mardi 7 mai 2013

aMeRicaN HoRRoR sToRY



Toute chose meurt, bébé, c'est un fait,
mais tout ce qui meurt revient un jour ou l'autre...
(Bruce Springsteen)
...et dans American Horror Story les morts ne traînent pas en chemin.
(Hugo Spanky)


Après le ridicule de Walking dead et les égarements adolescents des dernières saisons de True blood, on pouvait redouter le pire à l'annonce d'une nouvelle série revendiquée à haute teneur en frisson glacés. D'autant plus que le point de départ d'American Horror Story ne fait pas dans l'original: un couple sous tension s'offre un second départ en s'installant, avec leur fille, dans une maison qui va se révéler...hantée ! Rien que ça, pas moins.
Je vous dis pas mon scepticisme lorsque Harry Max m'a branché là dessus.
Sauf que moins de 5 heures plus tard, j'avais déjà maté 4 épisodes. Tous impeccablement maîtrisés et réellement passionnants.



Comme le veut la tradition des séries, les épisodes 5 et 6 ont tous les symptômes du coup de mou, celle ci s'en remet et l'aspect limite potiche de ces deux là revêt la forme d'un dernier appel d'air avant le grand final, impitoyable descente aux enfers du glauque au cours de laquelle se mêle insanité mentale, cruauté et manipulations digne de Rosemary's baby. Soudain, tout est sombre et, de notre esprit torturé par tant de vermine, jaillit la révélation : American horror story rassemble en son sein maladif les plus traumatisants cauchemars des meilleurs films du genre.


L'intrigue se développe suffisamment vite au fil des premiers épisodes pour ne pas nécessiter de scène d'horreur gratuite en charge de combler les vides, bien au contraire, l'accumulation des pistes à suivre paraît ne devoir jamais cesser, et permet l'assise d'une affolante violence psychologique.


Chaque épisode démarre par une scène venue du passé, lourdement chargé en hémoglobine, de la demeure, présentant ainsi de nouveaux personnages, parfois lugubres mais régulièrement beaucoup plus fins et surprenant qu'on ne l'imaginerait de prime abord. La narration est parfaite et le rythme sans faille.


Le casting pullule de visages qui nous ont déjà régalé ailleurs, Jessica Lange, après Glenn Close dans The Shield, démontre que si le cinéma ne sait pas quoi faire de ses actrices vieillissantes, la télé, elle, se charge de nous rappeler leur immense talent.

S'il fallait donner dans la comparaison, je dirais que l'ambiance globale m'a fait penser à Simetierre, l'adaptation ciné du classique de Stephen King, pour l'équilibre parfait entre horreur sans tabou (un des rares films à faire pulvériser un bébé par un 38 tonnes) et vie de famille façon sitcom, même si la modernité de l'habillage visuel ne ressemble à rien qui n'ait déjà été fait. La psychologie des personnages peut parfois évoquer Shining, comme dans la construction rampante de la folie du père, voire Kurt Cobain pour le physique et l'apparente fragilité mentale du jeune Tate Langdon, troublant concentré des tares de l'Amérique des moins de vingt ans, du mauvais goût vestimentaire à une grosse envie de flinguer ses proches avant soi-même.


Originalité supplémentaire, chaque saison d'American Horror Story est dissociée de la précédente et développe sa propre intrigue. La saison 1 clôt le chapitre maison hantée, la saison 2 avec majoritairement les mêmes acteurs, mais dans d'autres rôles, se déroule dans un asile d'aliénés. La 3 s'attaquera à la sorcellerie.
Vaste programme de sensibilisation pour nos pulsions morbides.

Hugo Spanky

6 commentaires:

  1. Magnifique Frances Conroy, mon personnage préféré dans six feet under ♥

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    1. Les cinq premiers épisodes de cette série sont effectivement un brillant roller coaster émotionnel qui nous prends aux tripes. Ensuite, mis à part les épisodes 8 et 9 qui restent de hautes volés, tout devient plus lassant; on s'est bien rendu compte que cette série joue avec tous les codes horrifiques qui l'ont précédés mais cette accumulation finit par devenir un peu creuse à la longue. Certes le spectacle reste de qualité mais à l'image de sa conclusion finale quelque peu décevante, on reste sur sa faim car avec un tel matériau on était en droit de s'attendre à un résultat vraiment plus dérangeant. Et puis franchement, pour un spectacle qui se veut subversif, la vision à de multiples reprises de personnes qui baisent toutes habillées ça fait un peu tâche,non? Bref, on sent que les types auraient voulu aller plus loin mais que les impératifs d'une chaîne comme la 20th Century Fox ont muselés leurs envies. Il va s'en dire que sur une chaîne comme HBO le résultat aurait été plus couillu. Attendons de voir la saison 2 qui de part son sujet sera plus centré sur la psychologie et les expériences médicales pour voir si les auteurs, suite au carton de la première saison, auront eu plus les coudées franches.

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    2. Oui il y a un flottement comme tu dis, mais je la trouve très élégante cette première saison. J'ai déjà vu Rosemary baby, le débile Baby Blood et j'avais pas envie justement de retrouver tous ces clichés, et mine de rien, rien n'est laissé au hasard. Quand au fait qu'ils fassent l'amour à tout va et pour rien apporter au final, ça me saoule au plus haut point, habillés ou pas d'ailleurs.

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  2. Je regarderais,les histoires de familles qui viennent s'installer dans une maison au passé sanglant ça commence grave à me saouler menu(sinister,the hole et j'en passe),en plus j'aime pas le titre "American horror story",et que je viens de craquer pour "Real humans" sur arte,sinon Walking dead c'est éprouvant surtout la dernière saison,ce qui me fait rire c'est le pauvre comédien avec l'arbalète y voudrait bien un peu de texte le gars mais non faudra qu'il se contente de dire "Ok" avec un mouvement de la tete jusqu'a la fin!

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    1. Pff, t'as raison, walking dead c'est une souffrance à chaque instant. Pour American horror story si t'en as marre des maisons hantées tu peux attaquer direct par la saison 2, j'en suis au 7ème épisode et pour le moment c'est franchement un régal.
      J'en cause plus longuement dès que j'en suis venu à bout.
      Real humans, je ne connais pas mais je prends note.

      Hugo

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    2. Bon puisque nous en sommes encore au genre horrifique, hier soir, j'ai revu "The Believers" (Envoûtés en français...) de John Schlesinger avec Martin Sheen. Ce film, qui a bien supporté les poids des années (contrairement à tant d'autres films d'horreur qui désormais nous font plus sourire que mourir de peur...), traite de rites de sorcellerie issue de la Santeira, une religion originaire des Caraïbes. Le résultat est plutôt bien flippant, Martin Sheen se révèle toujours aussi excellent et la réalisation est de bonne facture. Un régal que je vous recommande chaudement donc.

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