mercredi 28 octobre 2015

CaRLos SaNTaNa, RiTmo eS CuLTuRa


C'est la valse des étiquettes quand il s'agit d'aborder le cas Santana. Latin Rock, Classic Rock, Jazz Rock, Rock Fusion, tout ce qu'on veut Rock mais il faut que ça soit Rock. Santana est un groupe de Funk. Plus proche de Earth, Wind and Fire que des Rolling Stones. Les rares fois où il s'attaque au Rock, c'est pour honorer Buddy Holly

La musique de Santana est une quête rythmique, tribale. Le but du voyage est la transe. En concert, Carlos Santana ne se place pas au devant de la scène, ne vient jamais taquiner son chanteur, et pour cause, il en a rarement un dont ce soit la seule vocation. C'est au cœur du rythme que Carlos Santana se positionne, entre les percussions et le batteur, là où se trouve la pulsation. C'est aussi un guitariste parmi les plus mélodiques qui soit, à tel point que l'on peut chanter quasiment chaque solo. Sa musique est un équilibre, il n'y est jamais question d'égo. La guitare ne se distingue pas du corps, elle en est un membre.


Santana a enregistré une bonne douzaine d'albums qui sont indispensables à ma mise en combustion. Toutefois, la discographie du moustachu est un tel foutoir que je me garderais bien de  l'aborder dans son intégralité. Personne ici n'y survivrait. Je vais juste vous prendre la tête avec une poignée d'albums sélectionnés de la façon la plus partiale possible. En commençant par ceux qui, après des décennies d'écoutes de l'intégrale du bonhomme, tournent le plus souvent sur ma platine à ce jour. A savoir la période Disco/Hard la plus FM. 


Inner Secrets, Marathon, Zebop. Trois disques qui me ramènent instantanément à une époque où porter du velours vert était tendance. Un moment de l'humanité qui, vu d'aujourd'hui, apparait chaque jour un peu plus comme une faille dans le système, une brève incartade durant laquelle plus rien ne fut sous contrôle. Victor Lanoux et Jean-Pierre Marielle disputaient la Une des cinémas à Bud Spencer et Terence Hill. Les tubettes à tubards se consumaient dans les bistrots, les hôpitaux, les magasins, dans les voitures, les mômes assis à l'arrière, sans que personne ne songe à attacher la ceinture. Tout ça avec l'esprit léger et quelques grammes de vin dans le sang. Acheter un livre, un disque, voir un concert, se payait un resto, ne crevait le budget de personne. On pouvait faire tout ça dans la même journée avec un salaire de smicard sans nourrir d'angoisse.



 
Surtout, il y avait la radio, celle d'avant qu'elle soit libre....d'obéir au cahier des charges fixé par l'état. Celle d'avant les quotas chanson française, quand on pouvait bouffer du kilomètre en découvrant Heart of glass, Sultan of swing, Le freak, Hold the line, My sharona, Heartache tonight, How deep is your love, Another brick in the wall... La FM à l'américaine avant qu'on ne rejoigne le bloc de l'Est.  


Santana n'était déjà plus un perdreau de l'année mais il tenait encore bien la rampe avec Open invitation, One Chain, You know that I love you, I love you much too much, Winning, tous extraits de ces trois albums magnifiquement calibrés pour muscler les mollets.



Carlos, c'est son truc, donner du plaisir sans prendre les gens pour des cons. Bizarrement, n'importe comment qu'il s'y attèle, la critique le lui aura toujours reproché. Un coup il les fait chier à vouloir faire des disques compliqués, le coup d'après ils lui reprochent d'être trop commercial. Pour moi, il n'y a jamais qu'un seul Santana. Borboletta ou Amigos, c'est toujours ce mec que je croise dans tous les bons plans, derrière Etta James, Bob Dylan ou John Lee Hooker. A Woodstock ou dans un cratère de volcan avec Buddy Miles qui cogne les fûts. Cette bonne bouille de chicano, ce gamin émigré du Mexique à San Francisco, découvert puis managé par Bill Graham, tandis qu'il se proposait pour bosser comme roadie en échange de l'entrée gratuite aux concerts du Fillmore West. Caressant le rêve, d'un soir en fouler la scène. Montrer ce que lui et ses potes savent faire. Une chance que ce bon vieux renifleur de talent de Bill Graham ne manquera pas de leur donner, avant d'en rester estomaqué. Et d'imposer les gamins à Woodstock. La suite, n'est ce pas, fait partie de la légende.


Dix ans plus tard, le groupe original à explosé depuis longtemps. Carlos Santana a passé les 70's à chercher dans la communion de la musique et de la spiritualité ce que d'autres cherchent dans la dope. En chemin, il a créé une œuvre intense, entre recueillement intérieur et exorcisme en place publique. Inner Secrets, Marathon et Zebop, enregistrés entre 1978 et 1981, sont des célébrations du corps. Ils n'ont d'autre ambition que d'être superbement interprétés, de distribuer de la vitalité. De vous faire sentir bien. De la musique qui fonctionne le samedi soir comme le dimanche matin, et qui convient tout autant le lundi pour aller bosser. C'est pas rien.
De ceux là, Marathon est le puissant, Inner Secrets mon préféré -pour son gros beat disco jusque sur Well all right- et Zebop le plus varié. Tous sont dans ma vie depuis qu'ils existent et y resteront jusqu'au bout. De toute façon, tout le monde s'en fout de ses albums, on les ramasse pour 1 euro dans les vide-greniers, les Emmaüs. Who sold the soul ?


L'étape suivante va être brève dans la mesure où, n'étant pas Amélie Nothomb, je ne vais pas vous faire un roman pour vous dire un truc qui tient en une poignée de phrases. Trois autres disques de Santana sont, eux, indispensables à quiconque aime la Musique. Le premier, le deuxième (Abraxas) et le troisième (Third). Il y a des notes là dedans qui tirent des larmes, d'autres qui cambrent de fierté, rien qui ne laisse insensible. En un claquement de doigts, le Santana Band dans sa plus rugueuse et dépouillée formation -3 percus, guitare, basse et orgue Hammond- invente un genre et le porte au sommet. Les compositions sont toutes devenues des classiques, les interprétations n'ont rien perdu de leur incandescence. Ces disques n'ont pas cédé le moindre pouce de terrain au temps qui passe, ils sont tel qu'ils ont toujours été, rouge vif.


Pour utiliser des métaphores qui collent au sujet, je dirais que le premier album est libre. Surgit de nulle part, son Rhythm & Blues south of the border fait partie de ces miracles dont les 60's furent friandes. Une création totale, insaisissable, que les descriptions les plus précises ne peuvent qu'amoindrir. Il est l'air.
Abraxas est l'album de la sophistication. Majestueux dans son immensité. Comment des musiciens aussi jeunes ont-ils pu dès leur deuxième disque atteindre une telle félicité ? Peu importe la réponse, jusque dans son nom, ce disque reste un mystère. Abraxas est l'eau.
Third, vous saute dessus sans injonction. D'une puissance peu commune, ce disque est un bloc d'énergie pure. Il est celui auquel je suis viscéralement le plus attaché. Celui qui me correspond le plus. Un second guitariste, Neal Schon, une section de cuivres, tout est mis en œuvre pour en faire l'album le plus échevelé, le plus heavy de Santana. A l'image de sa pochette, Third, est un violent big bang, le sidérant magma du cosmos capté sur du vinyl en ébullition. Third est le feu.



Et même si l'heure tourne et qu'on a tous autre chose à foutre, je ne peux conclure sans évoquer deux derniers disques. Des hors concours, ceux là. Deux disques opposés jusque dans leur conception. Havana Moon est en grande partie enregistré avec les Fabulous Thunderbirds de Jimmie Vaughan dans le rôle du backing band qui en impose, et Booker T. Jones en guest de luxe. Ce disque siglé Carlos Santana est un cas unique dans le parcours du guitariste. Ce qu'il a gravé de plus proche des racines de la musique américaine. Outre la reprise calypso de Chuck Berry qui donne son titre à l'album, on y croise le Watch your step de Bobby Parker dans une version nitroglycérine, le Who do you love de Bo Diddley, et Willie Nelson vient pousser la chansonnette, le temps d'un They all went to Mexico pas piqué des hannetons. Superbement produit -savent-ils faire autrement ?- par le légendaire duo Jerry Wexler & Barry Beckett, ce disque est une gourmandise. Un alcool frais dans une nuit de canicule. Une taf de mexicaine. Paru en 1983, Havana Moon est également le dernier grand disque de Santana. Plus aucun depuis (à l'exception de Milagro, comme me l'a fait remarquer l'ami Charlu), ne fut aussi intouchable que celui ci. Malgré le triomphe multi platiné de Maria Maria et Smooth, tous deux extraits de Supernatural en 1999, c'est dorénavant uniquement sur scène que le moustachu brillera de mille feux.


Et c'est justement sur scène que fut capté le disque par lequel je conclurai mon labeur. Triple album japonais de 1974, Lotus est une odyssée sonore. Un trip. Le genre d'aventure que ne pouvait engendrer qu'une époque où la musique live était dégagée de toute notion commerciale. Lotus est tout sauf une série de hits joués à la chaine, la plupart des titres qui  le composent sont des inédits. Ne parlons même pas en terme de chansons, ce sont des thèmes, développés sur des rythmiques de haute voltige, jusqu'à ce que la musique devienne un état physique. Lotus est un disque dangereux, d'une puissance terrifiante. Palpable.


L'expérience menée n'a rien d'un spectacle, il n'y a aucune frime là dedans. C'est un instant de pure musicalité partagé avec un public. Chaque musicien est concentré sur les sons qui l'entourent, afin d'atteindre la parfaite osmose. J'imagine que dit comme ça, vous devez vous imaginer une grosse branlette sous les light shows. Rien n'est plus faux. Lotus n'est ni inaccessible, ni élitiste. C'est une élégante barbarie, un splendide disque de musique vivante, de rythmes et de mélodies qui s'épousent, s'attirent, se draguent, jamais ne se rejettent. Un flirt avec les gammes. 

Ok, c'est aussi un disque de plus de deux heures qui fait fermer les portes à Milady. Mais ça, c'est parce qu'elle ne pratique pas la méditation pendant les deux minutes de silence par lesquelles il commence.

Hugo Spanky

 

lundi 19 octobre 2015

AMeRicaN HoRRoR sToRY 5


Hôtel. Californie. Luxe en décadence. American Horror Story 5 nous plonge au cœur des ténèbres d'un hôtel qui pourrait tout aussi bien être le corps même du démon. Le labyrinthe des âmes damnées. Les limbes de l'enfer. L'antichambre de l'insanité. Vous en voulez encore ou ça ira comme ça ?
Dire que les freaks de la saison 4 m'ont laissé de marbre est en dessous de la vérité. Ils m'ont ennuyé, fait regretté d'avoir mis le doigt dans l'engrenage. Je n'ai rien trouvé à sauver et j'étais bien plus que réticent à l'idée de repartir pour un tour sur ce manège démantibulé que la franchise AHS semblait être devenue.


Mais les dimanches soirs sont ce qu'ils sont, et quoi de mieux comme prétexte pour se blottir sous la couette que la promesse de quelques frissons d'effroi. Il est trop tôt pour tirer des conclusions définitives, après deux généreux épisodes de plus d'une heure chacun, je peux toutefois vous affirmer sans trop me mouiller que l'équipage à redressé la barre. En navigant astucieusement d'une intrigue à une autre, d'une époque révolue à nos jours, en utilisant avec tact et à-propos la musique pour estamper de glace un climat déjà oppressant, en multipliant références et clins d’œil bien plus subtils que les couloirs de l'Overlook ne pouvaient le laisser supposer, la série se place enfin à la hauteur de ses ambitions.


Les volutes alambiquées du scénario promettent une bonne tenue sur la longueur, là où la saison précédente fonctionnait au lever de rideau en forme de feu d'artifice avant de laisser apparaître, une fois la fumée dissipée, de trop grosses ficelles pour capter l'attention du spectateur sitôt la curiosité rassasiée. En entremêlant Mode, Art Déco, musique, cinéma, sexe, drogue, vanité, vacuité et flot de sang, la série dresse un édifice majestueux que je me délecte, par avance, de visiter jusque dans les moindres alcôves. Reste à espérer que les fondations soient solidement bâties.


Sensation. Elle. Lady Gaga en meneuse de revue en lieu et place de l’emblématique Jessica Lange, le pari est osé. Pas suicidaire. Si la chanteuse se retrouve à devoir faire négocier un virage en épingle à sa fulgurante carrière, ce n'est que de sa faute. En misant sur l'omniprésence médiatique à coups de surenchères incessantes, de concerts narcissiques, de happenings insondables et de clips accrocheurs, la diva futuriste a noyé sous les fards, tout le talent que son premier album laissait entrevoir. L'intrigante fit du flou artistique dont elle avait su se draper avec élégance, un brouillard si opaque que les dernières notes de saxophone de Clarence Clemons ne suffisaient pas pour en désenchevêtrer l'excellence de certaines compositions. Je ne suis pas sûr qu'elle a fait tout cela de manière inconsciente. Peut être pressée de passer à l'étape suivante. Stefani Germanotta a de la suite dans les idées elle utilise bien plus qu'elle n'est utilisée. Je vous fiche mon billet qu'on n'est pas au bout de nos surprises avec ce petit bout de fée qu'il serait bien hasardeux de snober trop vite. 


Depuis l'an passé, son pas de danse avec Tony Benett lui a permis, sans ralentir le rythme, de s'éloigner avec intelligence de la petite lucarne. Pour mieux y revenir. Et de façon autrement plus glamour que sur MTV.
En bonne italo-américaine, la New-Yorkaise procède par étapes et avec méthode. Affiliée à la bande du New Jersey, elle avait montré le bout de son nez dans un épisode des Soprano mais cette fois ci, l'ambition est toute autre. La saveur de cette nouvelle saison d'American Horror Story repose sur sa capacité à transformer l'étoffe en soie, mais vient en partie du jeu de piste que dessinent les références au cinéma du genre. Si Shining en est la plus évidente de par l'esthétique des décors, Le Village des damnés, Nosferatu ou Seven répondent également à l'appel sitôt les premières bobines déroulées. Il en viendra d'autres. Le personnage interprété par Lady Gaga est quant à lui, une extension de celui de Catherine Deneuve dans Les Prédateurs. Faut pas avoir peur du vide quand on mise tout sur le rouge, la chute pourrait être du genre dont on ne se remet pas. 


En deux épisodes, Lady Gaga a rassuré sur un point. Là où le rôle qu'elle incarne dans sa carrière conjugué à celui que lui offre la série pouvait mener droit dans le mur de l'excès, elle fait preuve de sobriété. Autre élément fort parmi les nouveautés du casting, Wes Bentley dans le rôle du flic hanté par la culpabilité, prompt à se faire happer tout cru. Sera t-il cousin psychologique du tourmenté Jack Torrance ou plutôt du Al Pacino de Cruising, seule la suite le dira. L'abysse est grand ouvert sous chacun de ses pas.

 

 
Alors que l'entame de la deuxième saison de Fargo m'a laissé de marbre tellement elle sent le micro-ondes, American Horror Story semble vouloir  gratter sa 3eme étoile. Et comme pour mieux émanciper la franchise de ses aspects les plus teenagers, ses créateurs ont développé en parallèle un spin-off ultra kitsch en équilibre précaire entre West Craven, Scary Movie et les films de blondes, Scream Queens dont Le Cabinet des Rugosités ne devrait pas tarder à vous faire écho.
Préparez le Pop-Corn !

Hugo Spanky

jeudi 15 octobre 2015

LaNa DeL ReY, De MieL et D'oRTies


Ultraviolence, il y a un peu plus d'un an, m'avait scotché d'emblée. Lana Del Rey toute sale des rues de Brooklyn, déchue mais toujours angélique m'avait, plus que séduit, envouté. Les notes de guitares venues déchirer la soie de ses mélodies, la plaçaient sur l'échiquier du Rock et redonnaient un semblant de nouveauté à un genre si enfermé dans ses formules que je le destinais au musée. 

Quand j'ai écouté Honeymoon pour la première fois, à peine eut-il franchi le cyber-espace, je lui en ai voulu de me ramener à la case départ. Terminé les guitares, fini la crasse sous les ongles, Lana avait fait manucure, peeling et épilation. Que le Rock n'a plus aucun avenir créatif, l'évidence s'imposa à moi, Lana Del Rey s'en bat les miches, c'est pas son soucis. Elle venait de me poignarder dans le dos, je la méprisais en retour. 
C'est crétin, parfaitement irrationnel, c'est malgré tout ainsi que je voyais les choses. Parfois, je suis un crétin irrationnel. Le jour de la sortie de l'album, j'étais au centre ville, mieux, devant un rayonnage de disquaire. Le glamour de la pochette exposé à ma vue ne me fit ni rompre, ni plier. Lana avait pris un ticket pour la Floride tandis que je l'attendais à une intersection d'East Village. Lana est une garce. Tel un amant trompé, j'embarquais l'album de Keith Richards comme on se prend une cuite pour se consoler de n'exister pour personne, et tournais les talons sans un regard de plus sur la froide aguicheuse.



Les mails d'amazon, fnac, priceminister, ebay pouvaient pleuvoir comme autant de spams qu'ils sont, j'avais dressé les barrières émotionnelles, rompu les liens. Il ne s'en est pas fallu de beaucoup pour que je renie le passé et mette en vente les précédents albums de la traitresse, œuvres que j'avais pourtant chéri jusque sous mon cuir, tout contre mon petit être fragile. L'irrationnel cédait le pas à la névrose.

Puis vint le temps de mon anniversaire, invariablement niché au  cœur de l'automne, ce moment que le romantisme dispute à la nostalgie, cet instant où la futilité de nos existences frôle au plus près nos consciences. Et mes barrières émotionnelles de s'effondrer comme s’effeuillent les platanes. Lana ! Réchauffe mon âme, fais rougeoyer mon sang d'effluves carmin. Il m'apparut inconcevable qu'elle se soit évanouie de la sorte sans même un mot sur le frigidaire, fusse pour une lune de miel avec un félon de première jeunesse. Un bellâtre de bord de mer, un agaçant en costume à la mode.


Je claquais les portes, fit tinter les clefs et me saisis de l'album dans le premier Leclerc venu. Merde au cérémonial, sus à la bienséance, je tentais même d'en changer le prix dans un dernier sursaut d'indignation. L'étiquette se froissa entre mes doigts tremblants, qu'il en soit ainsi, je paierai le prix fort le supplice du déshonneur. 
Et l'énigme de se résoudre au fil du voyage répété de l'aiguille épousant le sillon. Honeymoon n'aurait jamais pu être autre chose que ce qu'il est. Dépouillé de tout subterfuge, c'est Lana qui laisse glisser de ses épaules à ses chevilles le drapé de dorures qui, seul, l'habillait. Honeymoon laisse les beats fracassants à la jeunesse de Born To Die et les effluves de la rue à Ultraviolence, il impose l'indépendance animale d'une artiste comme on n'en croise dorénavant si peu que j'ai bien failli ne pas la reconnaître.


De sa première note jusqu'à l'ultime souffle de Don't let me be misunderstood, Honeymoon fait mieux que s'inscrire dans la lignée des grands disques, il en redéfinit les vertus.
De ma méprise, puissiez-vous me pardonner, Lana adorée. 
Insatiablement votre,

Hugo Spanky