vendredi 5 mai 2017

FuTuR aNTéRieuR


Mondialisation, libéralisme, ouverture aux autres, libre circulation, et quand je fais trois clics sur youtube, je tombe sur un message à caractère répressif qui m'interdit de visionner la vidéo en raison de la loi en vigueur dans mon pays. 
C'est quoi que c'est ça ?
Plein de belles notions dans les discours, mais pas moyen d'en finir avec la sclérose du protectionnisme de la Culture, d'échapper au zonage des dvd, à l'absence de distribution, de sous-titrage, à cet écran noir sur tout ce qui n'a pas été calibré au préalable. Le plus fort dans l'histoire étant que notre pays interdit de visionner des artistes la plupart du temps américains, sur lesquels il n'a aucun droit. 

On connait le baratin sur le bout des doigts, sans toutes ces mesures la création française serait en péril, une espèce en voie de disparition. Sauf que j'aimerai bien que l'on me dise où elle se cache, la créativité française. Nous vivons l'ère pharmaceutique du divertissement, celle de la culture générique. Nos artistes sont des reproductions mongoloïdes d'artistes américains, ce qui n'est guère nouveau si on se réfère à la vague yéyé. La différence étant que dorénavant, on cherche à nous priver de l'accès à l'original. Je ne vois pas l’intérêt d'attendre l'adaptation française du dernier Will Ferrell ou qu'on nous refourgue Balasko en lieu et place d'Amy Poehler. Même principe en musique; Soprano est bien sympa, mais ça n'en fait pas Mos Def. Et Shy'M (ou quelque soit le nom du modèle en cours d'exploitation) n'est pas plus Rihanna que Téléphone n'était les Rolling Stones.


Comptez pas sur moi pour endosser la mauvaise conscience paralysante que l'on veut nous inculquer. Dans ma turne, je traque en virevoltant sur mon clavier. De la contrainte nait l'efficacité. J'entretiens ma liberté de choisir, je surfe à l'improviste, en piquet, en kamikaze, je retrouve le plaisir de la découverte. C'est fastidieux, ça prend du temps, mais c'est autrement plus bandant que d'aller faire la queue au Disquaire day. La musique, c'est pas la fête des mères. Quand je me cale dans mon fauteuil, que je pioche au feeling dans les dizaines de disques qui s'affichent au sommaire des blogs, je retrouve les tourbillonnantes sensations qui me saisissaient dans les cabines des disquaires, lorsque je posais sur la platine des galettes sélectionnées ailleurs que dans des listes, souvent simplement sur leurs pochettes ou quelques notes de crédits affichant un nom déjà repéré ailleurs. S'ouvrir l'esprit à toute une galaxie inconnue, la parcourir avec l'avidité des aventuriers de Jules Verne.

C'est sur un de ces sites dédiés à ce qu'on appelait avec sens l'underground, avant que l'estampille ne devienne argument commercial, que je suis tombé sur toute une clique de gamins new yorkais bien décidés à ne pas être confondu avec la bouffe pour chien qu'on voudrait nous refiler en guise de festin. 


A commencer par la toute jeune et mystérieuse Leikeli47 de Brooklyn. Retenez bien son nom, vu son talent ça va pas être facile de la remplacer par un des clones aseptisés dont on a le secret de fabrication, et sa récente collaboration avec les Pussy Riot sur l'excellent single Straight outta vagina ne peut pas laisser de marbre, même le plus conventionnel rocker. J'en suis la preuve vivante.
Implacablement moderne, Leikeli47 a jusqu'ici sorti trois mixtapes ultra minimalistes de prime abord -genre claphands, ses rimes et basta- mais foutrement bien fignolées pour si peu qu'on prête attention à ce qui s'y passe vraiment. Des titres comme Hold you down, Rumble ou son tout nouveau single Money sont de ceux qui vous réinitialisent le conduit auditif, filent une cure de jouvence à nos esprits saturés par le formatage des sons. On ne s'était pas fait secouer de la sorte depuis le Wu Tang Clan et ce n'est certainement pas un hasard si son Watch 'em fall fait écho à Shame on a nigga. Leikeli47 se nourrit de toutes sortes d'influences, elle a su se souvenir que le Hip Hop n'est pas une formule, mais une musique en mutation permanente qui dès son origine piocha ses sons dans les opposés, bâtissant des ponts entre des musiques que des murs paraissaient séparer.

~ Le Hip Hop n'a rien inventé, le Hip Hop a tout ré-inventé. {Grandmaster Caz}



Autre belle prise, et exception géographique, Jaz Donell est allemand, a 18 ans et vient de faire paraitre Thoughts Of A Thinker un album délicatement jazzy qui ne doit ni à Gangstarr, ni à A Tribe Called Quest, sinon qu'il en est la continuité directe. Le gars maitrise déjà son truc, ne cherche à singer personne. Straight outta Hamburg, ça le fait aussi.
Retour dans le Queens avec Focus The Truth et l'album Q85 au feeling tout en souplesse, fait très fort aussi en ce début d'année, tendez l'oreille c'est du bon et Entendre (ouais, c'est son blaze) n'a rien à envier avec son I'm So Anxious. Les mômes sortent de partout, bien décider à hausser le niveau, c'est fascinant et vivifiant. Le Hip Hop de New York est peut être la dernière musique à proposer autre chose que du revival. De là à dire qu'elle est sans doute la dernière musique vivante, il n'y a qu'un pas que mon éternel optimisme m'interdit de franchir.  



Indéniablement, il se passe des choses au pays de Trump, des choses qui le dépassent depuis longtemps et pour plus longtemps encore. Les artistes s'expriment sur le monde de façon intelligente et libérée des codes de la contestation. Ils ont compris que gouvernements et terroristes se livrent une guerre stérile pour s'accaparer le passé. Que  l'avenir est ailleurs. Sous ses airs de pop sucrée insignifiante, le Chained to the rhythm de Katy Perry et son clip que l'on peut voir comme un bout de gélatine qui fond au soleil, si on est trop lessivé du ciboulot pour piger tout ce qui se dit en arrière plan, dresse le portrait de la futilité de l'humanité lorsqu'elle marche au pas. La subversion est digérée, elle ne s'accompagne plus de provocation, elle est devenue partie intégrante du mode d'expression comme elle l'est de la vie elle-même. 
L'amour douloureux et consenti de Rihanna sur son splendide slow soul Love on the brain n'a rien d'une revendication, il est un fait. La chanteuse ne demande aucune autorisation, ne s'adresse à aucune figure paternelle comme Madonna le faisait dans Papa don't preach. Le désir d'aventure humaine semble réactivé, enfin débarrassé du vernis mortuaire sous lequel le spectre des maladies, de l'exclusion, des manipulations l'avait étouffé. Cette jeunesse là sait puiser dans ses racines pour n'avoir à craindre aucune forme de futur.


Et c'est là que j'en arrive à Something For Nothing: the Art of Rap, un documentaire réalisé par Ice T qu'on peut toujours se brosser pour voir traduit en français. Ce qui est d'autant plus regrettable que, pour une fois, le Hip Hop est présenté sous sa forme la plus artistique, enfin débarrassé du sensationnalisme du drive-by shooting et de la frime à base de gonzesses, cognac millésimé et maniérisme de gang.  
Peut être plus encore que le Rock'n'Roll lorsqu'il était singé par des plus médiocres que lui, le Hip Hop a souffert de caricature. Il en a parfois été complice en se complaisant dans la facilité des formules qui l'ont propulsé au sommet des chiffres de vente, mais ils sont encore quelques-uns parmi les pionniers du genre à œuvrer pour qu'il retrouve ses fondamentaux. The Art of Rap replace la barre à bonne hauteur et enjoint la relève à s'élever, afin que les luttes du passé soient fondations de l'avenir. L’exigence littéraire de Rakim, l'implication sociale de KRS One, le swing de Guru, la fluidité de Q Tip, les uppercuts de Chuck D ne doivent pas rester lettres mortes.




Pour situer vite fait le personnage, Ice T fut le premier de la côte ouest -avec son pote latino Kid Frost- à se tenter au Rap sans se sentir trop intimidé par les grands frères de New York. C'était avant NWA, avant Tone Loc, un siècle avec Snoop Dogg et Tupac Shakur. C'était la pré-histoire du Hip Hop et il fallait une sacrée paire de balloches pour se dire qu'il est possible d'exister sans rester dans l'ombre des Furious Five, de Bambaataa, Public Enemy et toute la clique de New York. Mais Ice Tracy Marrow n'est pas du genre à se faire du mouron pour rien. Le gars torpille une nuit pour écrire 6 'N the mornin' et se radine dans un club pour exposer sa prose et son flow, recta devant Kurtis Blow qui acquiesce et félicite le bonhomme. Sa vie en est changé, la face du monde aussi. Il s'en suit une série d'albums à classer parmi les classiques du Hip Hop. Power, Colors, The Iceberg, Original Gangster, Home Invasion, au minimum, font partie des indispensables du beat qui cogne. 

Comme il est homme à s'ennuyer très vite, Ice T honore ensuite son amour pour le Hard Rock assourdissant en créant Body Count, groupe hardcore s'il en est, dont la particularité est d'avoir fait paraître ses deux meilleurs albums après 20 ans de carrière, à savoir les deux plus récents : Manslaughter et BloodLust


Voila pour le décor, maintenant voyons l'action. Ice T sait ce qu'il doit à son art, orphelin de ses deux parents dès la petite adolescence, il se retrouve chez une tante à South Central, lui qui jusque là avait grandi dans son New Jersey natal. Livré à lui même, militaire puis gangster, c'est en sacrifiant les gros bénéfices des braquages de bijouteries aux plus hasardeux revenus du Hip Hop naissant qu'il s'éloignera avec sagesse de l'ombre des pénitenciers. 
Aussi, lorsqu'en 2012, entre deux tournages de New York Unité Spéciale, il se décide à rendre hommage et dignité au mouvement, il fait ça bien, en se souciant du fond plus que de la forme. 
La forme : c'est un documentaire filmé sans retouche. Une trentaine de bonhommes à la plume bien aiguisée viennent disserter sur ce qu'il faudra bien se décider un jour à désigner comme étant la poésie du 20ème siècle. 
Le fond : c'est la passion des mots, la force du sens et du double sens, la transe de la feuille blanche, la danse des pointes de stylos, diérèses et synérèses, ratures incluses. En choisissant de tendre le micro aux cadors de la rime qui libère, Ice T nous affranchit.

~ Dans le Bronx, on n'avait pas les moyens d'apprendre à jouer de la musique, d'apprendre le piano, la trompette, d'apprendre à jouer de la guitare ou d'une putain de batterie. On n'avait même pas de quoi se payer une guitare, un piano ou une putain de batterie. Et on n'aurait pas su où les mettre, si on en avait dégoté. On n'avait même pas de foutu local pour se réunir. On était tenu éloigné de la musique, pourtant on avait inventé le Jazz. Alors, on a pris la seule source qu'on avait dans notre trou à rats et on en a modifié l'utilisation. On a pris des disques et on en a fait des instruments de musique. {Lord Jamar-Brand Nubian}


~ Je conduisais ma voiture avec ma femme à mes côtés, on écoutait la radio, elle aime tous ces trucs dance et tout ça. Je râlais après les textes de ces morceaux qui sont...tu vois ce que je veux dire, hein ? Et là, elle me répond un truc qui m'a fait piler sur les freins en plein boulevard; elle me dit : "Ice, tu sais, les paroles je m'en fiche, même les tiennes j'y fais pas attention."
Avec le putain de temps que je passe sur chaque foutu mot, elle me dit ça ! Et ça doit être le cas de plein de monde, si faut. {Ice T}
~ M'en parle pas, mon mari m'a sorti la même connerie, j'ai failli l'étrangler ! [Salt]

Des comme ça, il en défile pendant deux plombes bien gratinées en haute voltige. Soudain, il y en a plein de monde dans votre salon, les mecs ne sont pas captés le cul dans un fauteuil Louis XVI avec l'éclairage qui flatte, ils sont dans la rue, chez le disquaire ou à proximité d'une table de mixage, sous une lampe de bureau avec la plume dans une main et l'inspiration au coin du bec. Ils ne font ni les fanfarons, ni les barons, ils se livrent sans tapage inutile sur leur amour de la rime, leur passion pour la beauté des mots et acceptent l'invitation qui leur est faite par Ice T de réciter les vers qu'ils préfèrent du rappeur de leur choix. Et comme on n'est pas chez les dépressifs, ils lâchent au milieu de tout ça, des anecdotes en formes de tacles hilarants :
~ Ice, je t'ai vu sur scène avoir un trou de mémoire. T'as fait comme si la sono avait une merde pour camoufler le truc.
~ C'est un de mes vieux trucs. J'en ai d'autres pour ces cas là : je repère un fan hardcore au premier rang, un qui connait mes textes par cœur et il devient mon téléprompteur humain. Si j'ai un trou, je lui colle le micro devant la bouche dans un grand élan de partage.




Art Of Rap traite son sujet de manière bien différente des publi-reportages que l'on subit trop souvent dès qu'il est question de musique. Il ne donne pas dans la flagornerie, ne cherche à bâtir aucune légende. Il parle avec simplicité d'un art qui n'en comporte aucune et délivre un message d'une telle évidence qu'on finirait presque par l'oublier. Et c'est Chuck D qui le résume le mieux :
~ T'as intérêt à avoir une putain de voix si tu veux te faire entendre. Melle Mel a une putain de voix. On était sur scène à nos débuts en 87, microphones branchés dans la sono. Mais la seule voix qu'on entendait n'avait pas besoin de micro ni de sono, c'était celle de Melle Mel qui disait de nous depuis la fosse: "virez moi ces enfoirés de la scène, ils sont nazes" On a monté le volume, ça a servi à rien. Tu ne peux pas lutter contre un mec qui a un coffre pareil. [Chuck D]
~ Et vous vous êtes réconciliés après ça ? {Ice T}
~ On s'est réconcilié en devenant bon. [Chuck D]

12 commentaires:

  1. Le morceau des Pussy Riot est vraiment chouette ! Y a des trucs assez frais en musique en ce moment. Pas nouveau, comme ce sublime morceau de Rihanna ou zut comme il s'appelle... un black jessie james ou un truc comme ça, c'est très doo wop/gospel, j'adore.

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    1. Doo Wop, Gospel, Soul sont des influences qui reviennent en force dans le R&B et le Hip Hop. On a de nouveau droit aux slows qui tuent. Stay et Love on the brain de Rihanna en sont de bons exemples. J'entends aussi du Gospel dans Leikeli47 et des éléments Doo Wop également, les claphands et tout ça. L'intelligence du truc -et ce qui le différencie grandement du revival- c'est que tous ces éléments sont concassés, réinventés dans leur sonorité, ils ne sont plus là uniquement pour flatter l'oreille comme c'était devenu malheureusement le cas au fur et à mesure que le genre perdait de sa vigueur. Leikeli47 ou Princess Nokia foutent le barouf dans les traditions et c'est très bien ainsi. Pourvu que ça dure.

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  2. Les petites Russcofs de Pussy Riot ne sont que la partie immergée de l'iceberg. Il existe dans ce lointain pays une multitude de groupes de rock, pop, rap, blues, jazz et tout le toutim que personne ne connait ici, mais qui remplissent des stades là-bas.

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    1. Vu le blackout culturel qui touche notre pays pour tout ce qui ne sort pas de l'hexagone, ce n'est pas demain qu'on va mieux les connaître, les russcofs. Et les rares fois où les médias d'ici causent de l'étranger, c'est pour nous ressortir les anniversaires du Punk.)))) C'est pas gagné à ce rythme là.
      C'est un peu le sens de ce papier, que d'inciter à la curiosité, sortir des publi-reportages mensuels de la presse et se fier à nos oreilles seulement.

      Ceci dit, les Pussy Riot font un bien charmant iceberg, qui ne me semble pas si gelé que ça.)))

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    2. ...et rien que ce titre Straight outta vagina, ça vaut dix. Haha, pour l'album, je propose Fear of the vagina planet ou Welcome to the pussydome. ))))

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  3. Super papier qui arrive même à intéresser les réfractaires au Hip-hop dont je fais parti je l'avoue.
    Le problème que je rencontre avec cette musique c'est que je ne tiens jamais sur une écoute d'un album en entier car la lassitude me gagne rapidement.
    Dans un registre plus pop, j'ai en revanche énormément apprécié les deux albums de Janelle Monae qui niveau inventivité sonore sont assez balèze.

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    1. Écouter du Hip Hop, c'est un peu comme écouter du Blues des origines, ça peut vite paraître rébarbatif parce que ça l'est. Jusqu'à ce qu'on trouve le fil d'Ariane.
      Je pense aussi que c'est générationnel, qu'avoir baigné dedans quand le genre était encore peu prolixe en références, mais que chaque disque était une bombe, ça aidait à accrocher. C'était quand même plus facile de tomber sur un bon disque de Hip Hop quand ils l'étaient tous.))))

      Si tu as du mal à tenir un album jusqu'au bout, rassure toi, moi aussi. Déjà on ne pipe pas tout à ce qu'ils racontent, ensuite ils ont la manie de calibrer la quantité en fonction du format cd (70mns dans les esgourdes, ça a aussi flingué bien des rockstars) alors si pour finir les mecs ne sont pas des cadors, forcément tu t'emmerdes. Prends Drake par exemple, ça a beau être la référence absolue du moment, y a pas moyen, son album est chiant.

      Bien sur, c'est aussi un univers de folie pour si peu qu'on trouve Addidas à son pied. Tiens, en écrivant tout ça, j'écoute du Hip Hop instrumental tout en souplesse, Jazzy Trip une compil réalisée par Melaz et que tu peux télécharger gratos sur son blog avec l'accord des artistes (ça va en boucher un coin à la sacem et hadopi un concept pareil). Comme on disait en parlant la bouche de travers : Écoute voir.
      http://melazcosmo.tumblr.com/beattapes

      Et donc, la Pop. Là aussi t'as vachement raison d'écouter Janelle Monae, comme j'ai raison d'écouter Katy Perry. La variété à l'américaine connait une sorte d'âge d'or, les hits sont à tomber sur le cul depuis plusieurs années. On peut remonter à Christina Aguilera, Mariah Carey et aujourd'hui ça continu avec Lady Gaga (même si elle n'a jamais surpassé son premier album), Lana Del Rey, Rihanna (même si ses singles sont souvent les seuls bons morceaux des albums, le trio avec McCartney et Kanye West se pose là comme grosse gifle et Stay ou Love on the brain c'est l'équivalent moderne des morceaux de soul sixties qu'on aime tant) et l'impressionnante série de hits qu'aligne Katy Perry depuis I kissed a girl.
      Et puis, il y a les mômes du R&B 2.0, un genre qui trouve enfin sa ligne de conduite avec Janelle Monae, Celeste, Princess Nokia...toutes ces petites frangines de Neneh Cherry qui sont bien décidées à s'inventer toutes seules en bricolant des sons pour former leur propre patchwork. Elles refilent de la couleur à l'uniformité qui nous guette. Faut bien faire gaffe de pas les snober, de pas les prendre de haut, ça serait con de rester sur le quai une fois de plus en regardant le dernier wagon s'éloigner.


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  4. the art of rap ... the art of rap oui bien sur, et il était temps, ce n'est que justice un bouquin sur la chose après le punk allemand, new yorkais etc ... et moi je suis pour, d'autant plus que si on coupe des arbres pour ça et bien je le rappelle, le papier se recycle maintenant. tout comme les rappeurs je peux tourner en boucle jusqu'à satisfaction contre toute injustices. en plus je viens d'apprendre sur arte que le cédé ne se biodégrade pas plus que le vynile finalement. donc tout va bien, on sera pas obligé d'être méditerranéen.

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    1. En causant d'Arte, Harry Max m'a tuyauté sur le cas de Charles X qu'il a vu hier soir chez les teutons. Je l'en remercie, c'est du lourd.

      Bon, Pascal, c'est cool de te revoir par ici, je commençais à me faire du mouron et j'en parlais justement y a pas deux jours. Juste que The Art of rap, c'est pas un livre, c'est un documentaire (un film, quoi), mais puisque tu causes de livres, j'en profite pour signaler que celui de Ice T existe en traduction française aux éditions G3J sous un tire qui résume bien la chose : Mémoires de ma vie de gangster et de ma rédemption, de South Central à Hollywood.

      Et pour un point de vue plus complet, Can't stop Won't stop de Jeff Chang est toujours dispo chez Allia (si je touchais des ronds chaque fois que je le conseille celui là, je serais gavé).

      Et jette un œil aux clips des Pussy Riot, c'est pour toi.

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  5. ça c'est la chronique qui tue. Tu engrange des envies, beaucoup, plein... et pour finir une fois tout lu, les bras ballants, le nez collé à la vitre, le regard perdu je me dis
    - et maintenant, je commence par quoi?
    - je commence à te relire en faisant des pauses musicales en espérant des déclics...

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    1. L'idée c'est pas tellement de remplir des disques durs externes pour qu'ils prennent la poussière, mais plutôt d'inciter à la curiosité.
      Combien de fois, on est planté devant notre écran en mode décérébré sans savoir trop quoi foutre ? Ma proposition est de nourrir ces moments là en surfant sur des sites d'autoproductions qui, pour la plupart, proposent gratuitement des musiques autrement plus rafraichissantes que les sempiternelles mêmes références qu'on lutte pour télécharger alors qu'elles sont disponibles partout et qu'on les connait souvent depuis des siècles.
      Utiliser internet pour découvrir encore et toujours sans se soucier d'aller sur des territoires éloignés de nos habitudes. C'est gratuit et ça permet de se faire sa propre opinion sur des artistes avant que la perception que l'on a de leur travail ne soit polluée par les consensus.

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  6. tout a fait hugo. mais qu'est ce qui se passe ? tu as de la fièvre (comme joey star) ? c'est john lennon ? bon livre ou dvd c'est du pareil au même, tu vas pas pinailler. je me dois de rester critique et objectif envers ce mouvement subtil et délicat vu mes choix existentiels. la masse musculaire rappeuse saura j'en suis sur reconnaître dans mes propos la rude franchise dont elle fait commerce, tape m'en cinq. il me faut tout simplement rap-peler (de temps en temps) que je ne me laisse pas baiser sans autorisation préalable. en espérant qu'ice T n'en sois pas attristé, il est fort possible qu'il passe un jour par ton blog aux couleurs chatoyante. c'est pourquoi je conclue par un "ice don't forget the joker" (en plus ta meuf elle est trop bonne sur la pochette).

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