je note
Questions: Traduits en Français les deux livres que tu évoques dans ton papier?
(Je confirme Ruffin, que je redécouvre depuis peu
La scène où il boxe gamin et que les musiciens se lèvent et entament Cold sweat (il me semble) est une grande réussite aussi. Sinon, les instruments dans la scène de répétition c'est des percussions ! Et pas autre chose.
SupprimerLes deux livres sont traduits en français, Sweet Soul Music est une bible monumentale et incontournable. Nowhere to Run je ne l'ai pas encore lu et Harry Max est en vacances, il t'en diras plus à son retour.
Hugo Spanky
Oui, ça m'évite de le revisionner, les PERCUSSIONS... le Funk est né!!!
SupprimerAlors que le Sweet Soul Music de Guralnick se concentre uniquement sur le mouvement soul dans le sud des States (Stax, Muscle Shoals Sounds, Hi records, etc.) en nous mettant au coeur de l'action à travers tous les protagonistes qui ont contribué à son émergence, son succès et son inévitable déclin, le Nowhere to run quant à lui est son idéal complément puisqu'il évoque en plus toute la partie Motown.
SupprimerCes deux livres sont des trésors d'informations qui incitent à se plonger corps et bien dans ce foutoir ahurissant de richesse que représente ce style musical. Et ils ont pour avantage d'avoir été écrit dans les années 80 lorsque la plupart des acteurs importants de la Soul étaient encore en vie afin de pouvoir apporter leur précieux témoignage.
Petite anecdote: j'ai vu James à Toulouse en concert au début des années 90, il venait juste de sortir de prison.
RépondreSupprimerA un moment dans le show, quatre danseuses sont apprarues. Trois blanches et une noire. Les trois blanches tenaient un baton avec un drapeau américain et la noire n'avait qu'un baton sans drapeau.
Fallait il y voir un message? Je me le demande...
A voir les émeutes de Ferguson, il semblerait que rien ne soit réglé en 2014.
Et ses petits mocassins dorés tu t'en souviens ? Il nous avait débarrassé de Living in America d'emblée de jeu (façon de parler vu qu'il a déboulé après un bon quart d'heure de tour de chauffe) et ça c'était très bien. Je ne suis pas peu fier d'y avoir été à ce concert, on s'en rend compte maintenant mais c'était des tranches d'histoire tout ça, James Brown à Toulouse ! Putain de ville, Brooklyn sur Garonne.
SupprimerHugo Spanky
Oui d'ailleurs, c'est sur Living America que ça s'est passé ce truc... je me rappelle très bien du tour de chauffe...
SupprimerBon je veux pas faire la trouble-fête mais je suis quand même moins enthousiaste que vous. J'ai aimé Les Temptations, Carole King, Les Beach Boys, celui aussi sur Chess Record etc, mais même s'il y a de sacrés bonnes idées et de bons acteurs ils restent toujours plus près du genre téléfilm.
RépondreSupprimerJe vois ce que tu veux dire mais je ne mettrais pas le curseur au même endroit, film ou téléfilm la différence n'existe plus si ce n'est que dans un cas ça sort en salles et dans l'autre non mais sinon ce sont tous des téléfilms dans le sens où ce sont les chaines de télé dorénavant qui financent le cinéma et non plus les studios.
SupprimerJe pense que ton ressenti vient de l'image numérique, trop propre, y a plus de grain nulle part, d'ailleurs y a plus de pellicule, juste des numéros dans un logiciel, hélas cet état de fait ne se limite pas aux biopics, c'est le cas de l'ensemble du cinéma d'aujourd'hui. Après, forcément que nous on ne s'en rend pas trop compte vu qu'on regarde principalement des films qui ont trente ans minimum et que du coup le passage à la couleurs est déjà une sacrée nouveauté pour nous. Heureusement que Harry Max est là pour nous plonger de temps à autre dans le 21eme siècle sinon on aurait rien vu de plus récent que Les Soprano ;-)
Bisous Milady.
Hugo Spanky
C'est sur ! ;)) Tu me diras ça m'a fait le même effet hier avec Mad Max, je ne l'avais jamais vu d'aussi bonne qualité, j'ai cru que c'était un remake au début tellement ! ;))
SupprimerJ'ai trouvé ton cadeau pour le prochain noël (je sais c'est pas de suite) une télé noir et blanc à laquelle je raccorderais le magnétoscope (pas de péritel qui tiennent le câble antenne suffira) après avoir pris soin d'entreposer nos vhs dans un coin bien humide. Et en prime je me démerderai pour choper des vidéos de Pierre Bellemare, on va s'éclater comme des fous avec tout ça.
Supprimer2015 on t'emmerde !
Hugo Spanky
Pas d'accord du tout sur le soit disant côté téléfilm de Get on up.
SupprimerLes moyens sont là et cela se voient à l''écran: toutes les diverses époques que James a traversées sont crédibles à chaque instant du fait d'une reconstitution léchée (d'ailleurs en raison du mélange de temporalités du film il ne pouvait en être autrement sous peine de plantage intégral), l'image n'est pas en 35 mm certes mais pour une fois le numérique n'a pas un aspect froid et les couleurs sont chaudes et nous ravissent les mirettes, les numéros musicaux ne sont pas au rabais - ah ça non, bordel ! - et ça envoie sévère quand ils viennent nous exploser les esgourdes et, enfin, TOUS les acteurs du plus petits rôles au plus grands sont impeccables.
Sinon puisque vous avez enchaîné sur Mad Max (mais c'est quoi ces transitions improbables, nom de Dieu !), je viens de voir la bande annonce du prochain et la, OUI, putain ça fait peur tant le numérique et les effets spéciaux pourraves qui l'accompagnent sont à vomir: c'est bien simple et surtout navrant, on se croirait devant des cinématiques de jeux vidéo. On ne pouvait pas rêver mieux pour trahir l'essence originelle de cette saga. Ces cons là m'ont tout l'air d'avoir fait pire que l'épisode 3 de sinistre mémoire !
hoops!!!!mr spanky m a l air bien énervé!!! lol!!! bon ben je vais m en tenir aux chamallows, hein!!! sont toujours en couleurs et pas de branchements a faire, si ce n est allumer la cheminée.... bizz a tous. pam
Supprimerpareil que m'sieur harry, quand j'ai vu la bande annonce, j'ai tiqué, je me suis dit que le choix de l'acteur était trop beau gosse, mais en fait ça prend, une bonne surprise que cet acteur ! alors les scènes de répétition bien sur, avec le musicien qui pastiche son boss ha ha, j'ai bien aimé aussi avec little richard (le côté j'en veux de james brown en clin d'oeil) les dialogues avec bobby bird ... quand tu pense que la réalité devait être bien plus rude pour le groupe et le nombre de concerts qu'ils ont du jouer et le nombre d'anecdotes qu'on ne saura jamais, ça laisse rêveur ... ils ont inventé le funk en même temps que les fabuleux meters, vous avez du écouter aussi les albums des jb's, instrumentaux groovy avec invités au chant, compilé dans les 2 albums "james brown funky people", de la bombe ... une histoire trop longue à raconter sans doute, ce groupe pourrait inspirer d'autres biopics, moi je serais client. j'avais payé mon billet pour james au printemps de bourges (avec les pogues et daniel jean renaud et ses kingsnakes en vedettes euh ... américaines ! ) ... il est pas venu ... j'ai raté la légende ... mais j'ai pu découvrir trouble funk qui était venu assurer l'intérim, et je peux vous dire qu'ils nous ont fait passer un grand moment ! ... complètement d'accord avec l'argument "c'est quoi ton instrument?? Une guitare! Non!! C'est du rythme" , c'est ça le secret d'un bon riff de guitare par exemple ... à très bientôt pour vous reparler des concerts que j'ai raté, pas tout en même temps ce serait de la gourmandise ...
RépondreSupprimerBonne idée de rubrique les concerts que j'ai pas vu, si tu veux aussi nous faire les disques que t'as pas écouté, je suis preneur aussi. Je rigole même pas, raconter pourquoi on n'est pas allé voir untel ou untel je suis sûr qu'il y a des trucs qui peuvent sortir d'un concept pareil.
SupprimerTrouble Funk ça devait être mortel, en plus de pas être courant, les groupes Sugarhill records ont pas souvent joué en France. Si y en a que le sujet intéresse j'en profite pour caser le lien vers mon papier sur le Go-Go Funk de Washington
http://ranxzevox.blogspot.fr/2013/10/go-go-washington-dc.html
Hugo Spanky