lundi 11 avril 2016

ELeCTRic BoOGie



Un coffret consacré à Sugarhill records et l'annonce d'une nouvelle série Netflix, The Get Down, dédiée à la genèse du mouvement Hip Hop dans le Bronx de Grandmaster Flash,  il ne m'en fallait pas plus pour saisir l'occasion d'évoquer la musique la plus urbaine du 20ème siècle. Et en profiter pour prendre la mesure de ses accointances avec les hommes de l'ombre du New Jersey. 
Mais commençons par le début. Regardons comment le sud du Bronx, de quartier résidentiel de type caucasien, soudain défiguré par la construction d'une autoroute, s'est lentement mué en ghetto à dominante afro-américaine. C'est bien ici que démarre notre histoire, avec l'urbanisation d'une communauté tenue jusque là bien au delà de l'obscurité des banlieues de la ville. Avec la mise en contact de la jeunesse noire américaine la plus déshéritée et de la middle class embourgeoisée fuyant cet encombrant voisinage. Avec la tension créée par la cohabitation avec la communauté latine et ses gangs déjà bien en place. De répulsions en attractions, c'est un bien étrange carnaval aux accents de West Side Story qui se joue dans les rues délabrées de New-York. From Mambo to Hip Hop.




Ils prirent pour noms Kool Herc, Grand Wizard Theodore, Afrika Bambaataa ou Grandmaster Flash, tous sont des enfants du Bronx, tous vont démarrer leur carrière musicale avec un chalumeau à la main. Pas pour incendier la mission locale, plutôt pour ressouder circuits imprimés, jacks et connecteurs din. Rafistoler et gonfler à bloc de vieux amplis récupérés dans les décharges, ou aux pieds des lampadaires, près des portes de secours des discothèques. Là où sont mis en offrandes, disques rayés et sonorisations hors d'état. Régénérer le matos, ils en font leur affaire, et les disques rayés ne vont pas tarder à leur donner une idée. 

 

A ce moment là, on est tout juste au milieu des années 70. Le Disco est sur le point de devenir le phénomène qui va remplir les caisses, et Morris Levy n'en a pas grand chose à foutre. L'homme derrière Roulette records fait dans l'édition musicale, le marché le plus juteux qui soit puisque les artistes n'ont aucun droit au chapitre. Morris Levy en a fait sa spécialité. Il récupère les droits de vieux hits des années 50 et 60, puis les compile sur des doubles albums low price qui s'écoulent comme des petits pains depuis que George Lucas a inventé le marché de la nostalgie avec la B.O de son film, American Graffiti


Dans son entreprise d'éditeur, qui le mènera à faire un coup pendable -mais bien trop connu pour que je m'y attarde- à John Lennon au moment de l'enregistrement de son disque de reprises, Morris Levy se retrouve en affaire avec Joe et Sylvia Robinson, qui viennent d'investir les royalties du hit Shame shame shame (composé par madame) dans l'achat des droits d'éditions du label Chess records. Le couple, spécialiste de la faillite avec cessation de paiement, souhaite développer son petit commerce en lançant un label basé sur ce nouveau son qui, après avoir rempli les caves des immeubles désaffectés, remplit dorénavant les jardins publics du Bronx jusqu'à Brooklyn, à l'occasion de soirées animées par des DJ's, dont les noms de code s'échangent dans un murmure entre membres de gangs. Un son qui se nourrit d'emprunts aux disques d'hier. Une spécificité qui laisse entrevoir une juteuse opacité dans la répartition des crédits. Un point de détail que Sylvia Robinson ne manquera pas de faire fructifier en cosignant la majorité des hits à venir, en plus de s'accorder le crédit de la production. Time bomb. Le compte à rebours est enclenché.
En délicatesse avec l'industrie musicale dans sa frange la plus black, mais soucieux de renouveler son cheptel, Morris Levy flaire la bonne affaire et finance en sous main la création du  label, dont Sylvia Robinson sera l'unique façade. Sugarhill records entre dans la danse d'un pas chaloupé. Le monde peut changer, tout restera exactement comme avant.  




Sugarhill records va d'emblée modifier les racines mêmes du concept musical du Hip Hop. Trop compliqué à enregistrer, trop ambitieux artistiquement, les DJ's se voient confisquer la plus belle part du gâteau. Ce sont les MC's, jusque là réduit à haranguer la foule avec quelques rimes bien senties, qui sont désignés comme figure de proue du mouvement. Devant la fronde des acrobates des platines, refusant tout net de se voir ainsi cantonnés à quelques poses sur une pochette, Sugarhill records ne s’embarrasse pas. Sylvia Robinson crée un groupe de base, le Sugarhill Band, qui servira de backing band aux différents rappeurs, et c'est reparti pour le bon vieux système des studios. La première manifestation sur vinyl, de la révolution musicale la plus novatrice depuis la découverte d'Elvis Presley, sera l'œuvre d'un assemblage hétéroclite improvisé dans un studio miteux d'Englewood, New Jersey. 
Oui, tout restera exactement comme avant.



Enregistré par un trio de rappeurs recrutés dans une rue avoisinante du studio, le premier single du label sera aussi le premier raz-de-marée du Hip Hop, l'éternel Rapper's delight  du Sugarhill Gang. Après ce coup d'éclat, et devant la montagne de blé à se faire, les réticences vont tomber et toute la scène en ébullition de New-York va se précipiter pour signer. Grandmaster Flash & The Furious Five puis Grandmaster Melle Mel, Treacherous Three, The Sequence, Positive Force, tous vont permettre à Sugarhill records de distribuer les maxi singles les plus radicaux des années 70 et de la première moitié de la décennie suivante. Et quand les crews viendront à manquer, c'est le propre fils de Sylvia Robinson, Joey, qui se remontera les manches pour créer l'un des titres les plus précurseurs du lot, sous le nom de West Street Mob, le démentiel Breakdance/Electric boogie, acte de naissance de l'électro et de la lente mutation qui aboutira à la Techno.


Un coffret de quatre cd est sorti dans les derniers mois de 2015, entre commémoration et coup de massue, personne n'y a prêté garde. C'est con. Ce machin est l'incarnation même de la dynamique. De quoi faire descendre vos vitres de voitures sans toucher au bouton tellement la basse de Doug Wimbish cogne fort. Oui, le Doug Wimbish de Living Colour, celui des Rolling Stones de Bridges To Babylon et des hits solo de Mick Jagger, c'est bien lui qui œuvre au sein du Sugarhill Band.
Le coffret a le bon goût de restituer les versions telles qu'on les trouve sur les maxi 45 tours originaux distribués en France par Vogue, à savoir des versions foutrement extended. Le Rapper's delight fait 14mns33 (et pas une seconde de trop), le Funk you up de The Sequence, pillé depuis par Dr Dre, en fait presque 11, et tout le reste est calibré de la sorte. Les productions Sugarhill records sont ce qui a été enregistré de plus hypnotique, depuis les séances de transe de James Brown. Say what ?


Et puis, il y a Grandmaster Flash and The Furious Five, la crème de la crème. Quoi dire à celui qui ne veut pas entendre ? The message et, mieux encore, New-York New-York sont les pièces maitresses de l'édifice. Ces machins là ridiculisent toutes les revendications idéalistes des fils à papa du punk anglais, les textes vous sautent à la gorge, tandis que le beat vous tabasse les cervicales. Même Joe Strummer en a fait une jaunisse. Faut avoir subi l'assaut verbal de Melle Mel et Duke Bootee pour piger un tant soit peu quelque chose à la notion de pression sociale. Ce portrait, froid comme la glace, d'un individu que la vie dans le ghetto a mené au bord de l'implosion, dit tout avec l'impact du vécu. Les années de pisse-copies pleurnichards qu'on se fade depuis n'en sont que l'ombre de l'ombre. The message c'est le crochet du droit. New-York New-York c'est l'uppercut du gauche. Et accessoirement mon maxi préféré de tous les temps de l'existence de l'univers.


Réduire Grandmaster Flash & The Furious Five à ça, aussi fantasmabuleux que ce soit, serait malgré tout injuste. Le Hip Hop cherche avant tout à pacifier les rues, à unifier les gangs et les communautés. Il prône la danse plutôt que le dépeçage. Peace, Love, United and Havin' fun. On ne joue pas avec les allumettes, quand, depuis la scène, micro en main, on anime une block party qui réunit gangs et familles, sous la lourde chape de plomb qui sert de ciel au Bronx. Pour toutes ces raisons, le crew des Grandmasters est tout aussi efficace lorsqu'il donne dans le pur entertainement, comprendre le funk ravageur qui fracasse. A commencer par It's nasty, le morceau qui recycle la tournerie du Genius of love de Tom Tom Club, elle même pompée sur ce que les Talking Heads dissidents n'ont pu manquer d'entendre en s'encanaillant du côté sauvage de la ville. Grandmaster Flash & The Furious Five, c'est mille idées nouvelles à la minute, c'est une nouvelle façon d'aborder la production, de s'approprier les sons. Melle Mel gère la partie rap, les Furious Five, tandis que Grandmaster Flash se charge de l'avant-garde en publiant le maxi The adventures of Grandmaster Flash on a wheels of steel. 7mns d'une audace encore jamais entendue auparavant, durant lesquelles, armé de ses deux platines et de sa table de mixage, le DJ ravage le catalogue du label tout autant que les hits, qu'il a largement influencé, de Queen, Blondie et Tom Tom Club. En usant de tours de passe-passe défiant les notices d'utilisation.
Écouter ça aujourd'hui en pensant que ça date d'avant l'invention du sampler, revient à se taper sur le crane contre un mur en pierre. Franchement, je ne sais pas ce qu'il y avait dans les tuyauteries d'eau du robinet du Bronx, mais j'en veux. C'est toute une putain de génération de génies qui a poussé sur le bitume défoncé. 


Le New-York de ces années là a montré une créativité à affoler tous les compteurs geiger du monde. En une seule poussée d'urticaire ces gars là ont inventé le scratch, le breakbeat, le breakdance, le smurf, le graffiti, le rap -sans parler de la dégaine et des attitudes qui l'accompagnent- avec pour seul moyen : la merde des autres, le métro et des terrains vagues à perte de vue. Quand je pense aux artistes du 21eme siècle qui ne sont pas foutus de nous chier un truc digne d’intérêt, alors qu'ils sont bordés jusque dans leur lit par les subventions publiques, ça me rend marteau
Le Hip Hop s'est construit en ne se souciant ni du genre, ni de l'origine des sons qu'il piocha effrontément sur des disques récupérés de ci de là. Il s'est nippé de la célérité du Be-Bop, de la percussive chaleur des cuivres de la Soul, des riffs de guitares du Hard-Rock, du minimalisme envouté du Blues, pour au final ne ressembler qu'à lui même. La chose qui nous égratigne dorénavant les esgourdes, à longueur de temps sur les FM, n'est pas du Hip Hop. Pas plus que Banksy n'est un graffeur. Rien de tout ça n'a la pulsion originelle, cet insatiable appétit de découvertes. Là où il y avait des gens qui ne perdaient pas une seconde à se poser des questions, je ne vois plus que des produits profilés au millimètre, immuablement calibrés pour une rentabilité maximale. Où sont passés les Apaches ?

Regardez Wild Style, le film de 1982 avec Lee Quinones et le Rock Steady Crew. Il capte cette vibration, l'énergie qui submerge toute notion de prudence. Regardez Style Wars de 1983, un documentaire sur le graffiti, ou comment faire de la rue un lieu d'expression créatif et vivant. Comment inventer sa propre culture, puisque l'on est proscrit de la culture officielle. Et aussi le controversé, mais terriblement juste, Fort Apache : The Bronx (Le policeman), avec Paul Newman, pour bien saisir le contexte urbain. Parcourez les photos de Joe Conzo,  dévorez l'épatant livre de Jeff Chang, Can't Stop Won't Stop.



Le Hip Hop ne survivra pas à la perte de l'innocence. Grandmaster Flash & The Furious Five ne dura que le temps d'un album (un second -On The Strength- viendra le temps d'une réunion en 1988) et d'une écrasante série de Maxi. Mais avec quelle maestria, mes amis ! 

Très vite, le crew se scinde en deux entités. Grandmaster Flash, s'estimant floué -à juste titre- par la répartition des crédits, claque la porte de Sugarhill records et poursuit l'aventure ailleurs, avec de nouveaux rappeurs, tandis que Grandmaster Melle Mel persévère avec les Furious Five. Malgré la qualité de leurs disques, l'un comme l'autre se verront très vite laissés sur la touche par un genre en quête de perpétuel renouvellement. Cette incessante recherche de nouveautés permettra au Hip Hop de connaître un âge d'or d'un niveau rarement atteint par un genre aussi novateur. Elle en signera aussi l'arrêt de mort. 
Même Morris Levy va finir par manquer dans le décor. Assez rapidement même. En 1984, il monte un deal un poil trop ambitieux avec MCA, l'affaire tourne au vinaigre et vire au règlement de compte façon New Jersey. Le rideau se déchire quand le carnage menace, et le FBI entre en scène. Extorsions de fonds en association avec le crime organisé. Suspecté de se servir de ses labels pour couvrir les agissements de Vincent Gigante, parrain de la famille Genovese, Morris Levy ne s'occupera plus dès lors que de se défendre devant les tribunaux, avant de préférer mourir d'un cancer plutôt que derrière des barreaux.


Les bulldozers de Rudolph Guiliani, la tolérance zéro, le crack, la violence auront raison de la connexion entre la rue et le Hip Hop. Il ne reste dorénavant que la fascination que l'on garde pour cet intense moment de pure créativité. Ce détournement  des outils obsolètes d'un siècle en déclin, recyclés pour dessiner les contours d'un avenir incertain. Il faudra bien une série télé tout entière pour tenter de rendre justice à une aussi singulière histoire. Il faudra également une pharamineuse addition de talents pour s'en montrer à la hauteur. Un défi que je ne manquerai pas d'évoquer lorsque The Get Down sera sur les écrans. 



Hugo Spanky

18 commentaires:

  1. Moi qui n'est jamais mais alors au grand jamais rien pipé à la musique hip hop, ton papier m'a passionné et me donne envie de tenter l'aventure Sugar Hill.
    Chapeau bas, Spanky Man !

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    1. Merci pour ton soutien, vu la solitude à laquelle je m'attends avec un sujet pareil, il me sera précieux ))))

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  2. Non, non tu n'es pas tout seul! Je partage complètement l'avis d'Harry Max.
    Je profite de l'occasion pour te dire tout le plaisir que j'ai eu à écouter les 3 albums de KC and the Sunshine Band reçus la semaine dernière. Merci pour cette belle découverte!

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    1. Extra ! La vie est tellement plus légère quand on l'accompagne d'une dose de KC & The Sunshine Band !

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  3. Je veux revoir Fort Apache ! ^^
    Cette musique (et tous ces films cités), c'est vraiment le carbone 14 d'une période de révolte par l'art et la musique qui sont en puissante collaboration, et où auteurs, danseurs, graffeurs et public ultra réactif ont tout arraché sur leur passage. On sent d'ailleurs un décalage en l'écoutant aujourd'hui, comme un énervement qu'il n'existe pas de pareil, mais elle garde pourtant et toujours autant de fraicheur et de dynamique. J'aime pas trop quand il y a trop de samples sur certains morceaux, ça me fait penser à des medleys, mais pour les autres, je suis une vraie inconditionnelle du genre ;)

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    1. Fort Apache : The Bronx n'était pas un film convenable. En 1981, on ne parlait pas encore de politiquement correct, cette revanche des gauchistes américains rescapés des 60's et s'il a excité de belles âmes des deux côtés de l'Atlantique, c'est parce qu'il appuyait là où ça faisait mal. C'est bien Ken Wahl le Vincent Terranova d'"Un flic dans la mafia" que l'on reconnaît sur la photo promo. Dans un épisode, il infiltre le business du disque. J'aimais bien la série.

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    2. Cette série je rêve de la voir en entière, mais pas moyen de mettre la main dessus. Si quelqu'un a une piste, je prends.
      Fort Apache : The Bronx est sans concession et sans haine. Comme tu dis les contestations ont surtout été une affaire politique. A une époque où faire l'autruche semblait être la norme(visiblement Hollande vit toujours à cette époque là))). On voit où ça nous a mené.

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    3. @Sylvie Le sample, c'est le grand basculement. Fini le charme des bricolages artisanaux avec des vinyls, voici l'ère de l'abattage industriel. D'autant que beaucoup de crews ont, au même moment, renoncé au scratch. Ce qui a réduit les DJ's au rôle du couillon qui tape dans les mains, bras levés comme David Guetta.
      Mais le sample a aussi permis l’élaboration de chef d’œuvres comme Fear of a black planet. Tout est dans l'usage qu'on en fait. Si tu te sers du sample comme Dr Dre, en faisant tourner une boucle qui repompe tout un morceau, comme avec le Woman to woman de Joe Cocker pour California love, c'est sûr que niveau créativité musicale on est proche du néant. Par contre si tu ne samples que des notes, des bribes ultra précises et méconnaissables, pour en faire quelque chose de totalement nouveau, comme le fait Public Enemy (et globalement la majorité de la scène New-Yorkaise), alors c'est une autre histoire.
      L'idéal en Hip Hop, c'est de conserver toutes les disciplines. Scratch, sample, breakbeat, flow, et danse. Au jour d'aujourd'hui il n'y a plus guère que P.E qui en soit capable. Et ils sont tellement balèzes qu'en plus ils ont ajouté un groupe de musiciens. Et tu l'as vu comme moi, leur DJ ne sert pas qu'à faire joli.

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  4. Passionnant, bluffant car tu as réussi, comme avec nos bon rappeurs de "Man Plans God Laughs", à me convaincre que je devrai au moins écouter. C'est beaucoup surtout pour moi qui est volontairement passé à côté, trop vieux et trop ailleurs pour adopter les postures, les fringues et la musique. Mais je suis convaincu que contrairement à la période punk, il y a eu un mouvement musical plus résistant à la récupération, finalement plus proche de ce qu'était le rock, celui que nos punky revendiquaient comme héritage, il y a la lettre et l'esprit. Aujourd'hui il reste tes présentations et donc les écoutes... Donc, allez... Et tu m'as fait acheter le "Bronx" DVD USA probablement sans sous-titre FR, j'espère au moins des sous titre en Anglais, je ferai semblant d'être mal-entendant. Votre série "Wiseguy" effectivement il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent... j'ai cru reconnaître l'ami Kevin Spacey sur une photo... Une série à la trappe alors? AMAZON ne propose que des DVD incomplet, ceci dit se taper plus de 70 épisodes...

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    1. Fallait demander pour le Bronx, ça ne marche pas que dans un sens ))) Je t'envoie un mail.

      Le seul mec venu du Punk anglais à avoir pigé quelque chose au Hip Hop (qui plus est en temps réel) fut Mick Jones. C'est d'ailleurs l'un des rares mecs à avoir été réellement créatif en étant issu de cette scène. Dès 1981 avec le maxi This is Radio Clash/Outcast Broadcast/Radio Five, il a utilisé les techniques de collage qu'il venait d'entendre à New York. Magnificent7 avait même fait un hit underground dans les block party avec son remix Dirty Harry.
      Ce qu'il a fait avec Big Audio Dynamite est le prolongement de tout ça.
      S'exciter sur des gonzes qui essayaient vainement de refaire les New York Dolls 5 ans après la bagarre -tout en prétendant vouloir de la nouveauté- alors que New York en était à inventer le Hip Hop, ça ne m'a pas passionné plus que ça. Par contre, vivre cette révolution là en direct, c'était sacrément excitant. Et pas besoin de casquette ou de bras croisés pour ça ))) Même avec une banane et un perfecto c'était possible d'écouter Grandmaster, Kurtis Blow, Run DMC, Public Enemy, Kid Frost, Ice T, Third Bass, Beastie Boys...d'ailleurs eux même se considéraient comme des rockers. Bizarrement c'est le monde du rock qui leur a claqué la porte au nez. J'ai jamais pigé pourquoi.

      Tiens, je te mets Wild style aussi. Tu vas te régaler.

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    2. Au fait merci, pour the drop, j'ai "rejeté" car après lecture de ta chronique j'ai cherché et trouvé le "Intro to Sugar.." j'ai tenté de te le dire par mail mais "ta" boite m'a jeté. Et je ne voulais pas te décourager dans cette démarche de partage.

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    3. C'était pas le coffret Sugarhill, c'était Fort Apache : The Bronx avec les sous titres...
      Je pige pas grand chose à ces histoires de dropbox mais si tu le veux, tu le dis.

      C'est valable pour les autres aussi.

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    4. A merdouiaille, j'aurai dû dire oui... Mais ouf, j'ai pu tout récupérer ... à suivre, merci

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  5. moi aussi l'arrivée du hip hop je l'ai trouvée excitante, sugarhill gang sonnait bien cool a la radio, mais je crois que si le hip hop est devenu populaire c'est aussi parce qu'il s'est engouffré dans la porte qu'à ouverte le mouvement rock'n'roll originel et plus concrètement des années après le mouvement punk rock dans les consciences. je me souviens moi des graffitis et pochoirs punks d'avant les tags, ils sont vraiment tous nés d'étudiants en école d'art ? ... mmmh, m'étonnerais ... sur le tard certains ont même été surement inspirés par les tags new yorkais naissants du hip hop, mais cette sympathie s'est muée en incompréhension et finalement en communautarisme parce que toujours la réalité merdique rattrape l'utopie et que casser ses jouets ça parle pas forcément au môme qui n'en a pas. des profs de danse issus de l'époque tentent de relancer cet esprit originel, mais c'est pas joué. quel que soit les styles c'est tellement émouvant quand c'est vierge et libre de tous commentaires ... alors dire que l'histoire des mouvements se répète m'emmerde un peu mais j'ai pas mieux ... à part jouer ou aller aux concerts et quoi pour participer ? la porte n'est jamais vraiment fermée, faut se démerder comme d'hab' aaargh ... j'arrête là great big kiss

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    1. Yes papa. T'as bien raison sur toute la ligne. C'est de l'émotion.

      Punk New Yorkais et Hip Hop se sont développés en parallèle, ça se passait dans les mêmes quartiers. Au pied des mêmes ponts.
      Ça me flingue la façon dont les deux genres ont été dissociés en Europe. Je cite toujours Talking Heads et Blondie comme groupes qui ont revendiqué haut et fort leur amour pour le genre mais faut pas oublier Dee Dee King Ramone et son trop mésestimé album Standing in the spotlight (et le maxi Funky man qui va avec).

      Je crois que ce qui me touche le plus dans le mouvement Hip Hop, c'est qu'il a été amené et porté par une passion farouche. Musique et passion, ça a toujours été l'alliance gagnante.
      Le breakdance, le graff, c'était leur vie tout entière, à cette bande de gosses. Fallait s'y jeter sur le bitume pour enchainer les windmills, les headspins, et fallait être couillu pour défier la police de New York en allant taguer le métro. C'était pas nos gendarmes, ni les bobbies, là c'était les chiens et les flingues de suite, la sanction.
      Ils la méritent la reconnaissance qu'on n'est pas foutu de leur donner.

      Vraiment, lisez Can't Stop Won't Stop de Jeff Chung (chez Allia éditions), peu importe que vous aimiez le style ou pas, l'histoire est passionnante et le livre est magnifiquement écrit et impeccablement traduit.
      Et je le redis, ceux qui veulent voir le film Wild Style et le documentaire Style Wars n'ont qu'à me le demander, je fais tourner. C'est de l'or.

      Comme tu dis, ça vit encore, il y a des spectacles de breakdance dans un peu toutes les villes, ici, en France, donnés par des écoles qu'ont peut être pas la faveur des médias, mais qui se battent pour faire de chouettes trucs. Je ne suis plus sur Toulouse depuis un bail, mais je suis certain que les mômes sont toujours gare Matabiau, le dimanche avec leur ghetto blaster, à faire des figures. Comme d'autres font avancer les techniques de peintures, curieux d'aller de l'avant, pas juste de faire des crobards à la con en se bombardant artistes.
      Faut les accaparer, intégrer qu'eux aussi font partie de notre culture rock. Je veux Lee Quinones Fab Five Freddy et Futura 2000 au MIAM !!!

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  6. ... et le coucou pour cette fille a la robe jaune jungle du film bronx, meow ... c'est pas mal les ennuis commencent mais ça recycle un peu trop les riffs, de bons supporters en name dropping d'accord mais ça suffit pas ... a suivre ... si tu aime leur musique essaie alors les trop méconnus juanitos ... et j'ai trouvé personne pour m’amener au concert des kitty daisy and louis au confort moderne a poitiers veinard, vivement vivement

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    1. C'est Pam Grier, la fille à la robe jaune))) Elle est exceptionnellement mignonne dans ce film, beaucoup plus fine que d'ordinaire. Vas pas croire qu'elle est affriolante pour autant, c'est plutôt le genre de rôle qui te met le zguègue version grand froid.

      Et tu n'as aucune excuse pour avoir raté Kitty, Daisy & Lewis, ils sont si bons en concert qu'un vieux brigand comme toi aurait dû avoir le réflexe de chourer un 103 Peugeot pour s'y rendre. Tu as de la chance, ils annoncent un nouvel album et une tournée dans la foulée.
      J'ai écouté les Juanitos, c'est plutôt sympa tant que ça en reste aux instrumentaux, mais ça me fout les miches dès que Manu Chao déboule au micro. Je vais continuer à me contenter de Xavier Cugat)))

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  7. Magnifique article Hugo! Je suis très curieux de nature mais je ne suis pas un grand spécialiste de cette musique. Je suis très intéressé par le coffret dont tu parles et j'ai la drop aussi. Si tu as le temps.... (fracas64 suivi de yahoo.fr). Sinon, ce n'est pas grave.
    Merci!

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