Dans un décor
scintillant de mille feux proche de celui utilisé par Elvis lors de
son comeback, notre gallois à voix maousse costaud délivre l'étendu
de son talent en s'entourant non seulement d'un orchestre difficile à
prendre en reproche tout autant que d'un public quasi exclusivement
composé de la gente féminine la plus extatique qui soit, mais, qui
plus est, d'un parterre d'invités dont les noms seul donnent déjà
une idée du frisson qui peut vous saisir au visionnage de la chose :
Jerry Lee Lewis, Suprêmes, Joe Cocker, Who, Sammy Davis Jr, Bee Gees, Janis Joplin, Mireille Mathieu, Little Richard, Burt Bacharach, Aretha
Franklin, Mama Cass, Wilson Pickett....
Armé de sa jovialité, sapé en milord kaléidoscopique, Tom Jones envoie du groove comme si sa vie en dépendait. Avec un répertoire en or massif basé sur des classiques du Rhythm & Blues comme du Rock'n'Roll ou des standards de la croonerie mondiale, le gars déroule de quoi complexer bien des prétentieux. Le show démarre généralement en douceur avant que les invités ne s'expriment d'abord en solo puis en duo avec le Julien Lepers testostéroné dont on sait depuis longtemps que rien ni personne ne peut le défier sans y laisser le plumage. Les meilleurs sont poussés à l'excellence, les médiocres restent à la maison.
Imaginez les numéros 1
de Maritie et Gilbert Carpentier en mode multicolore et lourdement
chargé en sensualité débridée. Je cause pas de Julio qui bave sur
Jeane Manson, non, là c'est carrément des Midnight hour de soir de
pleine lune, des Land of thousand dances fornicateurs, le tout
transcendé par des pas de danse à laisser James Brown pantois. Il
n'a peur de rien Tom Jones et il a bien raison. Faut le voir se
déhancher tout en imposant à ses cervicales des mouvements qui en
enverrait bon nombre en séances de kiné pour le restant de leurs
jours.
L'émotion n'est
évidemment pas en reste, It's a man's man's world ou un Dock of the
bay saisi dans un décor de cale de rafiot en meilleurs exemples, ni
l'humour puisque successivement au fil des épisodes ce sont des
pointures tel que Peter Sellers, Bob Hope ou Richard Pryor qui s'y
collent.
Oui, vraiment les weekends pluvieux ont du bons, il suffit de se cogner le medley Little
Richard ou l'incendiaire duo sur Whole lotta shakin' goin on avec un
Killer débonnaire mais toujours aussi inquiétant pour s'en
convaincre. Le plus cocasse de tous étant l'impayable Joe Cocker,
contorsionniste comme à son habitude, véritablement possédé par
une danse de st guy communicative.
Bref, du bonheur en barre dispo ici ou en dvd.
Et comment conclure sans conseiller vivement aux amateurs de cire noire, ce Fever zone de folie sur lequel Tom Jones incendie les plus redoutables classiques du groove, des monuments comme You keep me hangin' on, Hold on I'm coming, Don't fight it, Keep on runnin', Get ready, It's a man's man's world ou Delilah.
Une tuerie.
Hugo Spanky
Hugo Spanky
Un pur régal effectivement ! Des invités de premier choix, des couleurs en veux-tu en voilà, des fringues aussi psychés que le décor, un public vivant et ce Tom Jones toujours aussi fringuant c'est extra !
RépondreSupprimerLe passage avec Mama Cass est troublant de sensualité. J'ai hâte de voir celui avec Mireille Mathieu'
Sur la compil' du Rock&Folk d'octobre 2012, il y a une belle chanson de Mister Tom Jones, Dimming Of The Day, c'est une reprise d'une compo de Richard Thompson.
RépondreSupprimerPS: cliquer sur le titre-lien de la chanson.
RépondreSupprimerExtrait de son dernier album, il est tout du même tonneau et donc fortement recommandé.
SupprimerHugo
J'ai vu deux extraits d'une captation live sur YT: Mister Jones n'a pas perdu sa voix, une voix autour de laquelle des musicos de première tissent un écrin, du sur mesure: Sir Tom Jones, 'If I Give My Soul' Live Session.
RépondreSupprimerMerci pour le lien, c'est magnifique. Ce gars possède encore une qualité ancestrale mais trop souvent oubliée, le feeling.
SupprimerBlam, une claque qui fait du bien.
Hugo