Mon Marcel de père m’a appris une chose, plein d’autres aussi mais là je reste sur ce cas, Ne pas tirer direct à boulet rouge sur quelqu’un, non, laisse venir. Même si tu le sens pas, ne juge pas trop vite un humain, Wait & See, lui-même sera bien assez grand pour te montrer quelle face il a !
Jean Foutre !!
Quand la médiocrité devient monnayable c’est fou le nombre de connards qui attendent pour passer l’audition, peut êt’ bien pire le nombre de connards retenus… La maison brûle, les glaciers fondent, le prix des énergies augmente, les produits laitiers Normands sont recouverts de suie, l’extrême droite grignote l’europe par tous les bouts et, au moins quatre fois par jour, Christophe Mae passe à la radio.
Misère !!
Qui suis-je pour juger, après tout, les seules études que j’ai fait sont surtout l’plan du métro pour aller d’ici à là, et coté arts et lettres j’ai toujours préféré croire que Jean Bapeutiste Poquelin était l’inventeur de la grue d’chantier et pour la poésie, je fais avec Brassens et la Souris Déglinguée… alors !
« Y'a des gens du voyage, Y'a des gens qui voyagent
Des gens qui restent, Et des gens de passage
Y'a des gens qui planent, Et ceux qui touchent le fond
Des gens qui dorment, Et des Jean d'Ormesson »
Bon, la chanson fallait bien l’entamer, trouver un texte, une idée et surtout une rime…
Coté texte c’est pas un chef d’œuvre, ça c’est dit, et coté boulette, il me semble que le Jean d’Ormesson était un personnage bien trop singulier, pour ne pas dire Unique. Le voir ainsi servir de rime, toute pas belle, pour une mièvrerie radiodiffusée ne rend certain’ment pas hommage à un esprit aussi vif et affuté. M’enfin, j’ai peur que coté esprit, y’a bien qu’son nom pour relever la chanson…
« Y'a des gens divers, Et y'a des divergents
Des gens qui espèrent, Et des gens d'Abidjan
Y'a des gens du nord, Des gens du sud
Des vies douces, Et des vies rudes »
Comme un couplet ne saurait suffire à une chanson, v’là l’second. Enumération de lieux communs, aucun intérêt sinon placer là une part de Côte d’Ivoire avec, s’il faut le croire, une population sans le moindre espoir…Essaye la Sauce Graine, petit être, tu verras que ça vaut très largement tous tes espoir de devenir un jour un vrai chanteur !
Refrain, pa’c’qu’il en fallait un !
« Et y'a des gens heureux
Des vies tristes qui dorment dehors
Et y'a des gens heureux
Et d'autres qui brassent de l'or »
J’aime assez l’idée qu’il puisse y’avoir des gens heureux et d’aut’ qui brassent de l’or, comme quoi l’argent n’fait pas l’bonheur, même dans une chanson du sieur Mae…dommage que dans la vraie vie… !
« Y'a des gens de la haute, Et y'a des gens d'en bas
Y'a des gentils, des gendarmes, Des junkies et des scarlas
Des gens qui pleurent, Des gens qui rient
Des Teddy Riner, Et des Carla Bruni »
Là ça monte dans les tours, on voit que le dictionnaire de rimes et le brainstorming à pas cher ne peuvent pas tout faire. On est à peine à la moitié d’la chanson et déjà y’a franch’ment plus grand-chose à raconter, sinon continuer péniblement une énumération, en rime, plaçant de-ci de-là un côté j’suis encore dans l’move, j’kif ma Life, adossé au plus beau Judoka d’not’ génération, pub exceptée, et une femme de ministre dont je ne comprends toujours pas l’utilité dans la chanson du sieur, ni d’ailleurs de son utilité, tout court !!
« Y'a des Jean Valjean qui mangent leur peine,
Oui des vrais gens qui font de la peine
Des gens qui s'aiment et qui s'assemblent
Des gens différents qui nous rassemblent »
Là d’ssus rien à dire, on continu, en rime, heureus’ment après c’est l’refrain, et oui déjà, et on r’met ça !
Refrain
« Y'a des gens de la nuit, Y'a des gens du matin
Des gens qui s'ennuient, Des agents de mannequins
Y'a des gens qui saoulent, Et des gens soulageants
Des gens qui rêvent la vie des autres gens »
« Y'a des gens changeants, Et y'a des gens stables
Des affligeants, Et des remarquables
Des gens de l'est, Des gens à l'ouest
Des gens qui vont, D'autres qui restent »
Si je passe deux couplets d’une traite, n’allez pas croire que, moi aussi, je n’aurais plus rien de bien fin à raconter, non non non, seul’ment si je trouve la chanson aussi longue que pas franch’ment intéressante, j’ai plutôt intérêt à m’relire et surtout pas l’imiter, de toute façon je pense que la suite me laissera assez de bile à déverser, du coup je vous laisse prendre les affaires en mains, allez quoi, ‘sitez pas, c’est cadeau et j’suis sûr qu’vous en pensez pas moins, du matin des agents de mannequins !
Refrain
« Et y'a des indignés, Des indigents, Des déjantés, Des commerçants
Y'a des gens simples, Des gens seuls, Des gens chanceux, Et des gens humbles »
Et oui ça touche à sa fin, on hausse le ton, s’emballe comme un grand manège ou mieux, une chanson d’Piaf, mais là p’t’êt’ que c’est moi qui m’emballe, comme quoi, des fois, à chercher du sens dans c’qui n’en à pas…Surtout qu’si on y pense trente secondes, on peut aisément imaginer êt’ à la fois Indigné, Indigent, Déjanté mais rester Simple, Humble, Seul et Chanceux et tenir un Commerce, ouais on peut !
« Y'a des amants, Des dirigeants
Des gens qui en bavent, Et des braves gens
Y'a des gens gays, Et des sergents, Et dans tout ça »
Putain là c’est l’moment qu’j’aime, on touche à la conclusion, on s’approche à grand pas du final, le feu d’artifice, l’explosion avant… avant le Silence !! Encore une ou deux énumérations, aussi vide que le reste de la chanson, encore une fois, on peut très bien se représenter un Sergent, Gay, forcément Dirigeant et doté d’un Amant. Ce qui ne les empêcheraient nullement d’êt’ de Braves gens et de par leur situation d’en Baver un minimum, mais dans tout ça…
« Et dans tout ça nous deux
Et dans tout ça nous deux
Et dans tout ça nous deux
Dans tout ça nous deux
Et dans tout ça nous deux »
Boom, tout ça pour ça, repeat after me, cinq fois, lui et quelqu’un d’aut’ !!
Faut rend’ justice, pour les mignons de sa génération les phrases sont plutôt à base de Moi et Je à longueur de couplet, nombrilisme aigue d’une bande de paumés qui ignore encore qu’on est c’qu’on fait, certain’ment pas c’qu’on prétend, mais ça c’est un peu à l’opposé de c’qu’on leur a inculqué.
Toute cette belle chanson vous est servie sur une douce mélodie, que je trouve par contre, bizarr’ment, plutôt pas mal, j’aurais bien aimé entend’ un type comme Anis se poser dessus, mais ça ce serait une aut’ histoire.
Voili voilà, quatre à cinq fois par jour, nos chères ondes radio nous diffusent ce triste morceau, des fois même avec une tite moquerie lors de la présentation du titre, mais la diffusent quand même. De braves gens, ouais là on peut le mettre, vont acheter ce disque, peut’êt’ même payer une blinde une place de concert dans un triste zénith pour une grand messe où, au prix de ta place, tu ne peux qu’ « apprécier » le Pestacle.
Je suis aujourd’hui d’accord avec l’idée que toutes les chansons ne peuvent pas êt’ des déclarations de guerre ou des appels à la Révolution, d’ailleurs quelle cause à défendre ?
OK, il en faut pour tout l’monde et le divertis’ment fait aussi partie de la vie, comme la médiocrité, et là je crois que le mix est réussi !
7red