mercredi 7 août 2013

KiD RocK, Le KiD De DeTRoiT


Alors que ces brèles casquées de Daft Punk (parce qu'ils doivent sûrement avoir trop honte pour se montrer à visages découverts...), qui n'ont jamais été capable de composer un seule chanson digne de ce nom, sont toujours inexplicablement encensés à tort et à travers par des gens sourdingues, il serait grand temps de mettre fin à l'injuste indifférence qui frappe de plein fouet Kid Rock dans notre pays.
Arborant tous les apparats et l'attitude bling bling des pires rappeurs U.S., ce loustic détonne et peut laisser croire qu'il n'est qu'un clown de plus dans le paysage musical actuel. Sauf que non.


Robert James Ricthie (le vrai blaze du bonhomme) est né en 1971 à Romeo dans le Michigan et a débuté sa carrière en 1990 avec l'album Grits sandwiches for Breakfast, un mélange de hip hop et de rock plutôt indigeste. Il sortira 2 autres albums du même tonneau : The polyfuze method en 1993 et Early mornin' stoned pimp en 1998. La consécration -du moins aux States- ne viendra qu'à partir de 1998 avec le disque Devil without a cause, bien plus efficace que ces prédécesseurs pour qui apprécie la fusion hip hop / hard rock / métal bien rentre dedans. Mais là où les choses deviennent sérieuses et intéressantes c'est en 2011 avec sa galette Cocky. Pour la première fois, il entreprend un changement radical de style musical en abordant le southern rock et le country rock. Ce qui lui vaudra les gémonies de sa maison de disque qui voit d'un mauvais œil ce revirement alors qu'il avait enfin percé avec succès sur le marché du rap fusion.


Se contrefoutant éperdument de leur opinion - et ce d'autant plus avec raison puisqu'au final ce disque sera un succès - il persévérera dans cette voie avec l'album éponyme Kid Rock en 2003. D'ailleurs pour appuyer sa nouvelle mue, il ne subsistera sur cet opus que deux titres d'obédience hip hop Intro et Hillbilly stomp tout le reste n'étant que des morceaux à tonalité rock. Deux reprises sont également présentes Feel makin' love de Bad Company et surtout Hard night Sarah de Bob Seger. Féru de Detroit, le Kid ne pouvait plus longtemps passer sous silence l'admiration sans bornes qu'il voue à celui qui est considéré, à juste titre, comme l'enfant chéri de la Motor City et qui demeure sa principale influence. D'ailleurs il lui rendra un hommage encore plus explicite avec la pochette de son  Live Trucker qui pastiche ouvertement le fameux Live Bullet du grand Bob (artiste de classic rock à redécouvrir de toute urgence ; jetez-vous sur ses albums du milieu des 70's notamment Night moves et The distance qui sont des purs instants de bonheur).


Déjà bien établi le Kid va pulvériser tout sur son passage en 2007 avec Rock'n'roll Jesus et son hit planétaire All summer long. Hit qui contient un sample de Sweet home Alabama des célèbres Lynyrd Skynyrd jumelé à un autre sample de Werewolfes of London du plus méconnu et néanmoins talentueux Warren Zevon ce qui indéniablement a contribué à la renommé de ce titre idéal pour secouer son popotin en cadence. Mais bon, aussi efficace que soit ce morceau, il ne faut pas pour autant en oublier les autres jalons qui parsèment cet opus d'exception. 

Faisant feu de tout bois le Kid et son groupe phénoménal, qui l'accompagne depuis de lustres déjà, nous régalent avec un savant mélange de rock mâtiné de soul et de gospel. Pour s'en convaincre, il suffit de s'envoyer dans les esgourdes les titres Roll On (un hymne à son Detroit adoré) et Amen et When U love someone (dont les chœurs vous feront fondre de joie). Ça joue grave sur ce disque où chacun des musiciens contribuent à la richesse des arrangements chiadés de chiadés (les guitaristes notamment s'en donnent à cœur joie).


Ne pouvant en rester là, le Kid poursuivra dans la même veine avec ces lps suivants : Born Free en 2010 (dont la pochette badass est un manifeste jeté à la face du monde) et Rebel Soul en 2013 (dont le dos de pochette ne fait qu'entériner l'attitude bigger than life du Kid). Sur ces disques, on retrouve encore et toujours des compositions qui procurent une adhésion totale (entre autres pépites Born free, God bless saturday, Rock on, Time like these, Rock bottom blues sur le premier et Chickens in the pen, God save rock'n'roll, Redneck paradise, Detroit, Michigan sur le second). 


Alors certes le gazier est hâbleur à l'extrême et pourrait facilement passer pour un m'as-tu-vu exécrable mais il faut bien comprendre un chose : il en joue pour assurer le spectacle.


Pour vous en convaincre, aller mater sur Youtube les 52 minutes du concert Live from the Artists Den 2012 Ici, il nous délivre la quintessence de son art. Situé dans un club à Memphis, lui et son groupe enflamment la foule avec un aplomb ahurissant ; ils dépotent sévère avec un concert gorgé de groove, de rock, de soul et même de rap. Le Kid s'amuse comme un petit diablotin que rien ne peut arrêter et nous étonne avec une version totalement revisitée de All summer long - dont la particularité est de na pas comporter ses illustres samples - qui constitue l'un des morceaux de bravoure de ce show qui de toute façon en distribue durant toute sa courte durée. C'est bien simple nous sommes tellement emporté par cette prestation fantastique que des frissons nous parcourent l'échine. Il faut dire qu'il faudrait vraiment être fait de marbre pour rester insensible face au feeling que dégage le Kid et son groupe qui s'éclatent comme des malades tout en jouant comme des Dieux (il n'y a qu'à regarder l'impressionnante gonzesse qui tient la batterie pour se rendre compte que ces gonzes là ne sont pas là que pour plaisanter). 


On l'aura compris sous ses airs de branleurs de première le Kid cache un amoureux de musique, fan invétéré de la Motown, de country rock et de rock sudiste, qui sait s'entourer de la crème des musiciens et fédérer un groupe comme un Chef. Lorsqu'on ajoute tous ses talents sons sens inné du spectacle qui décoiffe (lors d'un concert à Las Vegas, il surgit littéralement du dessous la scène !), on peut affirmer que nous avons affaire à un artiste plus qu'accompli dont le mérite de ne pas se prendre au sérieux ne fait que renforcer l'attachement que l'on éprouve dès lors à son égard. 


Retenez donc bien son nom , il s'appelle Kid Rock et il n'a qu'une envie : vous mettre à genoux !



24 commentaires:

  1. Bien vu cher Harry Max, le Kid est une denrée rare. Born free et son feeling laid back typiquement sudiste et Rock'n'Roll Jesus pour son groove nerveux sont mes favoris plus encore que le récent Rebel soul.
    Même si un disque qui cite Bob Seger (Catt boogie) et sample Flavor Flav de Public Enemy (Cucci galore) ne peut évidemment pas être autrement qu'indispensable, ne serait-ce que pour avoir été capable de réunir tout ça tout en obtenant la bénédiction de Jerry Lee Lewis, waouh !
    Hugo

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    1. Que le Kid fraye avec des hommes tels que Bob et Jerry Lee prouve indéniablement sa valeur sur le plan musical et humain également.

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  2. haha ! Moi aussi je l'adore. Je l'ai connu avec son "All summer long" et c'est justement, en plus de la musique, ce côté m'as-tu-vu qui m'a plu. Enfin un type vivant dans cette petite mort musicale. Il est libre, il se régale et nous aussi. Puis entre nous il bien fait de se débarrasser de Pamela, Tommy Lee etc... quel panier de crabes ces deux-là, il est bien mieux avec le Killer ;D
    Ah, et merci pour "gémonies", je connaissais pas ce mot.
    Sylvie

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    1. C'est clair que le Kid brille de mille feux parmi toutes ces pauvres hères qui délivrent leur musique avec autant de chaleur qu'un croque-mort. Un remède contre la morosité ambiante, voilà ce qu'il est également!

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  3. Super, je connaissais pas. Mais "All Summer Long" est quand même un gros pompage de "werewolves of london" de Warren Zevon. Ecoutez les originaux!

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  4. Ooops désolé, tu citais bien Warren Zevon, dans l'article : la nuance entre pompage et "sample" m'échappe totalement.

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    1. Même sans les samples en question (Zevon et Sykynyrd), le morceau fonctionne du tonnerre (clique dans mon papier sur le lien live from the artists den 2012 pour en juger). Et le Kid ne pompe pas, il rend hommage.
      Sinon, tu as aussi deux morceaux en duo de lui avec Jerry Lee Lewis ("Honky tonk woman" sur l'album "Last man Standing" et "Rockin' my life away" sur "Mean Old Man", les 2 derniers lps du vieux briscard aux doigts de feu) et un autre duo avec Buddy Guy ("Messin' with the kid")sur le tout nouveau disque du bluesman (le dénommé "Rhythm & blues"). Bref, si ces deux cadors là fréquentent le "jeunot" ce n'est pas pour rien car comme le dit l'expression: le talent appelle le talent.

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    2. Je les adore tous les deux sur Honky tonk woman. Ils sont même arrivés à me faire aimer ce morceau que je ne supporte pas d'ordinaire. T'as vu comme il est cabotin Jerry Lee ? ;))

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    3. Avec le Kid, c'est comme s'il retrouvait une seconde jeunesse. Faudrait mieux pas que des cousines trainent dans les parages...

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  5. Moi, je m'en fous, je me suis commandé les vinyls de Born free et Rock'n'Roll Jesus. Na !
    Hugo

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    1. Et n'oublie pas le "Rebel Soul" car celui-là, tu finiras par y prendre goût aussi. Ô que oui!

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  6. oui rebel , c mon prefere!! pam

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    1. Salut, Pam!
      Au début pour "Rebel Soul", j'étais comme l'ami Hugo, un peu blazé. Sauf qu'au fur et à mesure des écoutes, je me suis rendu compte à quel point ce disque est bon: "Chickens in the pen", le morceau d'ouverture, envoie la sauce; "Catt boggie", en hommage à Bob Seger, est une petite bombinette; "Detroit, Michigan", une éloge à sa ville chérie, un putain de morceau gorgé de Soul tout comme "God save rock'n'roll", "Rebel soul" et "Midnight ferry" par ailleurs; "Celebrate" et le bien nommé "Mr. Rock'n'roll", deux parfaits exemples de titres rock'n'roll par essence tandis que "Reneck Paradise" sous ces airs de déconnades est une pur plaisir.
      Bref, tout ça pour dire, qu'on est du même avis. Et qu'on peut en être fier, non mais!

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  7. bien résumé , harry, suis ok avec toi, je sais pas pourquoi, perso, j ai accroché de suite , et je m en régale encore!!!et oui on peut en etre fier!!!!bye harry . pam


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  8. Je sais que tu pinailles toujours sur les albums live, mon cher Harry, mais celui du Kid est tout simplement l'un des meilleurs qu'il m'ait été donné d'entendre. Il n'a pas que la pochette en commun avec celui de Bob Seger, l'énergie et l'émotion aussi !
    Hugo

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    1. Justement, je suis juste en train de l'écouter à l'instant même et putain QUELLE CLAQUE!!!!
      Non mais franchement comment un type aussi bon peux encore être un inconnu en France?
      Quel dégoût de savoir que ce n'est pas encore demain la veille que l'on aura le plaisir de le voir en live de par chez nous.
      Une fois de plus faut on doit ronger notre frein parce que notre beau pays a toujours tendance à privilégier ce qui est bien clinquant et creux en même temps: dès qu'il s'agit de s'extasier devant ces courges sur pattes de Daft Punk tous les moutons sont là à applaudir à bâtons rompus mais pour défendre un mec comme le Kid et son fantastique crew, il n'y a dégun' à part nous.
      Ah quelle misère!

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    2. Les salles de concerts sont monopolisées pour servir de terrains de jeu aux groupes locaux subventionnés, les gonzes font mumuse à la rockstar qu'a une vie trop dangereuse devant un parterre de crétins qui font pareil qu'eux le lendemain et deux ou trois vieilles pouffes extatiques devant tant de génie.
      Sorti de là, lorsque Public Enemy est en ville, ils restent à la maison de peur de se manger une crêpe en travers de la tronche et quand c'est Bruce Springsteen ils ne sentent pas autorisé, en tant que punks trop vrais de vrais, à aimer la bonne musique alors ils n'y vont pas non plus....C'est à mourir de rire le public "rock et roll" de France alors avant qu'un Kid Rock ou un Hank III soit sur les tablettes d'un tourneur, il va se passer un bail.
      La bonne nouvelle du moment, c'est la venue de Suicidal tendencies à Nîmes en Octobre (ça me ferait un beau cadeau d'anniversaire, je ne dis pas ça au cas où Milady lise ce com' mais un peu quand même...) Même si je me demande qui joue dans le groupe en ce moment, ça fera un bon défouloir.
      Hugo

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    3. Ha ha ! Il se trouve que pour le mien (d'anniversaire) il y a I AM. A bon entendeur...X)
      Pour en revenir à nos moutons de Panurge, j'ai été choqué que le soir même du concert de Public Enemy (je le rappelle dans une assez petite salle) ne soit pas complet, et pire encore, en sortant du concert, d'avoir vu devant leurs salles de répet, des musiciens à la con qui n'ont même pas eu la curiosité de s'y rendre. Ça me tue, ils auraient tellement de choses à en retirer, c'est un cadeau ça dans la vie. Je m’énerve encore, mais bon, j'en parlais encore hier, c'est frais ;)))
      Sylvie

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  9. A la réflexion, il y a un endroit où on peut espérer voir Kid Rock programmé, le Hellfest !
    C'est les seuls à avoir mis Hank III à l'affiche.
    Hugo

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  10. ... qui c'est çui la encore ? du rock de gros bras qu'envoie du lourd ? j'ai écouté son morceau avec jerry lee, j'ai pas envie d’approfondir ... quand au "rock en france", si ça prenait au niveau pop ça se saurait depuis longtemps. de toutes façon y'en a que pour les pectoraux, moi je préfère les liminianas par exemple ou les terribles, ou les mustang ou que sais je encore ... mais ne me parlez pas de rap dans le rock'n'roll, ça prend pas (a la rigueur le blues explosion) ... j'appellons un chat un chat, public enemy/beastie boys ça me plait bien mais c'est jamais que du raplapla sur de la grosse caisse boum boum, le métal du r'n'roll ? non, c'est du métal ... ou est le bop ? le ride stacatto ? l'énergie salvatrice ? la ferveur ? la soul du r'n'r ? ... dans les groupes médiatisés d'accord pour les fabuleux strypes par ex, les guignols qui bavent pour avoir leur subventions j'en ai ma claque, j'ai déjà donné, j'en ai marre, j'en ai marre, va y'avoir de la bagarre ... je vais leur faire leur fête ... fais nous plutôt un papier sur sexion d'assaut qu'on se marre un peu
    pascal arcade, rocker fin ... et je prouve que suis pas un robot

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    1. L'auteur du papier te répondra surement mais concernant l'absence de Soul et tutti quanti dans Public Enemy je te conseille vivement de regarder le splendide documentaire godfathers and sons de marc Levin, tu me diras ensuite quel "rocker" cause avec autant de ferveur que Chuck D de la chose en question. Si tes références vont vers Jon Spencer, sûr qu'on sera loin du compte.
      Pour le reste, c'est bien, le but de ce blog n'est certainement pas d'être consensuel. Quant aux subventionnés, sexion d'assaut à au moins le mérite de faire du fric, ce qui est toujours mieux que de piquer du nez à la terrasse des troquets en se prétendant artiste.
      Hugo

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    2. @PascalArcade
      tu n'es peut-être pas un robot, mais tu as sacrément besoin d'une mise à jour, voire plusieurs. Pour "l'énergie salvatrice ? la ferveur ? la soul du r'n'r" je te conseille d'écouter les deux derniers albums de Public Enemy. Tu diras ensuite si c'est "raplapla sur de la grosse caisse boum boum". On peut au moins leur reconnaître ça, du moins si l'on est pourvu d'oreilles, ensuite les goûts, les couleurs... on peut aussi se piéger tout seul et se refuser le plaisir s'il ne fait pas parti des codes établis ...
      Sylvie

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  11. ... eh ouais ... vous tapez dans le mille, je pas écouté public ennemy et consort depuis longtemps déjà ... parfois je me bombarde général et j'envoie tout bouler ... j'ai craqué sur toutes ces compiles/groupes/chanteurs qui nous tombent dessus depuis l'avènement d'internet, alors tu parles que le rap et ses déboires sentimentaux (ouarf) ... ou toute cette merde électro-techno-house du futur, ça me fait chier ... j'ai la même réaction pour certains groupes punk-geek-a-la-mord moi-le-noeud-mais-demande-avant-quand-même-ou-mon-pied-part-droit-dans-ton-derche ... y'a des mentalités que je peux plus supporter .. ou que j'aille c'est ça ou du rock fm, alors je proteste ! deviens-je communautariste ? non, j'ai envie de défendre en priorité mon amour des sons que j'aime hein ? notez que par mon intermédiaire vous avez pu défendre votre fidélité aux votre ! comme un disciple des cramps, je dirais qu'il y a la rock music et ce que j'appelle le rock'n'roll ... comme dirais votre ami, y-a-t-il une définition exacte ? non, et c'est la beauté de la chose ... c'est quand on l'écoute qu'on sait qu'il est là hé ! ... donc vive les chansons d'abord, le reste n'est que médias et tutti quanti ... j'ai des tendances militantes, restons critiques, c'est pas vous qu'allez me dire le contraire
    des bises

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