jeudi 2 février 2012

LA découverTe ou l’ignorancE



Un ti papier en écho à çui d’cousin Hugh, Hip Hop Style, que c’est-il donc t’il passé ? Pa’c’que la même chose me travaille, les mêmes questions me pose, les mêmes peurs me font chier !!

Pas mal de points communs du Hip Hop à notre si cher Punk Rock, une explosion venue de la rue, des jeunes, une explosion de plein d’bonnes choses, ouverte, généreuse mais l’une comme l’aut’ qui finisse par un ti bam de pétard mouillé, pire, une déflagration de résidus bêtes et méchants.

Pour moua, c’est très perso mais c’est comme ça, le Combat Rock s’est arrêté en 83, vers le mois d’septembre yu know !
J’dis pas qu’après c’est l’néant mais sincèrement, un groupe Rock, Hum … 

Mais même pas triste, oh non surtout pas, limite libéré, tranquille, le Punk s’était aussi un peu ça, ouv’ les yeux et vis ta vie, zip it up sitôt dit, vlan, j’en ai de suite profité pour approfondir mon amour des Jamaïcanneries des années 60, plus un peu celles du moment mais faut êt’ honnête, c’était encore un peu trop frais pour moua ! Plusieurs longueurs de bassin dans mon Rythm & Blues Chéri mais y me manquait quand même un truc, l’agressivité, chose assez primordiale dans mon univers et pour ça, pas question de se pencher sur du Punk pas mort, du coup quoi ki nia ?

Le Hip Hop, bien sûr découvert grâce, et oui encore, au Clash, est devenu mon grand plaisir, ma source d’excitation musicale au milieu des années 80, là où la chose « Rock » et « Punk Rock » me les brisait menu, mais faut pas s’la péter, j’suis pas une gâchette du truc, juste un type qui y a toujours fait gaffe, écouter, s’intéresser. Tout ce fourmillage de plein d’trucs, rythmes, scratchs, fringues, dances, une réelle excitation !


Pour moi, qui suis tout sauf un type Funky, qui n’apprécie pas grand chose de la Black Music passé 1970, qui ait plus subit que vraiment écouté les Kool & the Ganguerie et aut’ Earth Wind & Fire, bien que je les connaisse toutes par cœur, ce rythme fait de boucle piquée ici et là, ce rythme où s’que tu peux taper dans les mains, cette façon de se poser, direct, qui parle à l’auditeur au lieu de s’écouter, comme un prêche, mieux même, qui n’a pas été touché ?

Bien sûr que j’ai conservé une oreille sur les crétus de la perfide albion, mais faut êt’ honnête, je me suis jamais vraiment senti concerné. Tout ce défilé de cuir, de clous, de morceaux qui te feraient passer White Riot pour un Slow et puis cette attitude, ce truc de con qui voudrait qu’on reste éternellement en place, on remplace un groupe qui joue ça par un aut’ qui fait pareil, une bière tiède par une aut’, surtout pas risquer de s’élever, oh non ça surtout pas !


Y’avait ce type à Bezons, Christian Antivakis, l’éternel premier d’la classe, pas sa faute il était bon en tout, bonne famille, ti pavillon, bonne éducation, joly lunette et débardeur à jacquard, jamais il a dû avoir moins de 19,5 à un devoir, toujours présent aux cours, un vrai zombie quoi !


En ce début des années 80, peut’êt 81, Monsieur était parti, avec papa maman, passer les vacances d’été aux States, m’en dirais tant ! J’vous laisse imaginer c’que ce genre de connerie pouvais nous inspirer, au pied de not’ immeuble, tout l’été, encore sous l’coup de c’que les socialo avait fait du programme commun et des 27 % de voix du Parti Communiste qui les avaient amené au pouvoir. Les mêmes qui nous avaient incité à coller les affiches pour la campagne d’élection nous filaient alors, sur ce coup, du cash ou des salles dans les quartiers pour arracher la tronche du pharaon et vite retapisser la banlieue de faucilles et de marteaux ! 

A la rentrée de septembre, mon moment préféré, une de mes rares apparitions aux collèges aussi, quelle ne fut pas ma surprise de retrouver mon Christian, relooké d’un Sweat-shirt rouge à capuche immatriculé New York, du plus bel effet, rehaussé d’un ti blouson noir et portant une, et rien qu’une seule, mitaine d’un vert fluo à t’arracher un œil.

Ce type, à qui je prédisais un avenir des plus glorieux, au moins préfet du département ou ambassadeur avec chocolat assorti, venait de nous coller à la page, ponctuant ces phrases de « Fresh », intervenant à nos soirées, pas vraiment mondaines, avec ses platines et table de mixage, la première fois de ma vie que j’en ai vu, moi qui croyais que la musique ne pouvait se jouer que sur l’électrophone Emperor de mémé, et, la gifle, une besace d’au moins 30 maxis de Rap, un truc de fou !


C’est plutôt honteux qu’il a fallu admet’ que ce gars n’avait pas qu’en orthographe ou mathématique plein de choses à nous apprendre !
Ce nouveau Christian, du coup très vite accepté comme un égal à nous, meute de cons, nous remerciait de not’ accueil en nous filant de superbes cassettes, BASF, parc’que le Son est meilleur qu’Agfa Orange par 10 à euromarché, des dernièreries produites dans la grosse pomme.
C’est donc de cette façon, dont je ne peux tirer aucune gloire, que mes oreilles se sont faites au Beat du Hip Hop.

J’ai toujours gardé ça sous l’coude et alors que d’un coté sortaient des compils « Paink & Désordre », « Oï », « Secret life of… » et j’en passe. Des groupes qui jouaient plus vite que la vitesse de dame lumière, critiquant au passage ce que les groupes de 77 étaient devenus, des chansons à base de discours plein d’bière, déjà un peu trop beaucoup communautaire à mon goût, mixture de chants d’supporters. C’est sûr qui faut êt’ sacrément plus futé pour écrire « If the Kids are United, alors y s’ront moins seuls » que « Something about England », et c’est un peu là que j’voulais env’nir, crétin et fier !!


C’est p’t’êt’ de l’avoir déjà vécu avec ces ersatz de painks que ça fait salement chier de voir ce que le Hip Hop est deviendu, on en revient systématiquement au degrés zéro. Le Boom du Punk a offert plein d’individus portés sur la musique, le cinoch, l’écriture et tout, quand j’y repense Public Image était quand même plus intéressant que les Pistols et là on peut chacun se faire une liste au moins longue comme le bras.
S’ouvrir, essayer, j’ose à peine imaginer la paire de couilles qu’y fallait s’porter pour sortir le « Walk This Way », Run DMC qu’avait déjà une plus que solide répute, s’acoquiner avec des chevelus tout laid pour pondre un des morceaux les plus puissant mi 80. Le posse de chaque groupe a du en rester un moment la bouche ouverte.  

Aujourd’hui Public Enemy possède son propre groupe, guitare / basse / batterie et n’hésite pas un instant à t’envoyer du AC / DC, scratcher et Rapper, du Hip Hop avec quelque chose à dire, fait par des types qu’ont plus d’un disque dans leur boite à music y’en a toujours mais tellement enfouis sous des tonnes de merde, de sales cons, idiots et obtus, qui ont adoptés ce langage pour satisfaire leur connerie, un putain d’prétexte pour sortir sa haine et sa connerie.


Que sont devenu tous les trésors Hip Hop de 90, cousin Hugh, tous les Week-End, me jouait ses nouveaux maxis, le 13 dans la place, tous ces groupes Hautement inspirés, grand bien pour eux, de leurs ainés d’I.A.M., avec du Son, des lyrics qui tiennent debout, qui n’a pas été scotché du « Aux Absents » de la Fonky Family, monté sur un sample de Monsieur Papa Aznavour, des albums massifs de Khéops « Sad Hill » ou des compils « Chronique de Mars », et bien sûr « l’Ecole du Micro d’Argent », mais pas que...

Tous les mois, des nouveautés comme s’il en pleuvait, de qualités tant au niveau du Son, avec tout plein de référence dedans, et c’est pas rien, et des paroles qui veulent dire quelque chose, qu’ont du sens, et, à l’image d’autre, des textes qui tentent d’élever le niveau, d’éviter aux mômes de se tromper d’cible, ou juste de rester poser sur leur cul, Comme un Aimant, à se lamenter de leur vie pas encore commencée ! Encore une fois le parallèle avec le Punk et le Clash est là sous nos yeux, au fond des oreilles devrais je dire !!

Et là encore une fois, le parallèle s’emmêle pas très glorieusement les pinceaux sur le point d’fuite, parce que ce qu’il en est resté est à peu près la même merde que ce qui a pu vouloir ressembler au Punk après coup !
Des lourdingues, teubês !

Musicalement c’est un peu le néant, y’a p’us rien, une boucle, sans grande inspiration, plus le moindre scratch, peut-êt’ le prix des saphirs ? Une méconnaissance de la music je dirais, tout court !


Coté lyrics, j’ai même peur que ça soit pire, des chialeuses qui se plaignent, ma téci est crasseuse, « t’avais qu’à pas pisser dans ta cage d’escalier, j’y ai grandi et c’était propre !! », mon département est plus ruff que le tiens, mon calibre est plus gros… Ceux qui vantaient la taille de leur bite ou de leur bagnole passeraient presque pour des poêts, si !!
Et le pire, à mes yeux dans tout ça c’est ce racisme de merde, ce communautarisme de con et ce groupusculisme de « tantouzes » qui me sort le plus par les yeux.
Y’a plus que ça, et pas que dans le Hip Hop, ma musique jamaïcaine chérie fait depuis longtemps son beurre sur les « brûlez les pédés, les ti blancs, ceux qui portent pas d’turban, ceux qui pensent pas comme nous… » !

Si y z’existent, bénis sois les dieux qu’il n’y a plus de groupes Rock depuis 1983, vers le mois d’septembre, yu know !!


En cette triste année d’élection où la démocratie s’inquiète que narine n’est pas ses 500 signatures, je lui en donnerai volontiers 2000, pour peu qu’elle n’dépasse jamais 2 % !!

14 commentaires:

  1. Et ouais, les individus intéressants évoluent hélas leur public ne retient que le plus crétin de ce qu'ils ont pu offrir. Comme tu dis PIL vaut mille fois les sex pistols mais c'est pourtant sur anarchy in the UK que la masse continuera à se gratter les couilles.
    Pour le hip hop c'est tellement désespérant que je préfère même plus commenter.
    Hugo

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  2. Beau papier ! Je suis d'accord avec toi, sauf pour la fin : « Les peuples ne devraient pas craindre leur gouvernement, c'est le gouvernement qui devrait craindre le peuple... » V pour Vendetta '

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    1. "Aucun gouvernement ne devrait craindre le peuple, juste le représenter et l'aider à s'élever !" 7red

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    2. Plus un groupe de rock depuis 83, t'es dur, y a quand même eu les bb brunes depuis !

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    3. C'est vrai, une sorte de "Public Service Amus'ment" !!

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    4. Donc voilà, l'occasion pour vous de faire un papier. Vous ne devriez pas avoir trop de mal à vous déchaîner !

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    5. Et si tu nous le faisais toi le papier, hein Nadège ? Fonce, sur ce que tu veux, enfin pas noir désir quand même, non, déconne pas.

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    6. Très cher Hugo, et pourquoi pas un papier sur Noir Désir ? Je vais y penser sérieusement ! Des bises à vous deux.

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    7. Quoi ? Allo ? Nadège ? Je ne t'entends plus désolé, ça coupe, c'est brouillé, y a de la friture, je passe sous un tunnel....

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  3. Encore un joli article ! Nous vivons à une époque où le sacré à totalement disparu !

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  4. encore un article bien chiadé de notre FRED favori,lui seul utilise un langage châtie pour parler musique!!!s'il ne doit en rester qu'un ce sera toi FRED,bises!!!!le dja

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    1. seul j'me f'rais bien chier, y faudra aussi des cultivateurs de Blancs et des collègues pour vider ces bouteilles !!
      des bises à la famille

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